Équilibrage et manutention des bornes routières gallo-romaines en Limousin (original) (raw)

Critères d'authenticité des bornes romaines limousines anépigraphes et de leurs fragments

Depuis 2003, dix-neuf bornes et fragments, dont sept inédits, ont fait l'objet d'une étude morphologique approfondie sur le territoire des Lémovices. Le présent article défi nit et détaille les caractéristiques les plus pertinentes pour ce qui relève de l'authen-tifi cation de ces vestiges : le diamètre moyen des sections et sa diminution lorsque le fût de la borne est parcouru de bas en haut ; la conicité, sa raison d'être sur des pierres taillées pour être bornes dès leur premier emploi ; les non-circularités des sections du fût et leur intérêt archéologique, notamment lors de la reconstitution de bornes fragmen-tées ; le dévers de l'embase, sa signifi cation sur des monuments routiers dont la fonction était indicative. Pour l'appréciation ou la mesure de ces différentes caractéristiques, une instrumentation simple, précise et portable a été conçue et réalisée.

Distribution des meules rotatives romaines le long de la voie Boulogne – Bavay – Cologne

SIGNA, 2021

Les meules romaines recensées le long de la voie Boulogne – Bavay – Cologne sont taillées dans différents matériaux extraits de carrières spécifiques et mis en forme dans des ateliers spécialisés. Ces roches, issues de formations géologiques soigneusement sélectionnées, ont fait l’objet d’une exploitation massive durant l’Antiquité pour la taille de meules, et leur extraction a laissé localement des stigmates encore bien visibles dans le paysage. Ces productions sont retrouvées sous forme de produits finis sur la plupart des sites de consommation du nord de la Gaule et de Germanie, et l’étude de leur distribution permet d’aborder les systèmes économiques antiques sous un angle nouveau. Le commerce des biens pondéreux apparaît dépendre de plusieurs facteurs liés, non seulement à la ressource (disponibilité et accessibilité des ressources géologiques), mais aussi aux implantations humaines et à la disposition des voies de communication qui fournissent des débouchés. Ainsi en fonction de l’implantation des carrières sur le territoire, certaines productions circulent par la route, d’autres par voie fluviale voire maritime. La redistribution secondaire apparaît plus multimodale, ce qui permet d’atteindre tous les marchés demandeurs. Quand des « anomalies » de répartition se dessinent, celles-ci sont au contraire très rationnelles et sont liées au temps de parcours réalisé par les productions équivalentes et concurrentes dans l’autre sens.

Objets réparés, équipements d' entretien et forges de maintenance dans les campagnes de Gaule romaine

in Bernasconi G., Carnino G., Hilaire-Pérez L., Raveux O. (DIR.), Les Réparations dans l’Histoire, Cultures techniques et savoir-faire dans la longue durée, actes du colloque de Paris (2019), éd. Presses des Mines, Paris, p. 31-40 et pl. 1-4 (Collection Histoire, sciences, techniques et sociétés), 2022

La question de la réparation des objets notamment métalliques dans les domaines de Gaule gallo-romaine est régulièrement reprise par les archéologues et les historiens parce qu’elle amène à s’interroger sur l’autosuffisance du domaine et sur la spécialisation des activités artisanales et agricoles. A travers trois angles d’approches complémentaires – les objets réparés, les équipements d’entretien et les forges de maintenance) – nous proposons de reprendre ce sujet pour montrer notamment la longue vie des objets métalliques maintes fois remis en état ainsi que la différence forte qu’il faut établir entre entretien et réparation ; le premier étant fait à froid et souvent sur le lieu de travail, le second à chaud en se fondant sur des infrastructures plus lourdes implantées ou itinérantes au cœur d’un marché large.

Fouilles gallo-romaines de Martigny

1979

Au cours de l'année 1978, le bureau des fouilles de Martigny est intervenu sur cinq chantiers différents (pl. I, lettres A à E) : A. Temple gallo-romain II Un rapide complément de fouille a été effectué au printemps à l'emplacement de la rampe d'accès au niveau inférieur du Musée de la Fondation Pierre-Gianadda. Le petit secteur fouillé (env. 25 m 2) a permis de préciser l'emplacement original d'un mur qui bordait au sud-ouest le temple et dont les recherches de l'année précédente avaient mis au jour un pan tombé. Quatre monnaies (dont une gauloise), un ardillon de fibule ainsi que du matériel céramique et métallique y ont été découverts. Vu le travail qui nous a incombé ces derniers mois (fouilles, préparation de l'exposition du Musée, établissement de rapports, etc.) il ne nous a pas été possible, malheureusement, d'avancer dans l'étude de ce sanctuaire si important. Nous renvoyons donc nos lecteurs aux courts rapports déjà parus en espérant pouvoir leur présenter le résultat de nos recherches sur ce site d'ici quelques années 1.

