Images et rituel (original) (raw)
L'image dans la stratégie du rituel
S. Estienne, D. Jaillard, N. Lubtchansky et C. Pouzadoux (éds.), Image et religion dans l'Antiquité gréco-romaine. Actes du colloque de l''École française de Rome, 11-13 décembre 2003, Centre Jean Bérard, Naples, 2008, p. 97-99, 2008
2002
Jean-Claude Penrad, maitre de conferences Le seminaire a permis de conduire une reflexion critique sur la pertinence de l’usage de l’image filmee dans l’etude des phenomenes religieux, d’abord sur nos terrains d’Afrique orientale et de l’ocean Indien occidental, mais aussi plus largement. L’articulation en deux modules, l’un etant anime en cooperation avec Michele Fieloux (CNRS) et Jacques Lombard (IRD), a favorise la confrontation methodologique et l’elargissement de l’audience. Religion et ...
Rituels en image - lmages de rituel. En guise d'introduction
Les rituels sont un élément clé des sociétés antiques. Suites orchestrées d'actes et de paroles mettant en scène et garantissant les relations entre la/les Divinité(s) et les hommes, ils sont un défi méthodologique par leur nature vécue et performative. Leur mise en image pose de nombreuses questions qui ressortissent tant à une réflexion iconographique qu'à une approche d'histoire des religions et d'archéologie. Ce volume est le fruit d'un dialogue entre les spécialistes des diverses disciplines et des divers domaines culturels antiques (sphères mésopotamienne, hittite, étrusque, italique, grecque, romaine, byzantine). Ces analyses transversales mettent en lumière les modalités de création d'une image de rituel, les motivations qui la sous-tendent, ainsi que les contextes dans lesquels elle s'inscrit, pour en proposer une interprétation fondée méthodologiquement.
Études Océan Indien, 2014
tsy mba hanambady, aba, na dia iza vazaha lahatañ'añilan-driake, na dia iza olombelo, fa ny añarako, hoy izy, dia tsy hanambady iaho ». « Nahoana i zanak'ampanzaka tsy manambady i, nahoana i zanak'ampanzaka tsy manambady i ? » 1 Eh bien voilà. Il était une fois une fille de roi. Ce roi avait engendré une fille. « Moi, père, je ne me marierai pas, lui dit-elle, vienne qui que ce soit, étranger d'au-delà des mers, ou qui que ce soit, car moi, dit-elle, il n'est pas dans mon destin de me marier ». « Ah, comment se fait-il, les amis, la fille du roi ne se marie pas, comment se fait-il... ? » 2 « Zao, hoy izy, ny antony. Laha maty iaho, aba, hoy izy, tsy mba haharonareo miharo olo aho fa hatokany, iaho moa olo toka fa tsy hanambady, zanakanareo on-droe tsy mba firy fa tokaña aho ». 2 « Voici mes raisons, dit-elle. Lorsque je mourrai, père, ne me mêlez pas aux autres défunts, dit-elle, déposez-moi à part, car je suis esseulée puisque sans conjoint, et vous n'avez point d'autre enfant que moi ». 3 Ka ny tafasiry, lava moa. Ka laha no maty ny zanak'ampanzaka eñe, dia natoka, nandrariana lakato tsara dia, dia, dia, dia nikitroka, lakatom-bato, ao izy izany mate. 3 Bon, l'histoire est assez longue 5. Lorsque la fille du roi mourut, on la mit à part, on lui aménagea une belle grotte, que l'on scella soigneusement, la grotte de pierre se referma sur le cadavre de la fille du roi. 4 Fanefa, hoe, dia izao. Nitotry i raha aby dahôlo iñy, hoe, amin'ny fakane, nitotry amin'ny aiña aby dahôlo i raha eñe. Ka raha nitotry izy io, hoe : « Ié rone, i zanak'ampanzaka eo ao ka ao raha izao, hoe, ka dia mitotry ny ao, ao raha izao ka mitotry izao, ino, e rone ? hoy ny olo.-Ha, zahay » hoy i abane. 