L'incarnation comme déclosion dans l'évangile de Jean (original) (raw)

L'Incarnation comme "conversation" selon saint Thomas d'Aquin (2018)

Rev. Sc. ph. th. 102 (2018) 561-610

The motif of conversation is surprisingly rich in the semantic and theology of Saint Thomas Aquinas. After a search for patristic antecedents and the identification of a potential source, this study proposes a cross-linking of the question De modo conversationis Christi (Sum. theol. IIIa, q. 40) with other texts on Incarnation or charity. Two doctrinal assets emerge from the research undertaken here. First, Christ's conversation with his contemporaries, even to the point of commensality with sinners, corresponds to the full manifestation of the mystery of the Incarnation, in terms of "expressed reality". Secondly, the register of conversation qualifies both the friendship between God and man, made possible by charity, and the type of relationship that Christ had with his contemporaries in the fulfilment of his mission. Such an affinity of language reflects a deeper reality: Christ the man has singularly brought God closer to humanity, so that, through his mediation, the covenant may be actualized among them, under the astonishing modes of conversation, proximity and intimacy.

L'évangile de Jean, et les bases de la judéophobie chrétienne

Cet article est une analyse linguistique contrastive des quatre évangiles chrétiens, sur un point particulier mais remarquable : le nombre d’occurrences de l’expression « les juifs ». Nous verrons que, dans le contraste classique entre les trois évangiles synoptiques (Matthieu, Marc, Luc) et celui de Jean, ce critère numérique démontre un retournement majeur. Dans les Synoptiques, l’expression est rarement utilisée, et presque toujours par des étrangers. Dans le 4e évangile, au contraire, son emploi est massif, et l’auteur non seulement l’assume, mais l’utilise de façon délibérée. En regardant ces occurrences, il n’est pas difficile de voir que l’évangile de Jean (et lui seul) a construit « les juifs » comme l’expression de l’ennemi. Il est curieux de voir à quel point, parmi les nombreuses sensibilités chrétiennes, dès le départ s’offrait un choix assez net.

Poétique de l'incarnation - Fantaisie et réalisme de la Parole : Jean 1,1-18

2020

La thèse que j'aimerais défendre est la suivante: le prologue de l'évangile de Jean fait partie d'une série de poèmes qui ont constitué, pour la pensée du christianisme ancien, un des laboratoires féconds de l'intelligence de la foi. 1 Cette fécondité est due pour une grande part au genre littéraire qui est celui, hérité de l'Ancien Testament grec, d'une poésie rythmée en prose. Le genre poétique et la logique qu'il met en oeuvre, faite de jeux d'images et de juxtapositions, offre à la puissance créatrice de l'imagination des moyens d'expression qui excèdent à bien des égards les possibilités de la narration ou des exposés discursifs. Voici tout d'abord le texte de Jean 1,1-18, ponctué selon ∏66 : 2 (1) Au commencement était le logos. Et le logos était vers Dieu et Dieu était le logos. (2) Il était au commencement vers Dieu, (3) tout advint par lui. Et, sans lui, rien n'advint de ce qui est advenu, (4) en lui était la vie et la vie était la lumière des hommes (5) et la lumière luit dans l'obscurité. Et l'obscurité ne la reçut pas. (6) Il y eut un homme, envoyé de Dieu, son nom était Jean. (7) il vint en témoignage,-pour témoigner de la lumière,-pour que tous croient par lui. (8) Il n'était pas, lui, la lumière, mais pour témoigner de la lumière. (9) Il était la vraie lumière, qui illumine tout homme, venue dans le monde. (10) Il était dans le monde, et le monde advint par lui, Conférence prononcée le 24 février 2020 à l'occasion du vernissage de 1 l'exposition de Pierre MANIVIT à la bibliothèque de la faculté libre de théologie de Montpellier. ∏66 désigne le plus ancien manuscrit presque complet que nous possédions de 2 l'évangile de Jean, chapitres 1-21. Il s'agit d'un codex : il contient des feuillets de papyrus rassemblées sous la forme d'un livre. Il date de la fin du deuxième siècle et la lecture qu'il propose de l'évangile contient plusieurs points par pages, placés de façon à éviter des malentendus. Par exemple en Jn 9,3 : Ni celui-ci a péché ni ses parents. Mais que soient manifestés les actes de Dieu en lui !

