Fulcanelli-le mystere des cathédrales (original) (raw)
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Retour à Amalfi. Franz Ludwig Catel et l'ancienne façade de la cathédrale
Gennaro TOSCANO C'est à l'automne 1991 que j'ai rencontré pour la première fois Jean-Michel Leniaud. Je venais de publier un article sur la façade de la cathédrale d'Amalfi 1 et un très cher ami, Philippe Plagnieux, me conseilla d'en laisser un exemplaire dans le casier de Jean-Michel à la Sorbonne. Ma modeste contribution sembla être appréciée par ce grand spécialiste de l'architecture du XIX e siècle et du patri-moine, et il tint à me rencontrer. J'étais très intimidé, car mon article n'était qu'une excursion dans le domaine de l'architecture néo-médiévale, mes journées et mes nuits étant, à l'époque, plutôt hantées par mes recherches doctorales sur les manuscrits enluminés de l'ancienne libraire des rois aragonais de Naples. La rencontre avec Jean-Michel fut agréable et détendue, il me donna des conseils fort utiles sur la rédaction d'une thèse « française », et surtout sur le plan à suivre. En France, la rigueur de cet exercice était bien loin de la liberté totale dont jouissait la pratique de la rédaction au sein du monde académique italien. Par ailleurs, le doctorat avait été introduit en Italie seulement dans les années 1980 et le doctorat nouveau régime avait été mis en place par la réforme de 1984. Pour mieux me familiariser avec le système français, Jean-Michel me conseilla la lecture de sa thèse publiée en 1980 : Jean-Baptiste Lassus (1807-1857) ou le temps retrouvé des cathédrales. Malgré la différence de sujet, cette thèse devint pour moi un véritable livre de chevet pour sa méthode, son brio et son plan rigoureux. Revenons à Amalfi. Le monument le plus intéressant de l'ancienne république est sans nul doute le complexe formé par la cathédrale, le clocher et le cloître du Paradis. À la cathédrale primitive, actuelle chapelle du Crucifix, construite à la fin du X e siècle, fut adossée une deuxième, plus vaste, vraisemblablement commencée vers le milieu du XI e siècle, et achevée à l'époque de l'archevêque Matteo Capuano (1202-1215) et de son frère, le cardinal Pietro, qui avait transféré à Amalfi la dépouille de l'apôtre André. L'existence de deux cathédrales côte à côte explique 1. Gennaro Toscano, « Enrico Alvino e la ricostruzione della facciata del Duomo di Amalfi », in Daniela Lamberini (éd.), Il bianco e il verde. Architettura policroma fra storia e restauro, actes du colloque international (Florence, 13-15 juin 1989), Florence, Alinea, 1991, p. 99-111. memmelanges_leniaud-mqt12-bis.indd 497 memmelanges_leniaud-mqt12-bis.indd 497
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Que ce soit dans leurs sculptures ou dans leurs vitraux, les cathédrales offrent au regard une luxuriante forêt d’images. Si certaines sont immédiatement déchiffrables car elles appartiennent aux thèmes les plus connus du christianisme – telles les représentations de la Crucifixion ou de la Nativité – d’autres intriguent le visiteur contemporain, en particulier le bestiaire fantastique qui culmine dans les gargouilles. D’aucuns ont été tentés d’y reconnaître des figurations à caractère ésotérique et il ne se passe guère d’année sans que paraisse un nouveau livre sur « le message secret des bâtisseurs de cathédrales ». Dans ce genre, le chef-d’œuvre incontestable (et, au demeurant, non dépourvu d’intérêt) reste Le mystère des cathédrales de Fulcanelli, pseudonyme de Jean-Julien Champagne, féru d’alchimie.