La reconversion post-fordiste de l'espace métropolitain: le cas de Montréal (original) (raw)

Extraits d'un livre à paraître dans L'Harmattan, 2004 (4 ème trimestre, collection Géographies en liberté) En fait, nous croyons que, pendant l'étape étudiée, Montréal a été la scène d'un processus spécifique qui, au travers de ses interrelations avec la réalité québécoise et des arrangements d'acteurs locaux intra-urbains, dans une agglomération composite sur les p.3 plans social et ethnique, prend les allures d'un « modèle », le modèle de Montréal. Ce modèle s'est construit sur la base de la participation conflictuelle et partenariale d'acteurs d'origines sociales diverses -l'acteur privé, l'acteur public et l'acteur social-, lesquels se sont combinés dans des trajectoires innovatrices territorialisées, d'orientation différente mais non divergente. Il faut reconnaître néanmoins que ce modèle, dont les bases institutionnelles nous paraissaient solides, est en train de se fragiliser. Le nouveau parti au pouvoir, le Parti Libéral, élu en 2003, est en train d'amorcer un processus de « réingénierie » de l'État, c'està-dire de l'instance publique provinciale, processus qui change les relations entre les acteurs socio-économiques. D'une période de collaboration motivée par une identité territoriale partagée, on passe à une phase de confrontation où les syndicats et les organisations sociales défendent des acquis remis en question par une réingénierie d'inspiration néolibérale. Du coup, les diverses trajectoires étudiées, basées sur le partenariat vont se voir affectées, voire infléchies. Cela montre que le partenariat, même conflictuel, ne se conçoit que dans un cadre politique où les instances de pouvoir donnent de l'importance à la participation et où les divers acteurs participent d'une certaine convergence idéologique. La force et la capacité innovatrice des acteurs sociaux pour conserver leur rôle de protagoniste du développement vont être mises à l'épreuve. 7 Voir Lévesque (2000).