Développement de la parole et émergence de la structure prosodique chez l'enfant: une étude de l'accent d'emphase en français (original) (raw)

La focalisation prosodique dans la parole interprétée en français

Prosodic highlighting refers to the distinction of a constituent through various prosodic means, especially accentuation and intonation. It is taken to fulfill several functions: marking the different types of focus, as well as emphatic functions (named here “insisting” and “expressiveness”). The main goal of this thesis is to determine whether prosodic highlighting and its functions display specific features in interpreted speech, a speaking style that can be defined as the oralization of a written text previously memorized by the speaker (typically an actor). This question is relevant for linguistics and phonetics on several counts. First, little is still known about prosodic differences between functions of prosodic highlighting. Moreover, few studies have analyzed the prosodic characteristics of interpreted speech. Finally, through their innovative protocols, the two experiments described in this thesis present a methodological contribution. A production experiment consisted in having speakers replicate spontaneous conversations in read and interpreted speech. A group of experts then annotated the occurrences of prosodic highlighting in the corpus, and assigned a function to each occurrence. A perception experiment was also led in order to compare the realization of each function independently of speaking style. Despite a relatively low agreement rate between experts (which raises several methodological and theoretical questions), our analyses reveal several important results. The frequency of occurrence of prosodic highlighting is highest in interpreted speech, followed by read speech. This confirms our prediction and suggests that interpreted speech is more suited to the study of prosodic highlighting than other speaking styles. A strong association is observed between insisting and initial secondary accent, which confirms many previous studies. However, there is almost no influence of speaking style on the realization of prosodic highlighting and its functions. We attribute this result to a lack of data and to the fact that some prosodic features were not taken into account in the analysis.

Contribution à l'étude de la focalisation prosodique en francais

Cette étude porte sur la focalisation prosodique en français dans plusieurs styles de parole (parole spontanée et lecture ou interprétation par des acteurs). Nous attribuons à la focalisation des fonctions sémantico-pragmatiques ou emphatiques. Un groupe de dix experts en prosodie a relevé les occurrences de focalisation dans le corpus d'étude. Les résultats confirment que la focalisation est réalisée par une augmentation de hauteur et de durée. Ils diffèrent de la littérature précédente du point de vue du type de contour prosodique employé sur les occurrences de focalisation et de la présence d'accent initial. Des problèmes méthodologiques sont soulevés concernant l'analyse des contours terminaux et de la désaccentuation. This paper studies prosodic highlighting in French in several types of speech (spontaneous speech and reading aloud or performing by actors). We take it that prosodic highlighting fulfills semantic-pragmatic or expressive functions. A group of ten prosody experts annotated the occurrences of prosodic highlighting in the corpus of study. Results confirm that prosodic highlighting is realized through an increase in pitch and duration. They differ from previous studies concerning the type of prosodic contour on occurrences of prosodic highlighting and the presence of initial secondary accent. Methodological issues are raised concerning the analysis of terminal contours and deaccenting.

Acquisition de la prosodie en langue additionnelle : l’accentuation en français par des locuteurs adultes plurilingues de langue initiale turque

SHS Web of Conferences

Cette étude expérimentale porte sur l’acquisition des accents primaire (A1) et secondaire (A2) en français langue additionnelle (La) par des locuteurs adultes plurilingues de langue initiale (Li) turque. Étant donné les convergences et divergences entre les A1 et A2 français et turcs concernant leurs places et paramètres acoustiques, l’objectif est de voir comment sont réalisés ces accents en français La par les locuteurs turcs. L’analyse contrastive des deux systèmes accentuels suggère que, par rapport au français Li, les locuteurs turcs réalisent des écarts phonétiques plutôt que phonologiques. L’analyse acoustique avec Praat confirme nos hypothèses : sur le plan phonologique, l’A1 en français La est bien placé en fin de groupe accentuel, avec les paramètres acoustiques pertinents (F0 et durée), et l’A2 initial n’est pas réinterprété comme un A1 turc non final ; mais sur le plan phonétique, les locuteurs ont des difficultés à gérer les proportions des allongements et des variation...