4 Mais alors, voici ce qui arriva, dit-on. Tous ces êtres 6 se rassemblèrent, innombrables, sur son sexe et sur tout son corps. Ils se rassemblèrent, dit-on. « Eh, les amis, là où se trouve la fille du roi, des êtres se sont rassemblés, dit-on, des êtres se sont rassemblés là, qu'est-ce donc, les amis ? se demandèrent les gens.-Ah, allons voir » dit son père [le roi]. 5 Laha avy ny faha-tintely fa mamy, nihinaña ny raha eñe, nizahana, hoe, ka dia, dia nihalofane indraika mandeha iñy, hoe, dia kady tsy tañana amin'ny tintely mamy, amba am-bava amin'ny tintely iñy, mamy, manomboka tondro iñy, hoe, nilelafe. « Ié rone, kay ka raha mamy, tintely, e rô ». Intely ny añaran'io viavy io. Tintely, e rone, na iza, hoy izy, fady, na iza ino, homana an'itoy aby ». Mampotika, hoe, milelatra. « Tsy anañam-pady ity, hoy izy, tsy anañam-pady, hoy i abany amin'ny endriny io, sambia milelafa, sambia mangalofa ». Ny avy ny olo dia mangalotra dia homana anazy. « Ataovy tintely ny añarany, rone ». Zay nahavoahan'ny tintely ny tintele. 5 Le temps du miel doux était venu 7 , le temps de goûter à cette chose, les gens vinrent tous ensemble, dit-on, apportant des torches pour le récolter, diton, et ils purent à peine se retenir, tellement le miel était doux, ils goûtèrent au miel et le trouvèrent doux, ils y trempèrent le doigt, dit-on, et le léchèrent. « Ah ! les amis, que cette chose qui nous vient d'Intely est douce, les amis ». La femme s'appelait Intely. « Le sexe d'Intely 8 , les amis que chacun s'en régale, dit-il, quels que soient ses interdits 9 ». Ils y trempaient le doigt, dit-on, et le léchaient. « Ah, eh bien, nous appellerons ceci "mielˮ ». Tous ceux qui venaient se léchaient [le doigt]. « À ceci, dirent-ils, point d'interdits, point d'interdits, dirent son père et sa mère, que chacun lèche, que chacun en récolte ». Chacun récolta le miel et le mangea. « Appelons cela "mielˮ, les amis ». Voilà l'origine du miel. 4 Le cadavre de la fille d'un « roi » demeurée vierge serait ainsi à l'origine du miel 10. Entre le monde de la mort et celui de la vie, le récit, à l'instar d'autres mythes, développe diverses inversions. La stérilité de la princesse dans le monde des vivants contraste avec Mythes et rituels
Revue Choisir, 2017
Un vent nouveau souffle en Occident sur ce qui touche au souvenir du défunt, amorçant une période de «réappropriation du mort» ainsi que des rites autour de la mort. Alors que les cimetières traditionnels sont de moins en moins visités, les mémoriaux éphémères et virtuels se multiplient comme autant de moyens de réécrire l’histoire et d’affirmer le désir de vivre en société.
Études Océan Indien, 2010
Bien souvent, on entend dire, s'agissant de la culture malgache, qu'elle est fondée sur la parole et l'art du discours. Dans ce pays, cela est si vrai que le droit à la parole, qui est, par définition, la position de celui qui détient le pouvoir, est immédiatement associé à l'apprentissage d'une compétence et à l'exercice d'une excellence, à la détention d'un savoir-faire fonctionnellement indispensable, hier comme aujourd'hui pour la maîtrise du jeu social. Il convient néanmoins d'ajouter qu'il s'agit là, dans la vie politique quotidienne contemporaine, de toujours savoir « faire parler les ancêtres » et, bien sûr, et par assimilation, beaucoup « d'autres » encore et ainsi de légitimer le propos en installant une vérité incarnée en quelque sorte par cette forme particulière d'épiphanie.