L’Europe et les États-providence (original) (raw)
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Penser l'État-providence et ses transformations en Europe
Pôle Sud, 2000
Penser l'Etat-providence et ses transformations en Europe On ne peut que saluer l'édition française de l'ouvrage de G. Esping-Andersen 1 , publié pour la première fois en 1990 et déjà traduit en plusieurs langues. Comme l'indique François-Xavier Merrien, dans sa préface, nous avons affaire ici à ce que les anglo-saxons dénomment « a great book », au sens où il a suscité un débat très fécond chez les spécialistes. Rares sont les ouvrages qui auront été autant cités, discutés, commentés, critiqués aussi, ce qui en fait une référence incontournable pour tous ceux qui s'intéressent aux questions de comparaison des systèmes de protection sociale. La publication du livre de G. Esping-Andersen, à côté d'autres ouvrages comme ceux de Mishra ou Baldwin, la même année, a correspondu à un véritable regain de ce domaine d'analyse. Non qu'il faille négliger les travaux des précurseurs qu'ont été aussi bien Marshall (1950), Titmuss (1958), Heclo (1974), Wilensky (1975), Flora et Heidenheimer (1982), Ashford (1986), pour ne citer que les principaux. Mais d'évidence, ce chantier de recherche et de réflexion sur l'Etat protecteur, qui mobilise aussi bien des économistes, des historiens, des politistes que des sociologues, a trouvé avec cette synthèse un nouveau souffle et une nouvelle impulsion. D'une certaine manière, on peut dire que ce livre est comme une borne, une étape significative, qui a nourri la réflexion collective 2. Les « trois mondes » comme synthèse des théories disponibles
Logement social et Etats-providence européens
Les trente années qui suivent la Seconde guerre mondiale marquent l'avènement du « logement de masse » : le continent se couvre petit à petit de grands ensembles financés ou bâtis par les pouvoirs publics. Une logique à la fois centralisatrice et planificatrice domine l'intervention publique durant près de trente ans. Le déclin des Etats-providence européens est amorcé à la suite du premier choc pétrolier : il provoque la fin du logement-providence. Les facteurs de cette crise sont communs aux deux notions : idéologiques, économiques puis sociaux. Le réajustement des Etats-providence européens est effectué à compter du début des années 1980. Ce profond réajustement touche de près au logement social, un des piliers des Etats-providence européens : il va contribuer à l'avènement d'une logique nouvelle. La mutation des systèmes d'intervention publique en matière de logement comporte quatre axes : un désengagement financier des Etats ; un recul du logement public ; le traitement des maux sociaux entraîne, en troisième lieu, un élargissement des préoccupations de la part des pouvoirs publics et des bailleurs sociaux ; l'adaptation des modes de gestion.
L’État-providence face aux opinions publiques
Revue d'histoire de la protection sociale, 2021
Distribution électronique Cairn.info pour Comité d'histoire de la sécurité sociale. © Comité d'histoire de la sécurité sociale. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Environnement et états providences dans les démocraties d’Europe et d’Amérique du Nord
Environnement et états providences dans les démocraties d’Europe et d’Amérique du Nord, 2020
Irma, José, Norma, Nate, Ophélia, Lee, en dépit de leurs prénoms souvent sympathiques, les ouragans, typhons et tempêtes en tout genre auront rarement été aussi violent que ces trois dernières années. La planète a été frappée de plein fouet par le changement climatique et son cortège de catastrophes tragiques qui, comme une fatalité, semblent préluder un sinistre dénouement pour nos sociétés et sonner le glas de notre civilisation. Il n’y a à cela rien de surprenant toutefois, tant le funeste scénario est annoncé depuis des décennies par les scientifiques : « le point de non-retour », « la courbe des émissions à inverser », « l’urgence climatique » … Autant d’éléments de langages qui décorent les bouches des politiciens et ravissent nos oreilles, à grand renfort de sommets en grande pompe pleins de cravates et de discours, avant que les aveux d’impuissance ne remplacent les mots d’espoir et que les plans d’actions s’évaporent en utopie. L’urgence climatique est là, et avec elle, une urgence sociale : la pollution est responsable d’un décès sur 6 dans le monde, l’a rappelé le gouverneur Arnold Schwarzenegger à l’ouverture du One Planet summit. Ainsi, bien que fondamentales, les quêtes sociales auraient-elles un sens si on ne prend pas soin de notre environnement ? Déjà l’ancien secrétaire-général des Nations Unies Ban Ki-moon le disait : « nous n’avons pas de planète B ». La pollution, de même que les phénomènes climatiques extrêmes, sont des déterminants majeurs du bien-être. En effet, tant la survie même des peuples est intimement liée à la santé de leur environnement, il semble évident que le bien-être social en est intrinsèquement tributaire. Et la place de l’état dans cela ?
L’offensive contre l’État-providence aux États-Unis
International Review of Community Development, 1986
L’article décrit brièvement une série de facteurs politiques et économiques qui ont contribué à la montée du néo-conservatisme aux États-Unis. Il dresse un bilan critique des orientations économiques promues par l’administration Reagan, dénonce l’offensive dont l’État-providence est l’objet, souligne les liens qui existent entre la production de la pauvreté et les processus de restructuration économique. Il s’interroge sur l’ampleur du soutien populaire dont jouit l’administration Reagan et propose une série de stratégies susceptibles de prévenir le désastre économique et politique vers lequel s’acheminent les États-Unis.
L’État-providence, providence de l’État à l’égard des femmes?
Recherches féministes, 1990
Alors que le concept de « la féminisation de la pauvreté » a été introduit par les chercheuses féministes contemporaines, le concept de la catégorie sociale de sexe comme catégorie d'analyse a été introduit dans le discours de la politique sociale en Grande-Bretagne à la fin du XIX e siècle et au début du XX e par les enquêteuses sociales. Cet article fournit une étude de cas des façons dont la catégorie sociale de sexe a été introduite par Helen Bosanquet et Beatrice Webb, toutes deux membres de la commission royale d'enquête sur la Loi des pauvres et du soulagement de la misère (1905-1909).
L’expertise professionnelle et l’État-providence
Revue d'histoire de l'Amérique française, 2008
Résumé De 1973 à 1977, l’État québécois procède à l’étatisation du travail social. Les porte-parole des travailleurs sociaux se montrent très critiques de cette politique, décrivant l’État-providence comme le moteur d’une technocratisation stérilisante et déqualifiante pour les professionnels du secteur, un discours d’ailleurs véhiculé jusque dans l’historiographie savante. Or, cette interprétation de l’expérience québécoise de l’étatisation du travail social est discutable : d’une part, les critiques formulées à l’endroit de l’État avaient déjà été adressées aux employeurs privés qui l’ont précédé et, d’autre part, les travailleurs sociaux sur le terrain savent tirer profit des nouveaux cadres publics. Le présent texte indique en quoi une interprétation univoque de la « technocratisation » des années 1960 et 1970 mine notre compréhension de ce phénomène historique récent qu’est la construction de l’État-providence et met de l’avant les avantages d’une étude fine du travail professi...