« Procurer à mes lecteurs quelques heures de délassement » : Les Mélanges, les Notes de voyage et le roman Pour la patrie de Jules-Paul Tardivel (original) (raw)
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Un homme et son journal : comment Jules-Paul Tardivel « domestiqua » La Vérité
Mens: Revue d'histoire intellectuelle et culturelle, 2013
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : info@erudit.org Article « Un homme et son journal : comment Jules-Paul Tardivel "domestiqua" La Vérité » Dominique Marquis Mens : revue d'histoire intellectuelle et culturelle, vol. 13, n° 2, 2013, p. 35-57. Pour citer cet article, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/1025982ar
The perception that fictional representations transmit open a window on the complexity of the real world and on the multiplicity of shapes a territory may adopt. Faced to the variability that literature and other means of artistic expression promote, the absurdity of a one-way sighted territory becomes obvious. As Paul Ricoeur said, literature is a " laboratory of all possibilities ". It points out the options, but this doesn't mean it has to give them a concrete reality, a material one. When it comes to the stakes of literature, one seems to be obvious: literature is bound to create new metaphors which may help people to read the world. Yet, if there are specifically literary metaphors, there are other ones which merge at the crossroad between different disciplines, and between various approaches to knowledge. Also in this case, literature performs a major part, given that it is able to handle all these metaphors and put them together. In this paper, some examples will be given about this issue, inside the Mediterranean area, especially through Paisajes transformados/Paisagtes transformats, where Quique Dacosta, one of the most prominent Spanish chefs and one of the most innovative ones, explains its view on a territory he particularly appreciates, the very area that surrounds Dénia, in the province of Alicante. La perception relayée par toute représentation fictionnelle ouvre une fenêtre sur la complexité du monde réel et sur la multiplicité des formes qu'un territoire peut adopter. Face à la diversité encouragée par la littérature et les autres formes d'expression artistique, l'absurdité d'un territoire qui serait considéré d'un point de vue strictement monologique apparaîtrait aussitôt à l'évidence. Comme le disait Paul Ricoeur, la littérature est un « laboratoire du possible ». Il signale les options, mais cela ne signifie pas qu'il lui appartient d'attribuer au territoire une réalité concrète, matérielle. En ce qui concerne les enjeux de la littérature, il en est un qui va de soi : offrir de nouvelles métaphores qui aideront à lire le monde. Au demeurant, s'il est des métaphores essentiellement littéraires, il en est d'autres qui naissent du contact entre différentes disciplines et différentes formes de savoir. Ici aussi, la littérature interprète un rôle de premier plan, puisqu'elle est en mesure d'articuler toutes ces métaphores et de les syntoniser. Dans cet article, on donnera quelques exemples de cette situation à l'intérieur de l'aire méditerranéenne. On s'intéressera en particulier à Paisajes transformados/Paisagtes transformats, où Quique Dacosta, l'un des principaux chefs espagnols et l'un des penseurs les plus innovants de la cuisine méditerranéenne, expose sa vision d'un territoire qui lui tient à coeur : l'aire qui s'étend autour de Dénia, dans la province d'Alicante.
Au bonheur des langues, dans" Mélanges offerts à F. Cicurel" 2017
Mélanges Cicurel, 2017
La quête du bonheur ou, à tout le moins, celle de sa définition, traverse le discours philosophique occidental, d'Aristote à Compte-Sponville (2000), en passant par les philosophes du XVIII siècle, dont R. Mauzi (1960) a reconstitué les conceptions dans un ouvrage célèbre en son temps. Cette forme d'universalité d'une telle préoccupation pour les êtres humains amène à se demander si celle-ci les interroge et les inquiète non seulement en tant que personne, citoyen, père ou mère, amant/e, professionnel… mais aussi en tant que locuteur. Que serait donc le bonheur linguistique et est-ce une question qui relève de la didactique des langues ? Félicité On peut avancer sans trop de craintes que cette question étrange n'est pas au centre de notre domaine professionnel. Le seul terme qui peut évoquer cette préoccupation est celui de félicité, convoqué dans la littérature pragmatique et ainsi utilisé en didactique. Le terme est bien proche sémantiquement de bonheur, terme crée en français (à partir de augurium et attesté dès 1121, Rey 1992, 959) qui a pris le dessus sur celui issu du latin, devenu « savant » (felicitas) pour désigner cet état d'esprit. On rappellera, très sommairement que Austin a souvent souligné que les énoncés, dans leur dimension performative, ne relevaient pas de la catégorie vraie/faux mais dépendaient de conditions de félicité : Les échanges aboutissent quand les interactants partagent les mêmes conventions pour interpréter les énoncés, en particulier, celles qui se rapportent à leurs représentations de l'autorité légitime : le locuteur détient une autorité pour demander de faire et le récepteur le devoir ou l'obligation de réaliser cette action requise, si elle est à sa portée. Ces conditions déterminent l'heureuse issue des échanges, au même titre que principe de coopération conversationnelle. Mais cette heureuse issue n'est pas nécessairement source de plaisir ou de contentement pour les participants à l'échange : la vie langagière est loin d'être toujours rose et l'on ne sait que trop que les échanges verbaux sont aussi un espace d'affrontement et de violence (Moïse, Auger, Fracchiolla & Schultz-Romain, 2008. Dispute, discussion, altercation, scène de ménage, chamaillerie, prise de bec, insulte, querelle (chercher-), savon (passer un-), litige, controverse, polémique… : la liste est longue, pour ce qui est du français (de France), des termes utilisés dans cette communauté de communication pour nommer des genres discursifs qui ont la dissension et le désaccord comme premier moteur. Du degré de mésentente entre les interactants dépend la diversité verbale de tels échanges, où l'argumentation peut se voir remplacée par la virulence. On sait bien que ces noms de genres ne correspondent pas nécessairement à des référents discursifs distincts, ce que l'analyse du discours a précisément pour rôle de mettre en évidence (Beacco & Petit 2004). Mais l'abondance même des dénominations ordinaires des formes conflictuelles des interactions montre assez leur place dans la vie sociale. La réussite de l'acte de langage ne garantissant aucunement la sérénité des échanges, la félicité pragmatique ne fait pas le bonheur langagier.
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : info@erudit.org Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/