"Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet. Inventaire des archives. Maxime Collignon (1883-1917)", INHA [Paris], 2005, 57 p. (original) (raw)

Le manuscrit lat. 15675 de la Bibliothèque nationale de France, source des inscriptions de la chapelle Saint-Etienne de Westminster (in "Convivium", 4, 2, 2017, p. 194-201)

La construction et la décoration de la chapelle Saint-Étienne du palais royal de Westminster ont été achevées en plusieurs étapes (1206-1363), sous quatre rois anglais : Henri iii, Édouard i er , Édouard ii et Édouard iii. Édifiée quelque temps avant 1206, la chapelle londonienne a été complètement refaite vers 1227-1253, puis entièrement reconstruite et décorée entre 1292-1363. Cette création en plusieurs étapes témoigne d'une volonté royale qui l'a transformée en un véritable centre de l'activité dévotionnelle patronnée par les rois Plantagenêt 1 . L'approche traditionnelle interprète cette démarche d'édification comme étant Abstract The Manuscript lat. 15675 from the Bibliothèque nationale de France, Source for the Inscriptions of St Stephen's Chapel in Westminster -The decoration of the St Stephen's Chapel in Westminster was reduced to rubble during a fire which broke out in 1834. The only surviving materials are several painted brick fragments today on display in the British Museum. They compose two series of Biblical scenes, telling the story of Job and of Tobias. The images are accompanied by inscriptions in Latin elegiac distichs. The purpose of the present article is to confront these paintings and inscriptions with another image-text narrative concerning the story of Job.

"Devereux (Georges)", p. 195-200; "Fessona", p. 375-377; "Lucrèce", p. 520-525,

Philippe ZAWIEJA (dir.), Dictionnaire de la fatigue, Genève: Droz, 2016, 2016

Le dépérissement, l'épuisement, la dissolution, sont dans la physique épicurienne, telle qu'exposée par le poète latin Lucrèce (98-55 av. C. ?) 1 , une loi générale et nécessaire pour tous les corps, vivants ou non : selon ce dogme matérialiste, la pression sur la matière inerte et l'effort du vivant, l'usure et la fatigue sont tout un : une perte de substance. Rien en effet n'existe dans la nature qui ne soit composé d'atomes et de vide par où ces atomes peuvent s'échapper. La variété chatoyante des corps issus de ces combinaisons résulte du nombre, de l'agencement et des formes variées des atomes qui s'y entremêlent (or la variété de ces formes est elle-même limitée) 2 ; mais ces particules composant les corps n'y demeurent prisonnières que de manière provisoire ; elles conservent leur indépendance et chacune reste animée d'un mouvement propre, une pulsation qui l'entraîne à se détacher du conglomérat à la moindre occasion, souffle, choc, frottement, pour être bientôt captée dans un autre agrégat : et ainsi de suite, jusqu'à retrouver pour un temps, à terme, la chute infinie à travers le vide où les atomes pleuvent sans discontinuer. Seuls sont exemptés de la loi de déperdition universelle les trois extrêmes du plus petit, l'atome inaltérable et insécable, de l'absolument intangible, à savoir le vide, et du plus grand, le tout de l'univers, qui, constitué d'atomes en nombre infini et du vide où ils se meuvent, est lui-même infini, ne pouvant donc ni croître ni décroître (5.351-364). Il faudrait encore ajouter les dieux qui, diaphanes 3 , exempts de tout souci, coulent à l'écart des mondes un bonheur sans fin, ainsi que la tranquillité définitive (dite en grec ataraxia, absence de trouble) atteinte par le sage épicurien, en tant qu'il n'a rien à envier aux dieux 4 , puisque justement il a compris cette loi générale et les points de stabilité qui la limitent. Ces limites stables constituent, selon une formule récurrente chez Lucrèce, des « bornes profondément enfoncées » (terminus alte haerens), auxquelles le sage appuie sa pensée. Mais tout, autour de lui et en lui, hormis cette pensée-là qui embrasse la totalité de la nature, est pris dans un tourbillon incessant.