Entretien autour du Traité du Ciel d'Aristote (original) (raw)

Le σκοπός du traité aristotélicien Du Ciel selon Simplicius. Exégèse, dialectique, théologie

A six-page Prologue introduces the commentary on Aristotle’s De Caelo written by Simplicius after 529 AD. As usual in the exegeses typical of the Neoplatonic schools of late Antiquity, this Prologue addresses a series of preliminary questions that are meant to steer the interpretation in its entirety, as well as to frame the text to be commented upon within the reading canon of the Aristotelian works, which were intended to provide the propaedeutics to the reading canon of Plato’s dialogues. Simplicius addresses the question of the scope of De Caelo, discussing the interpretations advanced by Alexander of Aphrodisias, Iamblichus, and Syrianus. According to Alexander, this treatise deals with the universe as a whole, as well as with the five simple bodies contained in it. It was with Iamblichus, who advocated the idea that for each Platonic dialogue there was only one σκοπός, that the unity of a philosophical work was raised to the rank of a general rule. According to Iamblichus, the σκοπός of the De Caelo is the divine body of heaven. As a consequence, the primary elements that depend upon the heavens are included in the treatise. Syrianus deepens the theological tendency implied in Iamblichus’ interpretation: for him, the σκοπός of the De Caelo is primarily the divine body of heaven, and only secondarily the set of sublunar elements. Simplicius treasures the commentary by Alexander; nevertheless, he questions the σκοπός assigned by him: Alexander underestimated the importance of the unity of the treatise, even though his intention to account for each and every question raised by Aristotle was laudable. Contrarily, Syrianus was right in emphasizing the theological vein of the De Caelo, but focussed only on the section on the divine body of heaven, playing down books III and IV as if they were only ancillary, thus forgetting that the σκοπός must account for the whole of the treatise at hand. Between the two positions, Simplicius advocates the idea of a synthetical σκοπός, following in the footsteps of Iamblichus’ interpretation, but taking systematically into account the best of Alexander’s. The σκοπός of the De Caelo is the divine heaven, that “communicates” its perfections to the entire universe. Simplicius’ position is revealed to be very different with respect to that of other commentators like Ammonius and Philoponus, who both considered that the title was self-evident and required no special investigation.

Dialogue avec Bernard d'Espagnat Sur le "Traité de physique et de philosophie"

Ce texte est celui de mon intervention à un colloque organisé par Léna Soler autour du “Traité de physique et de philosophie” de Bernard d’Espagnat (Fayard, 2002). Il y est question du statut de la réalité, de notre position en elle ou face à elle, de son caractère ineffable ou arraisonnable par une science comme la physique, de son caractère pré-structuré ou à structurer par la recherche. Deux attitudes philosophiques sont confrontées : (1) celle qui consiste à maximiser, dans le produit de la connaissance, la part de structure que l’on croit pouvoir attribuer à la réalité telle qu’elle est indépendamment de nous, et (2) celle qui consiste inversement à maximiser la part de structure que l’on croit pouvoir attribuer à la méthode même qui est employée dans la recherche. Chacune de ces deux attitudes trace un programme épistémologique : celui du physicien réaliste, et celui du “métaphysicien” néo-kantien. *** This is the text of my talk at a workshop organized by Léna Soler about Bernard d’Espagnat’s On Physics and Philosophy (Princeton University Press, 2013). It deals with the status of reality, our position within it or in front of it, its ineffability or the possibility of accounting for it by a science like physics, its pre-structured character or its being structured by research. Two philosophical attitudes are confronted: (1) that which consists in maximizing, in the product of knowledge, the part of structure which can be ascribed to reality as it is independently of us, and (2) that which, conversely, consists in maximizing the part of the structure which can ascribed to the methodology of research. Each one of these two attitudes traces an epistemological program: that of realist physicists, and that of neo-Kantian “metaphysicians”

"Aristote et le problème des frontières de la cité autarcique"

Revue des études grecques 133, pp. 39-55., 2020

Parce que la cité doit être pensée non pas depuis sa matière (son territoire et ses habitants), mais depuis sa fin (l’autarcie), la question du tracé des frontières de la cité selon nos voeux apparaît a priori secondaire pour Aristote. Le territoire, sa situation, ses caractéristiques et sa taille, sont pensés à partir des impératifs fonctionnels de la cité (Pol. VII, 4, 1325b- 1326a). Sa délimitation doit ainsi obéir à une norme qui en interdit l’extension illimitée (Pol. VII, 5, 1326b). L’idéal d’autarcie semble ainsi impliquer en matière de politique étrangère une position uniquement défensive, voire isolationniste. Pourtant, Aristote n’exclut pas pour sa cité une forme de suprématie régionale (Pol. VII, 6, 1326b-1327b), pas plus que la possibilité de guerres offensives visant la capture d’esclaves (Pol. VII, 2, 1324b). Comment réconcilier la préservation de l’autarcie avec d’une part ce qui ressemble à une tentation impérialiste et d’autre part avec l’introduction de captifs de guerre destinés à servir d’esclaves sur son territoire ?

