De l'identité ethnique comme fondement de la justice sociale et politique (original) (raw)
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Ethnicité politique : pour une lecture réaliste de l'identité
L'Harmattan eBooks, 1994
to carry at such a sweeping level of generalization. Even more is this the case with the argument that the Canadian and American labour movements were similarly "Gomperist" until the late 1970s (108). One of the unfortunate paradoxes of this kind of book is that while meticulous attention is paid to the presentation of statistical data, there is a tendency to play rather fast and loose with the history called upon to "explain" the data.
L'identité ethnique au service de l'inclusion politique.pdf
Publié dans A. Boerger, P. Dubé et P. Mulatris (dir), Transferts des savoirs, savoirs des pratiques : Production et mobilisation des savoirs pour une communauté inclusive, Presses de l'Université Laval, 4e trimestre 2014, pp. 141-170.) La question de l'inclusion politique est l'une de celles qui interpellent les sociétés africaines aujourd'hui parce que, constituées d'ethnies diverses, il s'agit de savoir comment procéder à une recomposition intercommunautaire, puisqu'en elles se déploie, parfois de manière quasi irréductible, la contradiction de l'identité et de l'altérité ou de l'étrangéité. Au Cameroun par exemple, la question du rapport allogène-autochtone se décline comme un problème à la fois communautaire et politique : le premier est considéré comme investissant un milieu qui lui est « étranger » en vue de rechercher de meilleures conditions d'existence, de travail ou de survie ; le second quant à lui dénonce la dénaturation de son « espace vital » traditionnel et de son identité. D'une manière générale, la situation de l'étranger dans la communauté d'accueil (autochtone) s'inscrit dans la dialectique de l'intégration (inclusion) et de l'exclusion alors que pour l'autochtone, l'enjeu est celui de la soumission, de l'émancipation et de la recherche de la suprématie. Dans ce contexte, on assiste à la publication toujours plus nombreuses de textes tels que des memoranda, des livres ou des articles de philosophie politique pour faire la promotion d'une identité collective, la revendication de la reconnaissance de droits prescriptifs, ou l'allocation de biens en fonction de l'appartenance ethnique. Ainsi, les pouvoirs publics sont souvent sollicités pour effectuer des arbitrages ou confirmer des avantages accordés à des catégories de citoyens en fonction de leurs identités.
2002
Depuis la fin de la décennie 1980, pratiquement tous les conflits dans le monde ont été beaucoup plus déterminés par les différences identitaires que par les différends inter-étatiques. Sur la scène mondiale, les affrontements entre les États paraissent de plus en plus surannés, tandis que ce sont les conflits intercommunautaires qui imposent leur présence tragique et qui font le plus grand nombre de victimes, ainsi que le montre le bilan apocalyptique des génocides rwandais, burundais, yougoslaves, congolais, pour ne citer que ces cas typiques. Et plus particulièrement en Afrique, la guerre est essentiellement « civile ». Les ennemis, on ne les trouve pas en dehors des frontières, mais à l'intérieur, et ils sont identifiables non pas à leurs uniformes, mais à leurs appartenances ethniques, à leurs noms, parfois aussi à leurs visages (Chrétien, 1991a, 23). Si ces conflits justifient dans une certaine mesure les scénarios catastrophistes qui ont de plus en plus cours sur la nature des rapports interethniques dans le monde contemporain (Huntington, 1997 1), la possibilité d'une convivialité interethnique (plus encore que d'une simple coexistence pacifique) à l'intérieur des mêmes entités politiques n'en est pas, pour autant, un simple « rêve généreux ». Au moins parce que la multiplicité des zones géographiques traversées par des tempêtes de haine et d'antagonismes plus ou moins violents va de pair avec l'existence de régions pacifiques où pourtant le sentiment identitaire n'est pas moins vivace, on peut soutenir qu'il n'existe aucune corrélation mécanique entre pluralisme ethnique et conflit identitaire. Comme l'exprime si bien D. L. Horowitz : « Even in the most severely divided societies, ties of blood do not lead ineluctably to rivers of blood. » (Cité in Otayek, 2000, 107). Rien n'empêche certes de supposer que les sociétés où semble régner la paix sont des champs de guerre en sursis. De fait, la divergence des fins que 1 Samuel Huntington, le célèbre théoricien du « choc des civilisations » a soutenu des thèses fracassantes sur les rapports interculturels de notre époque et de l'époque à venir : « La prochaine guerre mondiale, s'il y en a une, sera une guerre entre civilisations » (Commentaire, n° 66, 1994). Et aussi : « Les guerres civilisationnelles […] sont des conflits qui s'éternisent. Lorsqu'ils ont lieu au sein d'un même État, ils durent en moyenne six fois plus longtemps que les guerres entre États. Comme ils mettent en jeu des questions fondamentales d'identité et de pouvoir, on a du mal à les résoudre par des négociations ou des compromis. Lorsque l'on parvient à un accord, il n'est pas rare que certaines des parties d'un camp donné refusent d'y souscrire. L'accord dure alors d'autant moins longtemps… Il est rare que les brasiers des haines communautaires soient totalement éteints, sauf par le génocide. » (Huntington, 1997, 279-280).
