Appel à communications RT35 : « Sociologie des mondes associatifs » pour le prochain congrès de l’Association Française de Sociologie (Amiens, 3-6 juillet 2017) (original) (raw)
Les associations entretiennent des rapports ambivalents avec les pouvoirs publics, économiques, religieux. Souvent présentées comme le « tiers secteur », elles devraient donc se caractériser par une autonomie relative à l'égard des pouvoirs notamment politiques et économiques. Cependant, cette autonomie est démentie autant par les chercheurs que par les acteurs associatifs qui constatent ses limites. Les associations ont très tôt fait l'objet d'un contrôle resserré et d'une méfiance de l'État. L'histoire du droit d'association a été rythmée par de nombreux soubresauts alternant autorisation et restriction, ainsi que plusieurs périodes de prohibition (Merlet, 2000). La loi de 1901 pose, avec le contrat d'association, un cadre déterminant en distinguant le statut associatif du pouvoir économique et des entreprises lucratives (Pellissier, 2001). La loi de 1905 précise quant à elle le cadre spécifique des associations cultuelles et les prérogatives associées au pouvoir religieux. Cependant, ces lois n'ont pas empêché les associations de rester au coeur de luttes politiques, économiques et sociales touchant à leur fonctionnement, leur objectif, leur influence et leur rôle. Les relations entre les associations et les pouvoirs sont souvent prises dans une dialectique autonomie vs contrôle ou dépendance vs indépendance. Cet appel à communication vise à saisir les enjeux de pouvoir qui traversent les mondes associatifs dans leurs relations avec les acteurs publics et le secteur privé marchand. Il veut également interroger les tensions et les contradictions des associations quant à leurs objectifs, leur autonomie (Defrance, 2000), leur neutralité politique (Siméant, 2003) ou religieuse ou encore leur participation aux luttes dans le champ politique. On propose d'envisager les associations comme des contrepouvoirs ou au contraire des relais et partenaires des pouvoirs en place, mais la réflexion ne saurait se limiter à cette seule alternative. En effet, les associations peuvent alimenter à la fois des processus d'émancipation et de luttes contre les pouvoirs dominants tout en reproduisant les processus de domination les plus élémentaires.