La disparition du vote ouvrier? Le vote de classe et les partis de gauche en Suisse (original) (raw)
Ce chapitre examine les liens entre les classes sociales et les partis de gauche entre 1995 et 2007. A cette fin, trois questions sont soulevées : (i) quelles classes sont surreprésentées et sous-représentées dans l'électorat des partis de gauche ? (ii) Est-ce que les bouleversements dans la force électorale des partis depuis 1995 sont allés de pair avec des changements de la préférence partisane au niveau des classes ? (iii) Quel est l'effet d'autres déterminants sociodémographiques sur le choix de vote ? Les résultats de l'analyse montrent que ce n'est pas auprès des ouvriers que les partis de gauche ont le plus de succès, mais auprès des nouvelles classes moyennes salariées. Deux catégories surtout, les spécialistes socio-culturels et techniques, adhèrent fortement aux partis socialiste et vert, alors que les petits indépendants sont fortement sous-représentés dans l'électorat de gauche. De même, les classes populaires ont tourné le dos aux socialistes. A la fin des années 1990, l'UDC s'est substituée au PS comme premier parti parmi les ouvriers en Suisse. Au niveau géographique, la gauche est beaucoup mieux implantée dans l'électorat des grandes villes que dans les régions périurbaines et rurales. Enfin, les partis socialiste et vert sont très populaires parmi les jeunes gens en formation et les employés du secteur public, mais ont beaucoup de peine à gagner le vote des femmes au foyer (pour le parti socialiste) et des retraités (pour les Verts). 5 La disparition du vote ouvrier ? Le vote de classe et les partis de gauche en Suisse Daniel oesch line rennWalD É P R E U V E I É P R E U V E I 1 Ce chapitre a bénéficié de commentaires très utiles de la part de Hanspeter Kriesi, Sarah Nicolet et Pascal Sciarini. Nous leurs en sommes reconnaissants. É P R E U V E I É P R E U V E I 5. la disparition du vote ouvrier 223