"Monarchie et démocratie chez les Étrusques. À propos de étr. meχ", Revue de Philologie 88, 1 (2014), 2016, p. 107-123.pdf (original) (raw)

Le terme étrusque meχ est attesté cinq fois dans l’épigraphie de l’ancienne Toscane : quatre fois dans le syntagme meχ rasnal (et sa variante meχ rasn(e)a) et une fois dans le syntagme meχ θuta. Etr. meχ a reçu toute sorte d’interprétations. L’hypothèse nouvelle que nous avançons et développons dans cet article est que ce mot signifiait « pouvoir ». En ce sens, les syntagmes meχ rasnal et meχ θuta doivent se rendre respectivement par « pouvoir du peuple » et « pouvoir unique ». Autrement dit, ces syntagmes représentent la traduction étrusque de gr. δημοκρατία et μοναρχία. Cette hypothèse est riche d’implications quant aux relations culturelles gréco-étrusques. On sait depuis longtemps l’immense influence que les Hellènes exercèrent, dès le haut archaïsme, sur les Étrusques dans des domaines aussi variés que la religion, la mythologie, l’architecture, la peinture, la sculpture, la céramique ou la métallurgie. À cette liste qui est loin d’être exhaustive, il convient maintenant d’ajouter la politique.