AU-DELÀ DES CHAMAILLERIES ÉLECTORALES: VERS UN PACTE ESSAYISTE DE PAIX (original) (raw)

LE PAYSAGE DES ÉPOPÉES POSTHOMÉRIQUES: DU MARAIS AU RÉCIT ÉTIOLOGIQUE DE PEUPLEMENT in RET n°5 2015-2016

Résumé : Après une réévaluation des zones humides comme espace digne de figurer dans la poésie épique, notamment grâce à une enquête lexicale qui prouve l’intérêt des grecs pour ces espaces hybrides qu’ils ont tenté de cerner au mieux au travers d’un lexique diversifié, j’ai relu le corpus posthomérique pour étudier plus précisément les descriptions des zones humides. En émerge alors une typologie des formes et des fonctions des zones humides qui peuvent être tout aussi bien des marais continentaux que des zones littorales. Leur localisation géographique est révélatrice d’un travail de valorisation des villes et des provinces orientales par la construction d’un paysage vernaculaire qui exploite poétiquement l’hybridité des zones humides. Il apparaît alors une constante de représentation sur plus de huit siècles de perception et de représentation des zones humides dans la littérature épique qui lie étroitement zone humide, récit de peuplement et paysage vernaculaire (oriental). L’étude des variantes poétiques de ces constantes définitionnelles révèle en réalité un processus de construction d’un imaginaire collectif et esthétique autour des zones humides qui pour avoir nourri un tel imaginaire ont occupé une place importante dans le quotidien et la réalité des grecs anciens. Mots-clé : paysage antique, zone humide, marais, épopée posthomérique, intertextualité, récit étiologique, peuplement, histoire de la sensibilité paysagère, hybridité.

LA PAIX N'EST-ELLE QU'UNE UTOPIE ? Chronique de Marc Charbit (lecture 8mn)

contrat social » Rousseau défini la guerre ainsi : « Le concept de guerre ne s'applique pas aux particuliers ou aux personnes privées : « la guerre n'est donc point une relation d'homme à homme, mais une relation d'Etat à Etat, dans laquelle les particuliers ne sont ennemis qu'accidentellement, comme soldats aux ordres d'un état. De tout temps, les états se sont fait la guerre pour la domination et la possession des richesses. Les conflits d'intérêts les poussent à l'affrontement armé. Chaque état se sent menacé et doit se préparer au conflit. D'où les célèbres formules : « la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens », ou encore : « Si tu veux la paix, prépare la guerre ». Aussi refuser absolument la guerre, c'est courir le risque d'être réduit en esclavage par ceux qui l'acceptent. La paix se définit en premier lieu négativement comme l'absence de guerre, par l'arrêt des hostilités. Mais on ne peut pas appeler « paix » la simple absence de guerre : là où la guerre est possible, la paix n'existe pas, elle n'est qu'un simple armistice. La paix ne peut être la paix que si elle est perpétuelle. Ainsi la démarche suivie par Kant dans « Pour une paix perpétuelle » s'appuie sur l'analyse rigoureuse de ce qu'implique le concept de paix. La paix ne peut que être instituée, car : « L'état de paix parmi les hommes n'est pas un état de nature, au contraire celui-ci est bien plutôt un état de guerre ». La paix se caractérise par la prédominance de la diplomatie. En 1795, ce livre est la proposition de Kant aux souverains européens, inquiet d'une généralisation de la Révolution française, qu'il était de leur intérêt de s'adapter sans révolution, pour un régime de coexistence fondé sur la généralisation des principaux Droits de l'Homme. La solution passerait donc par l'établissement d'une Société des Nations, qui serait donc un régulateur juridique, un pacte social qui serait fondamentalement favorable à la culture humaine. Pour Kant, la guerre constitue un dévoiement du développement humain de sa véritable destination : la perfection de sa conscience, l'accomplissement de toutes ses dispositions. La recherche de la paix est un impératif moral de la raison : « Tu dois rechercher la paix. » La paix est bonne en elle-même et pour elle-même. Il a une vision finaliste de la destinée humaine. Comme si le « plan caché de la nature » était de moraliser l'humanité à son insu... Kant pose que l'homme, en tant qu'être moral, peut être reconnu comme « fin » de la création, dans le cadre d'une « théologie éthique ». La paix perpétuelle, est-elle possible ? On peut tout d'abord remarquer la grande prudence de Kant. « La paix perpétuelle est un problème qui se résout peu à peu et se rapproche constamment de son but. » D'un point de vue empirique, Kant voit dans la progression des lumières au XVIIIe siècle les signes encourageants d'une marche en avant de l'humanité vers les conditions d'une paix perpétuelle. Pour Kant, le droit devient la condition nécessaire de la paix, c'est elle qui définit ce qui est juste. Il faut que la loi soit égale pour tous, fort ou faible, riche ou pauvre ; qu'elle soit une loi universelle, une loi valable pour tous, selon l'autorité de la raison et non plus selon celle du plus fort. La force est alors au service du droit ; ce qui n'a plus rien à voir avec le droit du plus fort. Pour Kant comme pour Rousseau, le fondement de toute légitimité, commence avec un Contrat originaire par lequel les hommes se constituent comme « peuple » d'un état. Chacun abandonne sa liberté individuelle à l'autorité commune. La République assure donc la paix civile dans les limites de l'État : les conflits ne sont plus réglés par la force, individu contre individu, clan contre clan. La République est de plus une protection contre la guerre au-delà

TALION SOCIAL ET PLAIDOYER LITTÉRAIRE DANS LA MÈRE DU CHIEN DE PAVLOS MATESSIS_EUGENIA MARINAKOU

Social revenge and literary defence in Pavlos Matesis ' Mother of the Dog The public castigation of women upon the end of the Axis Occupation of Greece on account of their sexual relationships with soldiers of the occupying army has been a phenomenon that occurred in most of the European countries. This paper, based on Pavlos Matesis ' novel Η μητέρα του σκύλου, examines the literary representation of this practice of chas-tisement through two interrelated approaches: the symbolism of this form of punishment and the discourses of the women subjected to it, thus allowing for the main issue of the study to be established, according to which literature, by focusing on female experience, questions the violence of History which is dictated by the national values and the moral ideals of that period.

ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES ET PAIX SOCIALE AU BRÉSIL

Face au risque de régression politique au Brésil avec l'élection d'un président qui maintient le statu quo (Alckmin ou Meirelles) ou Lula ou Bolsonaro, tous rejetés par la majorité de la population brésilienne il n'y a pas d'autre moyen pour les forces progressistes opposées à la maintenance du "statu quo" à moins qu'ils ne s'unissent autour d'un candidat à fort attrait populaire capable de les rassembler avec des propositions cohérentes pour surmonter la crise actuelle et la reprise du développement.

LA FABRIQUE PARTICIPATIVE DES POLITIQUES PUBLIQUES : UNE ARLESIENNE ? Artivistes-atelier on Air

Cet article présente les premiers résultats d’une recherche s’appuyant sur un dispositif original Artivistes-atelier en recherche action participative analysant la fabrique participative des politiques publiques prenant en compte l’air, notamment les Plans Climat Air Énergie Territoriaux PCAET sur le territoire autour de Montpellier. En détaillant le design élaboré, l’article décrit le processus participatif permettant la construction d’une cartographie dynamique des actants impliqués/impactés et leur capacité d’action sur la qualité de l’air à l’échelle du territoire de Montpellier. Ce résultat permet de questionner par le prisme du dispositif Artivistes-atelier, les ressors et les potentialités de la mobilisation citoyenne relative à la démocratisation des enjeux socioenvironnementaux englués dans le mille institutionnel des modes de gouvernance territoriaux. Pour cela l’article décrit plus largement l’expérience de terrain dont est issu le dispositif, une expérience pragmatique, réflexive et critique. Cet article est l’occasion de construire un premier jalon comparatif s’intégrant dans un projet ADEME en R&D, intitulé Air Climat Santé Société & Art visant dans une logique de Recherche Action Participative à accompagner la mise en œuvre des politiques publiques en faveur de la qualité de l’air extérieur. Les résultats présentés dans l’article et les limites identifiées du dispositif Artivistes-atelier permettent de nourrir la réflexion sur les potentialités de prise en charge des enjeux sur la qualité de l’air extérieur par l’ensemble des acteurs d’un territoire avec comme tête de proue le citoyen dont la participation demeure à l’heure actuelle une arlésienne.

LʼOEUVRE DʼART MATHÉMATIQUE, UN OUTIL PÉDAGOGIQUE EFFICACE

1. Partager le sentiment de beauté Pour plus dʼun mathématicien, la science quʼil pratique présente un aspect «sensoriel». Il observe, et il devine, aperçoit, ou même voit des propriétés. Après une première indication dʼexplication, il lui arrivera de dire quʼil a compris par ces simples mots, «je vois», ou bien «je vous entends». ! Au-delà du simple mathématicien, lʼuniversalité de la nature humaine est-elle à mettre en parallèle avec celle de la sensibilité artistique, sans doute, avec lʼuniversalité des mathématiques, probablement. ! Les mathématiciens trouvent fréquemment bien des beautés dans leur discipline. Ils partagent souvent avec les artistes lʼamour du Beau. Ce qui est beau apporte une forme de satisfaction à la fois indéfinissable et profonde. Elle atteint les racines de lʼêtre. Elle lui apporte un sentiment de plénitude intemporelle. Lʼune des raisons essentielles de ce phénomène réside dans la manière dont lʼêtre sʼest constitué au cours des temps. Il nʼest point dʼobjet qui échappe à cette loi dʼairain, quʼil en soit fait un usage létal ou au contraire créateur : tout faire pour préserver ce qui apparaît, ou est perçu, comme la propriété la plus importante de soi. Cette recherche de formes de stabilité, potentielles, globales et locales, est lʼun des moteurs les plus puissants des évolutions au sein dʼun univers agité par les chocs. La symétrie parfaite est lʼexpression de la stabilité la plus intrinsèque et la plus pure. La rencontre avec cette forme idéale de stabilité procure un sentiment de sécurité profonde. Réalisée dans la nature sous la forme de la voûte, de la sphère protectrice, elle est, aux déformations topologiques près, omni présente dans toutes nos représentations. Ce nʼest pas un hasard si les mathématiciens construisent leurs objets à partir de sphères et de boules. ! La symétrie relève du principe architectural. Mais un tel principe ne suffit pas pour donner corps à un objet : une matière constitutive est nécessaire en laquelle sʼincarne lʼénergie, qui participera à la pérennité de lʼêtre. La présence de cette énergie, ne serait-ce que sous une forme potentielle, la sensation et le fait de pouvoir en bénéficier à terme, contribuent également avec force à conforter lʼêtre dans la certitude de sa durée et de son épanouissement. Elle se traduit par cette expression de satisfaction, qui est une forme 1 Président de lʼESMA (European Society for Mathematics and the Arts, www.math-art.eu)