Québec et Canada : entre l’unilinguisme et le bilinguisme politique (original) (raw)

La politique linguistique québécoise face au bilinguisme inégal

Le succès de l'implantation terminologique au Québec permet de s'interroger , sur l'articulation entre la politique linguistique et les pratiques langagières et, d'autre part, sur l'évolution du lien entre la population et les institutions en charge de la francisation.

Les anglicismes dans les discours politiques au Québec et au Canada

Mots, 2016

Les anglicismes dans les discours politiques au Québec et au Canada Au Québec, territoire dont la langue officielle est le français, la qualité de la langue constitue un perpétuel sujet d'actualité dans les médias et dans les instances. On s'interroge, par exemple, sur la qualité du français chez les jeunes, chez les enseignants et même chez les politiques. Pour les francophones actifs en politique, la question de la langue française n'est jamais simple, puisqu'il leur faut notamment trouver un juste équilibre entre la langue normalisée et la langue de la population. En d'autres mots, il s'agit pour eux de répondre aux normes de leur communauté linguistique. Comme l'explique Christian Le Bart (1998) : Ainsi la communauté politique s'apparente-t-elle à une communauté linguistique au sens de Labov : non que tous parlent la même langue, mais parce que tous partagent « les mêmes normes quant à la langue ». Les politiques ne sont pas contraints à parler comme tout le monde ; ils sont contraints à parler comme tout le monde s'attend à les entendre parler, ce qui, pour la majorité d'entre eux (dominants culturels), ne signifie rien d'autre que l'obligation d'être soi-même. Au Québec, le phénomène de contact des langues a des répercussions sur la norme. En effet, encerclés par les communautés d'expression anglaise de toute l'Amérique du Nord, les Québécois francophones sont en situation minoritaire sur leur continent (où ils comptent pour 2 % à peine) et dans leur pays. Au quotidien, le contact des langues produit des effets qui donnent lieu à des opinions partagées, comme en font foi les commentaires politiques cidessous (notre mise en relief, ci-dessous et dans tous les autres exemples) : [L]a vie de Brian Topp ressemble à un long déménagement qui se poursuivra, si son souhait se réalise, par une vie nouvelle à Ottawa, dans la résidence officielle du chef de l'opposition, après le 24 mars. Né à Longueuil d'un père anglophone originaire de l'Estrie et d'une mère francophone […], M. Topp s'exprime parfaitement dans les deux langues, même s'il assortit son français de quelques anglicismes au passage.

Orientations stratégiques et dualité linguistiquedans le système universitaire québécois

Revue des sciences de l'éducation, 1992

Cet article rapporte les résultats émanant de deux sondages effectués àl’automne 1984 auprès de directeurs de départements et de professeurs d’institutionsuniversitaires du Québec. Il vise à cerner les orientations stratégiques de cesacteurs dans la période de contraintes budgétaires que le Québec connaissait alorset à déterminer les écarts entre leurs opinions selon la langue de l’institutionuniversitaire à laquelle ils appartenaient. L’échantillon comprend 191 directeurs dedépartement et 1225 professeurs de l’ensemble du réseau universitaire du Québec.Même si plusieurs résultats confirment des tendances repérables dans l’enseignementuniversitaire, certaines orientations stratégiques ouvrent la voie à uneredéfinition de la mission de l’Université québécoise.

Bilinguisme et performance : traduire pour la scène la dualité linguistique des francophones de l’Ouest canadien

ALTERNATIVE FRANCOPHONE

La francophonie canadienne est vaste et diversifiée. Constituant 30,69 % de la population du pays en 2006, elle comprend 13,24 % de francophones unilingues, résidant en majorité au Québec, et 17,45 % de bilingues répartis sur tout le territoire, dont 2,17 % sont disséminés dans les quatre provinces de l'Ouest du Canada 1. Dans ces communautés très minoritaires et très éloignées des centres francophones de l'Est, le bilinguisme est une nécessité quotidienne puisque la vie publique se déroule exclusivement en anglais, alors que le français est confiné aux échanges privés ou aux activités de rares organismes culturels francophones. Dans de tels contextes, se dire francophone, c'est s'identifier à une langue traitée en inférieure et devenue source d'une angoisse identitaire qui agit sur la fonction accordée aux manifestations culturelles et artistiques, plus particulièrement celles qui contiennent une forte composante orale, comme c'est le cas du théâtre. Chargé de faire résonner sur la place publique l'existence d'une langue menacée, le théâtre devient alors un site privilégié d'affirmation et de résistance culturelle pour les francophones. Sur une scène ainsi vouée à la défense du français, l'anglais omniprésent dans la vie sociale sera banni au profit d'une langue française idéalisée, intacte et souveraine, garante d'une intégrité qui ne peut se dire que dans les lieux clos réservés à cet usage.

« "Tout le reste viendra par surcroît". L’horizon et la pratique du bilinguisme chez les étudiants canadien et québécois (1948-1965)", Bulletin d'histoire politique, Volume 26, numéro 2, hiver 2018, p.67-90.

"Le peu de contact entre les mouvements étudiants canadiens-anglais et canadiens-français tout au long du XXe siècle a été régulièrement constaté par les chercheurs, qui se sont souvent appuyés, pour parvenir à cette conclusion, sur l’isolement relatif des deux mouvements quant à leur militantisme au cours des sixties1 . Cette focalisation sur l’activisme a cependant fait ombrage à d’autres collaborations, comme celles entre les groupes étudiants en vue de refaire le Canada et de repenser les relations entre anglophones et francophones. Dans un contexte où le biculturalisme est érigé en utopie mobilisatrice par une partie de l’élite intellectuelle, l’appropriation du bilinguisme par les étudiants jette un nouvel éclairage sur plusieurs enjeux comme une identité générationnelle en pleine construction2 , l’appropriation des idéologies de type universaliste, le rapport des jeunes au nationalisme, l’émergence du syndicalisme étudiant et les circulations et réseaux de la jeunesse universitaire, qu’il s’agisse d’idées ou de personnes. En me penchant particulièrement sur le cas du groupe étudiant de l’Université de Montréal3 , et en examinant ses relations avec ceux du Canada anglais, particulièrement celui de l’Université de Toronto, je vais démontrer, en suivant le fil rouge (ou bleu…) du bilinguisme, comment les relations entre ces groupes se sont déployées à trois niveaux: celui des rencontres individuelles lors de week-ends d’échange, celui du journalisme étudiant et celui des structures étudiantes nationales. Des balbutiements bilingues au coin du feu dans un chalet à Sainte-Adèle à la mise en place d’un système de traduction par"

La question du bilinguisme à l’Hôtel de ville d’Ottawa

Articles, 2018

Quand le gouvernement de l’Ontario a annoncé qu’il allait fusionner la ville d’Ottawa à quelques villes environnantes, le statut linguistique de la nouvelle municipalité a rapidement fait l’objet d’un débat. Les principaux arguments exprimés pour justifier ou non la mise en place d’une forme d’aménagement linguistique reconnaissant la présence de francophones ont été repris dans les quotidiens de la région, notamment dans Le Droit et dans l’Ottawa Citizen. Ces quotidiens ont contribué à alimenter le débat en sélectionnant les textes et les lettres d’opinion qui ont été publiés et en interprétant, pour leurs lecteurs, les enjeux sociaux et les évènements qui ont eu lieu. Après avoir analysé le contenu publié entre 1999 et 2001, nous avançons que Le Droit a joué un rôle de porte-parole et d’agent de mobilisation pour la communauté francophone, tandis que l’Ottawa Citizen a été un espace de discussion, tant pour les anglophones que pour les francophones.