Deux planches d'herbier de Madeleine-Catherine Delessert (2012) (original) (raw)
Related papers
Marie Madeleine et les Cathares, Pierre de Meuse, 2008
Pierre de Meuse, L’Église et les cathares, 2008
Dans ce concert de théories historiques plus que discutables, il en est une qui a pris ces derniers temps une place considérable avec le livre de Dan Brown, c’est la « révélation » de la liaison amoureuse du Christ avec Marie-Madeleine. Pour exploiter la nouvelle veine et prendre sa place dans cette vague de fond qui vient de certains cercles américains, il faut bien selon la recette vue plus haut, relier cette information avec les « savoirs » déjà diffusés. Les pauvres templiers ont déjà été mis à contribution, ainsi que le Graal ; et les cathares ? Dans un article diffusé sur Internet sous le titre « rosa mystica », M. Christian Doumergue (...) nous explique que « de nombreux ouvrages, notamment anglo-saxons, font des Cathares les gardiens de secrets concernant Marie-Madeleine. Cette affirmation a-t-elle un quelconque fondement historique, ou n’est-elle qu’un mythe supplémentaire parmi les innombrables fausses vérités colportées sur les hérétiques par un genre littéraire en mal de sensationnel ? » Cette entrée en matière faussement interrogative a déjà mis en appétit le lecteur ; il va connaître un secret garanti de bonne qualité. M. Doumergue avance des preuves, sous un titre éloquent : la concubine du Christ. Nous allons les examiner...
"Dans le paysage, une figure … presque féminine: le triptyque de Marie Redonnet"
Australian Journal of French Studies, 1994
"Un hôtel au bord d'un marais, rongé par l'humidité du dehors, bouché de l'intérieur par la mauvaise plomberie; un hameau coincé au flanc d'une montagne et qui périclite, vidé de ses habitants, de ses institutions; une boutique de souvenirs dans une région boisée, désertée par les bûcherons, qui attend au bord d'une grotte l'arrivée de visiteurs qui ne viennent pas; ce sont là les paysages de fond de Splendid Hôtel, Forever Valley, et Rose Mélie Rose,1 les trois panneaux du triptyque de Marie Redonnet, publiés chez Minuit entre 1986 et 1987... ... Le triptyque de Redonnet se lit en un tourne-main et se ré-écrit à l'infini. A cause de la simplicité presque enfantine de sa phrase, qui fait penser à la lecture d'un journal intime d'enfant, le récit semble presque une transcription de l'oral, difficile, comme si raconter était pénible. Une simplicité déconcertante, avec ce risque du gouffre, de l'arrêt de la parole partout. Car il semble que les narratrices aient tellement de choses à dire et en même temps si peu, si peur des mots, qu'elles pourraient s'arrêter n'importe quand. Il y a donc une fragilité, un lien ténu avec le symbolique. La lecture de ces mots de tous les jours, comme on dit, va laisser des traces d'images intermittentes, des images d'une figure féminine, à peine, à la voix de petite fille naïve, une femme inachevée, en devenir qui tenterait de se construire un récit de sa place dans le monde qui soit audible.
Marie-Madeleine enceinte dans le Livre d’heures de Catherine de Clèves (Murcia, 2020)
Catherine de Clèves a environ 23 ans quand son Livre d’Heures, commencé dix ans plus tôt, lui est enfin livré. Mon hypothèse est que c’est elle-même qui a servi de modèle à l’artiste pour réaliser, non seulement le portrait de Marie-Madeleine enceinte qui y figure, mais également celui de la plupart des saintes qui y sont représentées. C’est la raison pour laquelle, non seulement elles se ressemblent toutes, mais que quelques-unes d’entre elles sont visiblement enceintes.
Lettres québécoises : La revue de l’actualité littéraire, 1995
Les Disparus de Daniel Mendelsohn et La Carte postale d’Anne Berest : deux succès aux antipodes
2023
Dans cet article, il s'agit de comparer le succès que deux livres écrits par des descendants de victimes de la Shoah ont obtenu en France. Avec The Lost. A search for six of six million (2006) / Les Disparus (2007), Daniel Mendelsohn a apporté des États-Unis un nouveau regard sur la Shoah et une véritable originalité dans la restitution de cet événement. Quinze ans plus tard, La Carte postale (2021) de l'écrivaine française Anne Berest trivialise le modèle d'enquête familiale de troisième génération que représentait Les Disparus. L'étude détaille d'abord les marqueurs de succès (ventes, prix, réception dans les médias) qui indiquent déjà deux publics cibles bien différents, puisdans une deuxième partie-compare ces enquêtes qui, en dépit de quelques ressemblances, sont différemment racontées, Anne Berest adoptant même sur l'essentiel un positionnement inverse de celui de Daniel Mendelsohn. Enfin, la dernière partie prend appui sur des avis de lecteurs pour vérifier et préciser la trivialisation détaillée dans la deuxième partie.