Jean-Claude Muller, Les rites d’initiation des Díí de l’Adamaoua (Cameroun). Nanterre, Société d’ethnologie, Collection « Sociétés africaines », 2002, 141 p., carte, illustr., bibliogr (original) (raw)

Le rôle du mythe dans les rites d'initiation traditionnelle négro-africains au service de la cohésion sociale

2019

Dans les civilisations negro-africaines, le mythe a depuis toujours constitue un element moteur de fondement et de diffusion des valeurs culturelles ancestrales. Il permet egalement aux individus d’etre en perpetuel contact avec le monde invisible et celui du reel (visible) afin d’assurer leur formation, leur devenir, et joue le role de restructuration societale surtout dans les situations particulieres pour une meilleure cohesion sociale. Cet heritage culturel est vehicule au travers d’une ideologie liee a des forces occultes et de differentes representations sociales transmises aux negro-africains par le biais des evenements organises au sein des societes. Notre etude, a cet effet, propose de montrer comment le mythe parvient a maintenir la perennisation de certaines pratiques telles que la circoncision, l’excision, le ndepp , le tatouage, le massage du nouveau-ne, le sacrifice et les rites funeraires des Negres. Au-dela d’une simple imagination humaine, le mythe devient une reali...

Transmission et tradition initiatiques en Afrique centrale

Julien Bonhomme RÉSUMÉ : Cet article analyse le lien constitutif qui unit tradition et transmission en Afrique centrale. A travers l'exemple ethnographique du « savoir » transmis par diverses sociétés initiatiques du Gabon, l'article s'attache à mettre en valeur l'importance réflexive de la transmission dans la constitution et la perpétuation d'une tradition orale. La tradition repose en effet sur une mise en abyme : elle se constitue à travers une histoire racontant la transmission d'une tradition. Au Gabon, cette réflexivité de la tradition repose sur une série de récits rituels remémorant le cheminement généalogique et géographique au principe de la transmission et de la diffusion des sociétés initiatiques. En se focalisant ainsi sur l'histoire de leur propre transmission, ces traditions initiatiques épousent la structure et la dynamique des sociétés lignagères d'Afrique centrale : filiation et alliance, clans et lignages, solidarité et segmentation, et surtout autorité des ancêtres. MOTS-CLÉS : transmission, tradition orale, savoir initiatique, mémoire, sociétés lignagères, généalogie, Gabon, Afrique centrale. * * * Dans un livre consacré à l'anthropologie de la mémoire dans les sociétés dites orales, Carlo Severi cite un fascinant récit de la tradition hassidique (Severi 2004 : 3) 1 . L'histoire raconte l'oubli d'une prière. Un homme pieux se rendait chaque jour dans la forêt pour honorer Dieu par une prière. Ses fils et petits-fils ont continué la tradition familiale, mais en ont progressivement oublié le lieu et les paroles. Si bien que l'arrière-petit-fils, narrateur supposé de l'histoire, n'en sait plus rien. Mais il termine ironiquement son récit en affirmant que sa façon personnelle d'honorer Dieu consiste justement à raconter l'histoire de l'oubli de la prière au fil des générations. Cet apologue sur l'oubli de la tradition -particulièrement évocateur pour une diaspora juive marquée par des siècles de dispersion -suggère également 1 Initié par Baal Shem Tov, le hassidisme moderne se répand dans l'Europe centrale et orientale du XVIII e siècle.

Transmission et tradition initiatique en Afrique Centrale (2007)

Annales de la Fondation Fyssen, 2007

Cet article analyse le lien constitutif qui unit tradition et transmission en Afrique centrale. A travers l’exemple ethnographique du « savoir » transmis par diverses sociétés initiatiques du Gabon, l’article s’attache à mettre en valeur l’importance réflexive de la transmission dans la constitution et la perpétuation d’une tradition orale. La tradition repose en effet sur une mise en abyme : elle se constitue à travers une histoire racontant la transmission d’une tradition. Au Gabon, cette réflexivité de la tradition repose sur une série de récits rituels remémorant le cheminement généalogique et géographique au principe de la transmission et de la diffusion des sociétés initiatiques. En se focalisant ainsi sur l’histoire de leur propre transmission, ces traditions initiatiques épousent la structure et la dynamique des sociétés lignagères d’Afrique centrale : filiation et alliance, clans et lignages, solidarité et segmentation, et surtout autorité des ancêtres.