Le boulevard, un théâtre à sortir du placard ? Revue Loxias N°57 / Juin 2017 (original) (raw)

Folie du jour, folie de la nuit : la promenade des boulevards

Le XVIII e siècle, celui des moeurs d'Ancien Régime, du rococo et de la Régence, gardera pendant longtemps dans l'imaginaire collectif un parfum de frivolité, une légèreté des moeurs et des modes, fustigée par les satiristes et les esprits chagrins, portée au pinacle par les amateurs de l'éphémère et quelques érudits. Une telle nostalgie est lisible, non sans un certain idéalisme, dans la présentation que fait Maurice Tourneux, à la fin du XIX e siècle, d'une brève anthologie de textes de promenades du XVIII e siècle : Si gros que soit le mot de « chef d'oeuvre », et malgré le danger de le prodiguer à la légère, il est, je crois, une série d'écrits, en général très courts, auxquels il est permis peut-être de l'appliquer lorsqu'ils se recommandent à nous par la peinture d'une mode ou d'un travers tellement fidèle que les plus adroits pasticheurs ne parviendraient jamais à l'imiter. A ce titre, les Promenades ont leur place marquée dans une collection où elles avoisineront la Petite Maison de Bastide et les Bagatelles morales de l'abbé Coyer. Elles ne leur sont pas seulement contemporaines par la date, elles en ont aussi la libre allure, la grâce et le parfum, et elles sont encore plus « inconnues » : bonnes raisons, on le voit, pour convier le lecteur à les parcourir. 1 A sa suite, nous voudrions vous convier à plonger dans l'univers animé et chamarré d'un corpus de textes assez peu connus, qui rendent compte d'une nouvelle mode du milieu du siècle, celle de la promenade des boulevards, nouvel espace de déambulation sociale à Paris. Celle-ci atteste une évolution des moeurs et des parti-pris esthétiques, ceux de la vitesse, du changement et de la brièveté, établis comme une nouvelle norme. La « folie du jour » qui nous occupe correspond à une série de courts textes se faisant écho aux alentours de 1755. L'expression de « folie du jour » révèle bien le paradoxe intrinsèque à cette polémique à échelle réduite : la mode frivole, assimilée à une

« Faire table rase des préjugés contre le boulevard : l’exemple de Marcel Pagnol », paru dans Loxias, 57., mis en ligne le 10 juin 2017, URL : http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=8693.

Cet article s’intéresse au genre du théâtre de boulevard à partir du cas de Marcel Pagnol. Nous montrerons que les critères définitionnels du boulevard sont moins esthétiques que topographiques. La séparation entre le boulevard et le reste de la production dramatique se fait dès lors moins nette que l’opposition entre théâtre privé et public ne le laisse présager. Pagnol souhaite que ses pièces s’adressent aux classes populaires et pas seulement bourgeoises ; il renoue ainsi avec les origines du genre. Cette ouverture vers un public plus diversifié n’implique pas nécessairement une rénovation esthétique qui brave le conformisme bourgeois. Pagnol est en quête de la respectabilité de la pièce bien faite en tentant de situer le boulevard dans le sillage de la comédie de mœurs moliéresque.

Théâtre de Jiří Kovanda : quand la place publique est le théâtre d’opérations furtives

Sophie Lapalu, « Théâtre de Jiří Kovanda : quand la place publique est le théâtre d’opérations furtives », da Sylvie Coellier (sld), La performance, encore, Presses universitaires AMU, Marseille, 2016

Sophie Lapalu, « Théâtre de Jiří Kovanda : quand la place publique est le théâtre d'opérations furtives », dans Sylvie Coellier (sld), La performance, encore, Presses universitaires AMU, Marseille, 2016

S’il vous plaît : le théâtre de boulevard au filtre de l’image dialectique

L’Annuaire théâtral: Revue québécoise d’études théâtrales

En 1920, André Breton et Philippe Soupault composent ensemble S’il vous plaît, une comédie calquée sur les codes du théâtre de boulevard. Cette pièce offre l’occasion de comprendre les mécanismes et les enjeux à l’oeuvre dans la réécriture d’un genre théâtral associé au goût bourgeois, et ce pendant la première phase d’application au théâtre des procédés surréalistes alors en élaboration. À travers l’analyse de la pièce et de ses variantes, cet article tâche de mettre en lumière les liens qui unissent théâtre et surréalisme, et les limites de ces liens.

La financiarisation des théâtres privés parisiens au tournant du XXIe siècle

Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Université de Nantes, 2017

2002, le Centre national des chansons, des variétés et du jazz (CNV) a été créé en 2002 pour organiser la collecte et la gestion de la taxe fiscale sur les recettes de billetterie des « spectacles de variétés ». Selon le décret n°2004-117 du 4 février 2004, les spectacles d'humour organisés en sketches et les comédies musicales sans dramaturgie théâtrale font partie du périmètre du CNV. Les comédies musicales inspirées du modèle de Broadway programmées par le Théâtre de Mogador relèvent du champ couvert par l'ASTP.