Les rapports d'échange selon Aristote. Éthique à Nicomaque V et VIII-IX

Dialogue, 2004

This article proposes an interpretation of the chapters of the Nicomachean Ethics concerning exchange and friendship. Rejecting approaches where Aristotle anticipates modern labour or need-based theories of value, the article claims that those notions of labour and need are required for a satisfactory interpretation of the most obscure passages of Book V. Finally, Aristotle's texts on exchange and friendship are related in such a way that the latter, since it is free from any political considerations, allows us to better understand the philosopher's view on exchange.

La dialectique d'Aristote dénaturée

Philosophiques, 1993 (20) p.485-502, 1993

Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : erudit@umontreal.ca Article « La dialectique d'Aristote dénaturée » Ouvrage recensé : Yvan Pelletier, La dialectique aristotélicienne. Les principes clés des Topiques, Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.

La Métaphysique d'Aristote

Aristote Métaphysique Traduction (éd. de 1953) de J. Tricot (1893-1963) Éditions Les Échos du Maquis (ePub, PDF), v. : 1,0, janvier 2014.

Les testimonia d'Aristote sur Héraclite

Aristote évoque Héraclite dans quarante-deux textes d'inégale longueur, de signification et de portée différentes, à ne s'en tenir qu'aux textes reconnus authentiques du corpus, c'est à dire en laissant de côté le De Mundo 1 et les Problèmes, plus récents et ne reflétant pas à la lettre l'enseignement du Lycée. Héraclite est nommément cité ou présenté vingt huit fois. Sans être nommé, il est clairement évoqué neuf fois. Les cinq autres témoignages s'insèrent dans des classifications globalisantes. Il ne tient toutefois pas dans l'histoire aristotélicienne de la philosophie une place aussi importante qu'Empédocle ou Démocrite ou Platon. Jamais il n'est aussi longuement discuté qu'eux. Mais il n'est pas tenu p our un 1 Le traité du Monde transmet et glose 2 fragments : le pseudo-Aristote explique pourquoi le monde constitué de principes contraires ne se détruit pas. C'est que la nature aussi bien que l'art se plaît à l'harmonie des divers et même des contrastes. Il trouve confirmation dans le paradoxe d'Héraclite : Ταὐτὸ δὲ τοῦτο ἦν καὶ τὸ παρὰ τῷ σκοτεινῷ λεγόμενον Ἡρακλείτῳ· "Συλλάψιες ὅλα καὶ οὐχ ὅλα, συμφερόμενον διαφερόμενον, συνᾷδον διᾷδον· ἐκ πάντων ἓν καὶ ἐξ ἑνὸς πάντα" (De Mundo, 396b, 19-22, texte établi d'après W. L. Lorimer, Aristotelis qui fertur libellus De Mundo, Paris 1933. Voir W. L. Lorimer, De Mundo, Roma, 1951 ; D. J. Furley OCT 1955 ; G. Reale, Trattato sul cosmo per Alexandro, Naples 1974).

