1e Séance 14.11.2016 du séminaire Réécrire le passé colonial : enjeux contemporains des collections de musée (EHESS, Centre Maurice Halbwachs (original) (raw)
Related papers
2021
Les saisies des biens des émigrés durant la Révolution française ont joué un rôle important dans l’enrichissement des collections nationales. Parmi elles, celles du Muséum ont largement profité de ces mouvements d’œuvres d’art. En particulier, en 1796, le ministre des finances conjointement avec la commission décident d’« épurer et d’enrichir » les collections du muséum en ouvrant la possibilité d’échanges d’œuvres d’art avec des particuliers. Pour ces opérations, on a fait intervenir une figure majeure du marché de l’art de l’époque, le marchand Jean-Baptiste- Pierre Lebrun, en raison notamment de son expérience et de l’expertise qu’il a su mettre en avant depuis de nombreuses années. L’examen comparé des pièces utilisées comme monnaie d’échange et de celles conservées pour le Muséum permet d’éclairer cet épisode peu étudié. En particulier, on peut y discuter des critères utilisés pour distinguer des pièces dignes d’enrichir une collection nationale de celles pouvant être cédées à un créancier. Les choix opérés mettent en évidence l’opposition entre « valeur de musée » et « valeur de commerce », et le rôle essentiel des marchands.
Au coeur des pratiques patrimoniales en occident, la collection est un phénomène qui se situe à la croisée de plusieurs champs disciplinaires : l'anthropologie, l'histoire, l'histoire de l'art, mais aussi la sociologie, le droit et les sciences économiques, pour n'en citer que quelquesuns, peuvent être mobilisés pour mieux comprendre les collections et les pratiques liées au collectionnisme. Multiples sont les profils, les fonctions et les enjeux des collectionneurs : pour les uns, il s'agit d'une manière d'appréhender le monde à travers les merveilles de la nature et de la culture, pour les autres elles relèvent de la spéculation financière ou du prestige social. Peu importe la nature de la collection, qui peut aller de l'album de timbres au plus somptueux cabinet royal, elle présente toujours un lien étroit avec la personnalité de celui ou celle qui l'a constitué et qui l'entretient. Elle révèle, à travers son rapport aux objets, les passions du collectionneur, ses préférences esthétiques, les enjeux de sa position sociale etc. Du particulier à l'état, en passant par le scientifique ou bien l'artiste, les collections servent à construire et à consolider les identités individuelles et collectives. En participant ainsi à un travail de mémoire, elles s'inscrivent dans une temporalité plurielle, à la fois tournée vers le passé, le présent et le futur. Cherchant à conserver des objets et une manière spécifique de
"Cet article examine la présence de l’objet contemporain dans les collections du Musée de la civilisation de Québec (MCQ), de son ouverture en 1988 à aujourd’hui, et fait ressortir les enjeux et les limites inhérentes à la collecte de ces objets récents. Ce musée d’État s’est toujours soucié d’intégrer des objets témoins de la société contemporaine dans ses activités de diffusion, puis dans ses collections. Or, au cours des dernières années, son intérêt s’est affirmé et se transforme aujourd’hui en une volonté institutionnelle d’organiser la collecte du contemporain. Se demandant d’abord quels objets actuels illustreraient le mieux le thème d’une exposition, le MCQ s’interroge maintenant sur les moyens permettant de sélectionner ces objets qui représenteront plus tard la société d’aujourd’hui. Cette réflexion du musée sur l’objet contemporain entraine également une réorganisation de son propre rapport au temps, lui imposant d’observer le présent et de se projeter vers l’avenir. 1. Définir le contemporain 2. De l’accessoire d’exposition au témoin à conserver 3. Ouvrir la collection et garder une trace des activités de diffusion 4. Éviter la disparition de l’objet 5. Être représentatif de la société actuelle 6. Collectionner l’aujourd’hui pour demain 7. Difficultés et limites de la collecte du contemporain 8. La nécessité d’une approche proactive 9. La collecte des objets contemporains : concevoir le présent comme futur passé Conclusion"
Quelle approche expographique pour un musée "colonial" ?
La Lettre de l’OCIM
Le musée Africain de Namur est installé dans le corps de garde des anciennes casernes militaires Léopold. L'édifice a été construit en 1885, qui est aussi l'année de la Conférence de Berlin au cours de laquelle les puissances coloniales européennes se sont "partagées" l'Afrique.
2012
Creation ex nihilo, la Cite nationale de l'histoire de l'immigration qui ouvre ses portes en octobre 2007 est une institution singuliere dans le paysage des musees francais. Ne disposant d’aucune collection prealable, elle initie ses acquisitions dans le domaine des beaux-arts et se dote d’une « collection ethnographique » en vue de la constitution de ses galeries permanentes. Participant d’une volonte de l’institution d’associer la « societe civile » a l’elaboration du patrimoine, sa collection ethnographique se developpe autour de l’archivage des temoignages lies a des parcours de vie. Comment l’idee d’une « collection ethnographique » a-t-elle emerge au sein d’une institution consacree a l’histoire de l’immigration ? Quelle place a-t-on accorde a la demarche ethnologique dans un processus de patrimonialisation initialement base sur une volonte de reconnaissance des memoires ? L’auteur revient sur la genese de cette collection du dernier ne des musees nationaux francais.