À l’aube de la métaphysique. Jalons pour une préhistoire de la spiritualité. Contribution au chantier « Philosophie et soins de l’âme » présenté à l’UNESCO les 17-18 novembre 2010 dans le cadre des 10e rencontres sur les Nouvelles Pratiques Philosophiques. (original) (raw)
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L'anthropologie, 2018
Comptes rendus d'ouvrages « À l'aube spirituelle de l'humanité. Une nouvelle approche de la préhistoire », M. Otte. Odile Jacob, Paris, (2012) La compréhension de l'art préhistorique a donné lieu à de multiples travaux scientifiques depuis sa découverte et son acceptation au début du XX e siècle. Nous livrons ici quelques notes suggérées par la lecture de l'ouvrage de Marcel Otte. À l'aube spirituelle de l'humanité (Odile Jacob, Paris, 2012) souligne son rôle audacieux dans le domaine technique, économique et spirituel à l'époque préhistorique et l'inscrit dans une perspective humaniste. Il écrit : « il a fallu une conception préalable et ''gratuite'', issue de la pensée symbolique, de l'imagination, de la réflexion et du défi lancé, par exemple contre les contraintes environnementales, l'angoisse devant la mort, l'emprise sur le réel, le contrôle alimentaire, la fixité des règles sociales. » 1. L'auteur est connu pour se démarquer des études préhistoriques en accordant une place importante au rôle de l'esprit et de la pensée symbolique comme moteur des sociétés de la lointaine préhistoire. Cela ne va pas sans poser de difficultés. Car afin de pouvoir symboliser une pensée, il faut avoir plus ou moins connaissance de cette pensée. Notre imagination est strictement liée à notre connaissance. André Leroi-Gourhan avait insisté sur l'impossibilité qu'aurait un extra-terrestre de comprendre le culte catholique à partir de ses seuls vestiges matériels 2. Ou encore, dans une oeuvre symboliste comme Guernica de Picasso dont le sens reste assez ambigu à première vue, l'artiste devait avoir une idée, celle la guerre, par laquelle il a été influencé. Autrement dit, puisque on a des idées sur la pensée mythique grâce à l'art préhistorique, toutes les données symboliques se fondent sur des idées concrètes. L'art serait une action de mise en scène du réel qui se réalise par la biais de l'imagination, même quand il s'agit d'une oeuvre réaliste. Bien que l'homme préhistorique perçoit la notion de l'art différemment que nous, il semble exécuter son art dans cette structure. D'autre part, le problème de l'interprétation de l'art préhistorique est strictement lié à notre perception d'aujourd'hui comme le souligne Leroi-Gourhan : « Il est presque impossible de penser l'homme préhistorique sans apporter de jugement de valeur, sans en faire l'héritier posthume de notre pensée du XX e siècle. » 3. Otte pose une question fondamentale : « l'esprit est-il produit des préoccupations liées à la survie ? » 4. On peut répondre positivement à cette question pour les raisons données dans le www.em-consulte.com
Bulletin de la Société Archéologique Champenoise, 2021
DUPONT C., 2021 - Au Mésolithique, il ne suffit pas qu'une coquille soit bonne à décorer, encore faut-il qu'elle soit bonne à penser, Bulletin de la Société Archéologique Champenoise, « Les derniers chasseurs, 40 ans après » Hommage à Jean-Georges Rozoy, 113, n°2-3, 275-291. Le Mésolithique est une des périodes emblématiques des amas coquilliers dans le nord-ouest de la France comme le long du littoral atlantique européen. A cette période, c’est un lieu où l’on vit, mais aussi celui où on enterre les morts. Parmi les multiples activités mis au jour au sein de ces accumulations de coquilles, celle de la pêche aux poissons et crustacés, de la collecte de fruits de mer et du ramassage des éléments qui s’échouent dans les laisses de haute mer à chaque marée, viennent rivaliser avec la chasse aux grands gibiers et aux oiseaux. Les mollusques marins illustrent bien l’impact de l’océan sur ces populations à la fois par la source de nourriture produite mais aussi par la matière première qui sert de support à de la parure. Ces deux utilisations sont souvent séparées par les archéologues dès la fouille. Les premières sont destinées à l’archéozoologue, et les secondes au technologue. Leur comparaison révèle pourtant des différences majeures qui montre qu’il ne suffit pas qu'une coquille soit bonne à décorer, encore faut-il qu'elle soit bonne à penser.
« Infravie : esquisse d’une anthropologie lithique renouvelée. », Communication à la journée d’étude « Pierres vivantes. Anthropologie du vivant au prisme des pierres. », organisée par Mme Laurence Charlier (MCF en Anthropologie LLIST), Messieurs Nicolas Adell (MCF/ HDR en Anthropologie) & Laurent Legrain (MCF en Anthropologie) Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires (LISST) & le Centre d’Anthropologie Sociale (CAS) EHESS, Faculté d’Anthropologie, Université Toulouse Jean Jaurès, Bâtiment le Gai Savoir, Salle GA 133, le 29 novembre 2019.