Évangiles : de Jean à Marc »

RB 120 (2013), p. 182-219.

The text of the Gospels has taken its final shape through a process of liturgical use and/or canonization. However, this literary process is discussed since the Enlightenment period, with significant theological consequences. A two-fold hypothesis is presented here: first, John is a better witness of the origins, as far as the chronological system, the Passion narrative or the divine rank of Jesus are concerned. Second, for the Synoptics, the Griesbach theory (Mark depends on Matthew and Luke) should prevail, for the objections against it can be removed by a liturgical approach. Incidentally, the pieces written by the eyewitnesses have been instrumental, for the texts have had a rather complex history.

Lecture de l'Évangile selon Jean dans la perspective du Logos fait chair

Noviciat Saint Ignace , 2019

Lecture de l'Évangile selon Jean dans la perspective du Logos fait chair Jean-Marie Hyacinthe QUENUM,1SJ Le quatrième évangile canonique qui est un témoignage sur Jésus de Nazareth est celui qui creuse en profondeur la véritable identité du Logos fait chair et dévoile la singularité de son mystère divin au commencement de la création. L'évangile selon Jean est marqué par les catégories de la philosophie Platonicienne en particulier par la doctrine du Logos.2 Il est aussi influencé par la philosophie et la théologie du judaïsme hellénistique de PHILON d'Alexandrie3. On y retrouve les traces des mouvements baptistes et des courants gnostiques. Cet évangile hautement théologique se distingue des trois précédents (Matthieu, Marc, Luc) par son style symbolique et par son message d'amour. L'évangile selon Jean est par excellence, l'évangile des rencontres, des débats, des discours, des polémiques et des prières du Christ, médiateur entre Dieu et les hommes. L'évangile de Jean fait parler Jésus à la lumière de son expérience pascale en interprétant et en amplifiant le sens des évènements de son ministère en Galilée, en Samarie et en Judée. Le quatrième évangile raconte les paroles et les actes de Jésus de Nazareth par un disciple, l'aigle des évangélistes, qui a eu un contact prolongé avec son humanité. Ce disciple a aimé passionnément le Logos incarné en se mettant à son écoute et en cheminant avec lui. Il nous révèle Jésus comme le don de Dieu qui achève l'oeuvre de révélation du Père en retournant là où il était auparavant (Jean 17, 24). La critique interne de l'évangile selon Jean attribue ce texte biblique au « disciple que Jésus aimait » (Jean 13, 23-25 ; 19, 26 ; 20, 2-8 ; 21, 24). Dans l'état actuel de nos connaissances historiques, il est difficile de nommer avec précision qui était ce disciple que Jésus aimait4.

Clarisse Picard dir Incarnation question ancienne enjeux actuels Approches philosophiques et theologiques

Cahiers d’études du religieux. Recherches interdisciplinaires 24 | 2022 Le pur et l’impur : généalogies, interprétations, perspectives Lectures critiques , 2022

Accueil Numeros 24 Lectures critiques Clarisse Picard (dir.), Incarnati... Cahiers d'études du religieux. Recherches interdisciplinaires 24 | 2022 Le pur et l'impur : généalogies, interprétations, perspectives Lectures critiques Clarisse Picard (dir.), Incarnation, question ancienne, enjeux actuels. Approches philosophiques et théologiques ÉLIAN CUVILLIER Entrées d'index

L'Incarnation et les voies vers la connaissance de Dieu chez Athanase d'Alexandrie

article revue Aletehia, 2024

En raison de son peu d'intérêt pour les systèmes philosophiques et des influences monastiques sur sa pensée, Athanase d'Alexandrie n'a guère été étudié sur les questions des rapports entre la raison et la foi. L'objet de cet article est de montrer son apport à une connaissance analogique de Dieu qui trouve sa raison d'être et son unité dans le mystère du Christ, et cela dans une théologie attentive à l'expérience spirituelle et à la médiation des Écritures.