Aristote Commentaire du livre IV des Politiques

Les articles publiés sur Philopsis sont protégés par le droit d'auteur. Toute reproduction intégrale ou partielle doit faire l'objet d'une demande d'autorisation auprès des éditeurs et des auteurs. Vous pouvez citer librement cet article en en mentionnant l'auteur et la provenance. Plan Chapitre 1 : La question fondamentale : qu'est-ce qu'un citoyen ? §1 Question initiale : qu'est-ce que la cité ? § 2-3 Le détour par une question préalable § 4-6 La définition aristotélicienne du citoyen § 7 Résumé-conclusion Chapitre 2 : Examen de la définition ordinaire du citoyen par la naissance § 1 L'aporie du critère de la naissance § 2 La citoyenneté acquise à la suite d'un changement de constitution Chapitre 3 : Définition de la cité §1 Le lien avec la difficulté première § 2-3 : Le problème de l'identité de la cité Chapitre 4 : La vertu politique : vertu du citoyen et vertu de l'homme de bien § 1 Transition : une question décisive § 2-5 Vertu (excellence) du citoyen et vertu (excellence) de l'homme de bien § 6-7 Vertu du commandement et vertu de l'obéissance 1 Cours professé par l'auteur en khâgne en 2012 www.philopsis.fr © Philopsis-Laurent Cournarie 2 § 8 Résumé-conclusion Chapitre 5 : L'artisan doit-il être un citoyen ? § 1 Le statut de l'artisan dans la cité L'artisan n'est pas citoyen dans la cité excellente et ne peut pas l'être Le statut des artisans varie selon les constitutions § 2 Résumé et conclusion (du chapitre 4) Chapitre 6 : Le pouvoir selon les différentes constitutions § 1 Transition : Retour vers la question principale § 2 Définitions de la constitution et du gouvernement § 3-5 Rappel de deux thèses du livre I sur la fin de la cité et sur les différentes formes de pouvoir § 6 La distinction de deux genres de constitution Chapitre 7 : La distinction des régimes § 1 La classification des régimes déduite à partir des principes § 2-3 Lexique de la typologie des régimes droits et déviants Chapitre 8 : Véritable nature de l'oligarchie et de la démocratie La difficulté principale : peut-on distinguer par le seul critère du nombre oligarchie et démocratie ? Difficulté supplémentaire : la typologie des régimes n'admet pas ces régimes hypothétiques Le nombre des gouvernants est un accident de la réalité sociale Chapitre 9 : La justice distributive et la cité : le juste oligarchique et le juste démocratique § 1 Les conceptions du juste selon l'oligarchie et la démocratie § 2-4 La définition de la vraie cité à partir de sa fin contre les fausses conceptions de la cité (§ 2 : les contrefaçons de la cité ; § 3-4 : la cité soucieuse d'une bonne législation veille à la vertu des citoyens ; le dernier aliéna constitue un paragraphe de conclusion. Chapitre 10 : A qui le pouvoir souverain doit-il revenir ? Chapitre 11 : La souveraineté populaire : ses avantages § 1-5 Les droits de la multitude à gouverner comportent des difficultés : réponse à deux objections : supériorité de la masse sur les individus ; les deux objections du « technocrate » et de l'aristocrate § 6 La souveraineté de la loi Chapitre 12 : La répartition des magistratures § 1 Rappel des principes sur le juste et l'égalité § 2-4 (1283a9) Ne pas distribuer les magistratures selon une supériorité quelconque § 4 (1283a9) Les qualités nécessaires à l'existence et à l'administration d'une cité www.philopsis.fr © Philopsis-Laurent Cournarie 3 Chapitre 13 : Prétentions des partis au pouvoir : le problème de l'ostracisme § 1 Les justes prétentions des cinq candidats au pouvoir § 2-6 Quel prétendant retenir ? (§ 2 Question de fait/ question de droit ; § 4-6 Le cas général du peuple, le cas particulier de l'individu unique § 7-8 Sur l'ostracisme (§ 7 L'invention démocratique de l'ostracisme ; § 8 Le problème de l'ostracisme se pose pour toutes les constitutions) Chapitre 14 : La royauté et ses différentes formes Chapitre 15 : Avantages et inconvénients de la royauté § 1 Réduction des royautés à deux formes et finalement à la royauté absolue § 2-4 La question principale : avantage et désavantage d'être gouverné par le roi ou la loi § 5 Antiquité de la royauté : origine de la royauté et histoire des régimes Chapitre 16 : Sur la monarchie absolue § 1 De la monarchie selon la loi à la monarchie absolue qui avait été présentée comme l'objet du traité sur la royauté § 2 Arguments des détracteurs de la monarchie § 3 La loi est toujours préférable § 4 Fausseté de l'analogie avec les arts § § 5-6 L'aristocratie dans la monarchie www.philopsis.fr

Aristote Commentaire du livre III de la Physique

Philopsis : Revue numérique http://www.philopsis.fr Les articles publiés sur Philopsis sont protégés par le droit d'auteur. Toute reproduction intégrale ou partielle doit faire l'objet d'une demande d'autorisation auprès des éditeurs et des auteurs. Vous pouvez citer librement cet article en en mentionnant l'auteur et la provenance. Chapitre I Les deux premiers livres établissent les conditions de possibilité d'une science de la nature. Le premier a justifié dialectiquement la réalité de l'objet de la physique : la nature comme principe de mouvement et de repos, en particulier contre les apories qu'avait soulevées les Eléates à l'encontre du mouvement. Le second a formulé les concepts fondamentaux de la physique et en particulier les différentes figures de la causalité et de la nécessité. On en vient, avec le livre III, à l'objet propre de la physique : si la nature est principe de mouvement, il est nécessaire d'étudier le mouvement : « l&...