La prosodie au cœur du verbal

From the very beginning of life, before the acquisition of articulated language, prosody is essential in the development of human intersubjectivity. It is the principal initiator of language, making the prosody of one's mother tongue difficult to escape in the acquisition of second languages. Finally, prosody is often the only remaining linguistic component in language disorders (speech loss). This irreducibility of prosody is basically due to its semiotic dimension and its linguistic functions: far from being merely an optional musical component of speech, linked only to the paraverbal domain, prosody is at the heart of verbal communication and absolutely necessary for the construction of meaning in discourse. Résumé Avant l'accès au langage articulé, dès les premières semaines de la vie, la prosodie est essentielle dans le développement des relations intersubjectives. Initiatrice principale du langage, c'est aussi elle qui perdure lors de l'apprentissage de langues secondes, celle, enfin, qui nous ramène vers ce langage primitif, d'où, dit-on, la double articulation est absente. Cette irréductibilité de la prosodie est fondamentalement associée à sa dimension sémiotique : contrairement au seul rôle qu'on a voulu lui attribuer pendant longtemps, la prosodie n'est pas une simple musique vocale qui accompagne librement les modulations de la pensée et qui, de ce fait, doit rester cantonnée dans la sphère du paralinguistique, elle s'inscrit d'emblée au coeur de la communication langagière.

Syntaxe ou prosodie? Une étude préliminaire sur l'expression de la focalisation étroite par les apprenants italophones de français L2

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022

L'expression de la structure informationnelle représente un problème pour les apprenants d'une L2, d'autant que celle-ci a des interactions complexes avec la prosodie, la syntaxe et le discours. En effet, les stratégies exploitées pour organiser l'information dans la phrase ne sont pas identiques dans toutes les langues. Nous analysons un échantillon de parole élicitée afin de répertorier les moyens linguistiques employés dans l'expression de la focalisation étroite chez des locuteurs natifs (francophones et italophones) et non-natifs (apprenants italophones de français L2). Nous examinons si les apprenants utilisent des moyens linguistiques similaires à ceux employés en français L1, et dans quelle mesure l'influence de la L1 se manifeste dans leurs productions. Les résultats montrent que les locuteurs francophones et italophones natifs emploient des structures syntaxiques et patrons prosodiques similaires pour deux types de focalisation étroite. Les apprenants se rapprochent de la langue cible en ce qui concerne l'emploi des marqueurs syntaxiques. Toutefois, ils produisent des patrons prosodiques différents de ceux observés dans la langue cible et dans leur L1. Cela suggère que l'acquisition de la prosodie et de la syntaxe ne se développent pas en parallèle dans l'expression de la focalisation étroite en français L2.

Organisation prosodique et style de parole en français parlé

SHS Web of Conferences

L’attention portée aux propriétés prosodiques du langage courant dans le discours porte les locuteurs à développer un savoir épilinguistique sur la signification et l’interprétation de l’intonation, de l’accentuation et du rythme dans le discours. Ce savoir intuitif accompagne une perception holistique de la prosodie dont il convient de conserver la mémoire comme élément de signification au moment de mesurer par le détail des analyses de corpus le fonctionnement de la prosodie. Les contraintes contextuelles et stylistiques, l’étude des genres du discours oral, l’examen des correspondances relatives entre la structure syntaxique et l’organisation prosodique replacent dans une perspective d’ensemble les éléments matériels qui identifient la voix d’un locuteur. Différents exemples sont proposés dans le cadre de la simulation théâtrale et de la voix singulière de Roland Barthes.

La prosodie dans l’acquisition de la négation : étude de cas d’une enfant monolingue francaise

Alfa Revista De Linguistica, 2010

Gladis MASSINI-CAGLIARI** RESUME: • La négation représente une étape cruciale dans l'acquisition du langage, car elle permet à l'enfant de se positionner au sein de l'interaction, bien avant l'apparition des marques de la première personne. Si l'acquisition de la négation a déjà fait l'objet d'une description approfondie, la plupart des modèles se limitent à une approche morphosyntaxique qui néglige la prosodie. Dans cet article, nous présentons les données longitudinales d'une enfant monolingue francophone enregistrée de 14 à 28 mois, en interaction spontanée avec ses parents. L'analyse prosodique des différentes occurrences de «non» fait apparaître que les premiers «non» émergent à 14 mois sous une forme redupliquée et exagérée au niveau prosodique, suivis à 19 mois, par des «non» réalisés en isolation ou à l'intérieur d'un énoncé. De 14 à 21 mois, les «non» en isolation sont majoritairement produits avec des contours montants et une durée syllabique croissante, de 22 à 25 mois, avec des contours montant-descendant et de 26 à 28 mois, avec des contours plats ou descendants et une durée syllabique réduite. Un tel changement au niveau prosodique semble refl éter une meilleure maîtrise linguistique dans l'expression de la négation à partir de 25 mois.