Identité et politique : plaidoyer en faveur du regard sociologique
Cahiers de recherche sociologique, 1998
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.éruditoffre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : info@erudit.org Article « Identité et politique : plaidoyer en faveur du regard sociologique » Micheline Labelle et Daniel Salée Cahiers de recherche sociologique , n° 30, 1998, p. 211-229. Pour citer cet article, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/1002661ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.
Lois barbares et identite ethnique
Le projet des Monumenta Germaniae Historica La consultation des Monumenta Germaniae Historica semble admirablement simplifier le travail de l'historien qui s'intéresse aux lois des royaumes barbares 1 . Chaque peuple s'y voit doté d'un volume d'édition critique de ses lois. La publication de cette série d'édition de référence des lois barbares apparait au coeur des préoccupations nationalistes des savants germanophones dès le XIX e siècle. La « Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde », société savante vouée au culte de la mémoire nationale fondée en 1819 à Francfort par le baron vom Stein s'est assignée pour tâche d'établir et d'éditer des sources historiques du Moyen Age allemand 2 . Cette mission « uniment patriotique et scientifique », suivant le mot de son premier secrétaire 3 , est illustrée par la devise de la société : Sanctus amor patriae dat animum, « L'amour sacré de la patrie donne du courage ».
Statut personnel et "identité kanak" : le Droit saisi par le politique
Statut personnel et « identité kanak » : le Droit saisi par le politique par Régis Lafargue 1 « Tous les systèmes historiques connus ont prétendu être fondés sur des valeurs universelles (…) Il n'y a rien au monde d'aussi ethnocentrique, d'aussi particulariste que la revendication de l'universalisme » I. Wallerstein 2 Iles Loyauté. Ce document intitulé « nos revendications d'ordre juridique » a été remis au Conseil Supérieur de la Magistrature le vendredi 26 mars 2004 à Lifou (texte disponible sur Internet). 5 Ceci ne signifie pas que le pluralisme juridique n'existe pas ailleurs : mais ces systèmes coutumiers n'y sont plus reconnus ou ne l'on jamais été, comme le montrent les cas, respectivement, de la Polynésie et de la Guyane : voir notre article, "Dire le droit de l'autre : contribution à une approche réaliste du pluralisme juridique", in J.-Y. Faberon (dir.), Les collectivités françaises d'Amérique au carrefour des institutions, La Documentation française, 2006, pp. 88-98. La Nouvelle-Calédonie évoque ce que décrivait autrefois le Pr. Lampué : « la République française apparaît comme un Etat unitaire 'plurilégislatif', c'est-à-dire un Etat comprenant plusieurs fractions dotées de législations particulières » (Droit d'outre-mer et de la coopération, Dalloz, 1969). Pour une présentation générale : R. Lafargue, "Les statuts personnels dans le droit de l'outre-mer français : entre droit et non droit", in Marc Aoun (dir.), Les statuts personnels en droit privé. Evolutions récentes et implications pratiques, Ed. Peteers, Louvain, 2008, pp. 25 à 52.
L'identité collective comme configuration politique : l'exemple du racisme
Cahiers politiques, 2000
La notion d'« identité » fait aujourd'hui l'objet de débats intenses et multiformes dans les sciences sociales et dans la théorie normative. Pour nombre de contributeurs, elle est la catégorie oubliée des approches traditionnelles du politique et du social, qui auraient en commun de réduire l'analyse des individus et des groupes à leurs propriétés objectives jugées pertinentes, avec le double objectif de l'explication -éventuellement jusqu'à la prévisionde leur comportement, et de la définition de schémas normatifs considérés comme valides parce que représentatifs des intérêts des parties concernées. Le « tournant » linguistique ou herméneutique perceptible dans les sciences sociales au sens large remet en cause cette démarche, aussi bien dans ses résultats concrets que dans son principe même. Dès lors que la tâche scientifique par excellence (propre ou non aux Geisteswissenschaften) serait interprétative, le privilège du regard savant serait perdu : ceux qui sont « interprétés » sont en effet toujours déjà interprètes d'eux-mêmes. L'herméneutique sociale est par essence « double », pour emprunter l'expression d'Anthony Giddens. L'identité de l'objet socialles modalités de son auto-interprétation -devient alors, au minimum, une variable intermédiaire incontournable pour l'analyse des comportements et pour l'appréciation normative ; au maximum, la matrice même de la compréhension du social. Ce qu'on appelle en anglais politics of identity (à la fois forme de mobilisation et de discours, et principe de leur analyse) est empiriquement caractéristique de notre époque, mais également, de manière plus générale et plus profonde, au principe normatif du politique en général.