Stations routières en Gaule romaine : architecture, équipements et fonctions

Gallia, 2016

Stations routières en Gaule romaine Architecture, équipements et fonctions Fabien Colleoni Mots-clés. Historiographie, itinéraires antiques, voyageurs, cursus publicus, mansio, mutatio. Résumé. Ce dossier vise à étoffer la documentation sur les stations routières des Gaules romaines, car le sujet, qui intéresse autant l'histoire politique que l'histoire économique, mérite un nouvel éclairage, à la lumière de données archéologiques récentes obtenues sur une période comprise entre la fin de l'époque républicaine et l'Antiquité tardive. L'étude circonstanciée de l'architecture et des équipements des établissements de bord de route, avec la mise en évidence de modèles architecturaux susceptibles de ressortir, pour certains, d'une politique d'équipement routier de l'État romain, constitue l'essentiel des contributions rassemblées dans ce dossier. Des recherches micro-régionales démontrent l'importance du phénomène des établissements d'accueil des voyageurs, par leur fréquence et leur variété le long des routes des Gaules. Cette introduction à l'ouvrage tâche de livrer une synthèse historiographique du sujet, de mettre en exergue les problèmes posés par la confrontation des sources écrites et archéologiques, d'établir les principales catégories de stations routières, et, enfin, de rappeler l'importance du réseau des étapes routières, essentielles aux déplacements des voyageurs dans l'Empire romain.

Quelques réflexions sur les remplois antiques en Limousin au cours du Moyen Âge

QuelQues r×flexions sur les remplois antiQues en limousin au cours du moyen åge thomas creissen, Jacques roger Different kinds of antique material were re-used in the Limousin region during the middle ages. In this article the authors will mostly focus on the big ashlars located in the ecclesiastical rural sites. More and more of these specific kinds of spolia are now known. Around 50 sites are identified where they were used in churches or in their surroundings (mostly sarcophagi). In most examples only few pieces were used. Nonetheless, in seven cases those blocks are numerous, and in three of them parts of antique buildings – using monumental ashlars – are incorporated into churches. It is highly probable that the spoiled monuments were mausolea. At least two of them were re-used for a Christian purpose during the high middle ages. According to different indications it can be concluded that this was not such an uncommon practice. In other parts of France, the reuse of antique sites for Christian purposes – churches or cemeteries – has been studied recently. Yet it is still difficult to identify the type of structures to which these buildings belong (private or " parish " churches). One can suppose that part of the ecclesiastical landscape of the high medieval Limousin region was made of " haphazard churches ". Lexistence de remplois antiques dans les difices mdivaux du Limousin a t depuis longtemps reconnue. Aussi, au-del du simple constat de lexistence dun usage qui perdure jusqu nos jours, cest avant tout sur linterprtation que lon peut en faire quil convient de sattarder. Cest Limoges qui, dans un premier temps, servira de cadre  la prsentation : la prsence de tels remplois y a trs tt t releve. Ces lments, conservs ou mentionns dans les textes, sont nombreux et, surtout, on peut y distinguer diffrents types de remplois qui autorisent  tablir une bauche de nomenclature. Dans une seconde partie, notre propos sattardera essentiellement sur le remploi de blocs de grand appareil antiques dans les glises rurales du Li mousin et dans leurs abords immdiats, bien que lon puisse aussi les retrouver dans dautres amnagements (ponts, bases de croix, etc.). Ceci permettra de mettre en vidence une diversit dusages : utilisation de blocs  destination funraire ou architectonique, intgration partielle ddifices antiques dans les constructions mdivales... Cela amnera ncessairement  sinterroger sur lorigine de ces blocs. Sur tout, en souvrant aux rsultats de recherches apparentes conduites dans dautres rgions, cette enqute permettra de proposer quelques hypothses quant  la modalit de limplantation des premiers difices cultuels chrtiens dans les campagnes de lancien diocse de Limoges. LIMOGES, DE L'ETUDE D'UN CAS A L'ETABLISSEMENT D'UNE TYPOLOGIE DES REMPLOIS  Un genre de recherche qui offrirait encore un intrt puissant en ce quil nous instruirait des vicissitudes nom breuses quont subies ces objets physiques qui ont un rapport si intime avec les objets immatriels, ce serait un aperu des transformations des chapiteaux, frises, colonnes, marbres, pierres, et autres matriaux qui, ayant dabord servi  la construction dun difice primitif, ont pass successi vement aprs la chute ou la destruction de celui-ci  une existence nouvelle et  un usage souvent entirement oppos  sa premire destination. Limagination aimerait  suivre ces Fig. 1. Objets trouvés dans les fouilles de l'év�ché de Limoges en 1759 (d'apr�s J.-B. Tripon)