« Les théories du complot dans les interprétations du terrorisme en Italie: la prégnance du point de vue cryptologique », in Gius Gargiulo, Otmar Seul (dir.), Terrorismes: l’Italie et la l’Allemagne à l’épreuve des années de plomb, Paris, Michel Houdiard Editeur, 2008, pp. 162-193. (original) (raw)

Résumé de la thèse : « Construire, représenter, combattre la peur : la société italienne et l’État face à la violence politique des ''années de plomb'', 1969 - 1981 »

Le postulat de départ de cette recherche réside dans un constat : la peur apparaît à bien des égards comme une évidence dans une société italienne confrontée, à partir de 1969, à la fréquence des attentats à la bombe puis des attentats ciblés, constituant les facettes très différentes de ce qu'on rassemble sous le vocable imprécis de « terrorisme ». À tel point que le qualificatif d'« années de plomb », souvent contesté par les historiens pour sa tendance à généraliser et réduire le bilan d'une décennie à la violence, s'impose progressivement, y compris dans le champ de la recherche scientifique. Il s'agissait de partir des effets les plus concrets du « terrorisme », avec l'ambition d'en déjouer les principaux pièges.

« Terrorisme » contre « lutte armée » : la guerre des mémoires de l'Italie des « années de plomb », de 1981 à aujourd'hui, Colloque « Les conflits de mémoire : arts , histoire, commémorations », Université du Maine, 6-7 avril 2017.

Les processus complexes de fabrication des « mémoires collectives » sont désormais éclairés par de nombreux travaux, qui mettent avant tout l'accent sur l'importance de la valorisation d'un imaginaire commun structurant les communautés. L'étude des « lieux de mémoire », notamment, se place explicitement dans la dimension de la construction des identités nationales. Ces « lieux », réels ou symboliques, contribuent en effet aux dynamiques de renforcement de la cohésion sociale, et se prolongent par des commémorations, des rituels civiques qui font vivre ces références à des événements passés considérés comme fondateurs pour le présent. Cette dimension de la mémoire, entendue ici dans le sens d'usage politique du passé, et le discours qui porte sur l'importance de l'établissement de « mémoires partagées », ne doit pourtant pas dissimuler la tension politique qui procède à la sélection des « récits » valorisés, et de leurs représentations dans l'espace public qui découle de ce choix politique. Ce processus actif de construction des mémoires, enjeu de négociation et parfois de conflits, est particulièrement apparent dans les cas de sortie de crise, à l'issue de moments historiques caractérisés par la prolifération de violences politiques.

Farahmand Manéli, Piraud Mischa, Rouiller Sybille, 2021. Quand une «théorie du complot» politique se fait révélation spirituelle : éléments sur la réception helvétique de QAnon en temps de pandémie. Working Paper n°17, ISSR, Université de Lausanne

ISSR Working paper, 2021

Cet article problématise la proximité ou le lien récent entre QAnon et le New Age dans le contexte de sa réception en Suisse. Apparu en 2017 aux États-Unis, QAnon désigne une constellation de thèses défendues par un mouvement non structuré aux contours flous, voyant le monde comme une vaste accumulation de conspirations à dévoiler. Si ces thèses étaient initialement cantonnées à la sphère politique des États-Unis, la crise sanitaire Covid-19 aura amplifié leur horizon de diffusion bien au-delà de son public originel. Dans cet article, nous présentonsles thèses de QAnon et leur structure générale. Nous discutons ensuite, plus en détails de la spécificité helvétique des relais des thèses QAnon en explorant deux champs théoriques: celui des «théories du complot» et celui des «Nouveaux Mouvements Religieux» (NMRs). Nous exposons enfin, notre recherche en ligne sur les discours des principaux acteurs suisses qui diffusent les thèses QAnon.

L’Italie des « années de plomb » et le « terrorisme rouge » : entre altérité, histoire et mémoire ? Essai sociologique sur les résolutions de conflits armés et sur les constructions identitaires et mémorielles

2015

En Italie, la periode connue aujourd’hui sous le nom officiel d’« annees de plomb », presente une configuration singuliere par rapport aux autres vagues de contestations en Europe occidentale de la meme epoque. L’escalade de la violence politique et les formes diverses que celle-ci a pris en Italie est le resultat d’une multitude de facteurs : contextes sociaux, ouverture politique, rapports de force, interactions entre groupes des deux extremes et l’Etat, avec egalement la manipulation en sous-main par le gouvernement de groupes politiques radicaux. Dans cet espace social et politique s’entrechoquent les memoires opposees et les representations du passe de differents acteurs : ceux qui ont choisi la lutte armee, ceux qui ne l’ont pas acceptee mais ont appartenu a des mouvements d’extreme gauche, ceux qui se considerent comme victimes du terrorisme, ceux qui l’ont combattu. La nature du sujet et les problemes qu’il souleve emmene donc le chercheur a se questionner sur les possibilit...

« Le combat contre les Hohenstaufen et leurs alliés », chapitre 2, dans Patrick Gilli, Julien Théry, « Le gouvernement pontifical et l'Italie des villes au temps de la théocratie (fin XIIe-mi-XIVe siècle) », Montpellier : Presses universitaires de la Méditerranée, 2010, p. 65-112 (texte intégral)

Contient : Dossier 2. Le combat contre les Hohenstaufen et leurs alliés - Présentation - Orientation bibliographique - Document 5. Innocent IV promulgue une sentence de déposition de l’empereur Frédéric II devant le concile universel réuni à Lyon (Ad apostolice dignitatis, 17 juillet 1245) - Document 6. Innocent IV déclare Ezzelino da Romano hérétique et proclame son excommunication (Truculentam, 9 avril 1254) - Document 7. Décisions d’Urbain IV pour les négociations avec Charles d’Anjou concernant son accession au trône de Sicile et à la dignité sénatoriale de Rome (Dicit Jeremias, 25 avril 1264)

"Théoriser la violence politique à l'extrême droite en Italie", Storicamente, 10, 2014

The paper seeks to reconstruct the Italian extreme right-wing theorizations of violence from the early 1950’s to the beginning of the 1980’s. It aims to show the existing gap during the whole period between right-wing ideological theorizations and the violent actions conducted by its militants. The extreme right theories, the models of symbolical violence and the main intellectual figures imply a violent inner background, a key point in right-wing militants’ identity. However, from 1969, violence is always presented as a defensive mean, and contri- butes to build a right-wing martyrology.