Propriétés combustibles des ossements : données expérimentales et réflexions archéologiques sur leur emploi dans les sites paléolithiques (original) (raw)
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Propriétés combustibles des ossements
L'hypothèse d'un emploi de l'os comme combustible est formulée pour expliquer l'abondance des os brûlés au sein de certains ensembles osseux archéologiques. Cette utilisation est souvent mise en parallèle avec une pénurie de bois dans l'environnement immédiat des sites. Pourtant, l'usage de l'os semble attesté tout au long du Paléolithique supérieur indépendamment des conditions climatiques ambiantes. En effet, certaines de ces occupations sont contemporaines d'épisodes tempérés au cours desquels les données paléoenvironnementales montrent l'existence d'un milieu forestier. Ne peut-on pas alors envisager une utilisation raisonnée de ce combustible, indépendante de la biomasse ligneuse disponible mais en relation étroite avec les activités domestiques mises en oeuvre sur le site ? Seule la connaissance des propriétés combustibles de l'os peut apporter des éléments de réponse quant à l'hypothèse de son utilisation préférentielle selon la fonction du foyer. C'est dans cet objectif qu'un vaste programme expérimental a été mis en oeuvre. Les expériences, qui ont porté sur plus de 120 kg d'os, ont été réalisées dans des conditions standardisées avec un contrôle très rigoureux de l'ensemble des paramètres intrinsèques et extrinsèques qui régissent la combustion. Les résultats obtenus nous ont permis de définir avec précision les propriétés combustibles des os selon leur nature histologique, leur taux d'humidité et leur fracturation. La connaissance précise de ces propriétés nous permet également de distinguer les assemblages osseux qui ont réellement été utilisés comme combustible de ceux qui présentent des stigmates de combustion « accidentels ». Nous pouvons ainsi comparer les propriétés de l'os et du bois, mieux cerner les motivations d'un emploi préférentiel de l'os et proposer un modèle de gestion des combustibles adapté aux besoins énergétiques de chaque groupe.
burnt bone remains are found from many Palaeolithic sites but there may be several explanations for their presence. Laboratory experiments were set up in order to define the combustible properties of bones and to characterize the bone remains resulting from combustion. on the basis of these results, three indices relating to the frequency of the cancellous portions, the intensity of fragmentation and the intensity of combustion are proposed to describe and interpret the burned bone assemblages. the multivariate analysis carried out on a sample of Paleolithic archaeological assemblages makes it possible to differentiate three main categories (fuel, non-fuel and fuel/cleaning) which serve as the basis for a statistical model which we then apply to the study of other sites for which we propose an interpretation of the burned assemblages.
Économie et société à la fin de la Préhistoire - Actualité de la recherche, Lyon, ALPARA / MOM, Actes des 7e RMPR, Bron (Rhône) 3 et 4 novembre 2006, Documents d'Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne (DARA), 34, p. 305-315., 2010
The rescue excavation of a dense area of hearths, dated to the Middle Neolithic I, undertaken by a team of archaeologists from Inrap, has made it possible for the first time to carry out the exhaustive excavation of 31 circular heated stone combustion features using a complete protocol of excavation and study. This has permited to identify a common operating mode for the hearths and a perennial architecture using well positioned stones as a rock heating floor. It highlights a standardized collective behaviour and a true technical tradition based on thermal energy.
Actes du Colloque Science des Matériaux du Patrimoine Culturel 2, Paris 20-21 novembre 2012, p. 12-17., 2013
Archaeological bone materials have registered a wealth of information on climatic and environmental conditions, as well as on diets, in their chemical and isotopic composition. They represent, particularly for prehistoric periods, a key source of information. However, such markers of the environment and the human behaviour can be modified during their burial time and anthropogenic transformations by heating for instance. Modern experimental and archaeological heated as well as unheated bone material (Bize-Tournal, France, 15000 BP; Abri Pataud, France, 22000-33000 BP; Song Terus, Indonésie, 5000-70000 BP) have been studied using a top-down analytical strategy from the macro- to the microscale (FTIR, FTIR -ATR, Raman, SEM, μPIXE-PIGE, μSAXS and isotopic analyses) in order to better assess the influence of such alteration processes on the informative potential of archaeological bone remains. The application of the established methodology provided a better understanding of archaeological data, particularly in the framework of geochronological information obtained by 14C dating of calcined bones (case of Abri Pataud, Dordogne). It is, therefore, expected that the new analytical protocols will allow to better select the samples in order to extract more reliable archaeological information while minimising the amount of necessary material. Potentiel informatif des ossements chauffés en contexte archéologique : imagerie chimique, moléculaire et cristallographique à micro-échelle et analyses isotopiques (OsIRIs).