L'insécurité poétique dans la Suisse francophone du XVIIIe siècle : deux palliatifs (2015) (original) (raw)
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Rythmes et mouvances poétiques en Suisse romande
2021
La poésie romande est « un champ expérimental », encore relativement peu exploré, écrit Peter Schnyder dans son introduction au présent volume. Et tel est son but : d’inviter le lecteur à découvrir la richesse et la vitalité d’une production qui par ses formes, langages et motifs occupe une place particulière au sein de la littérature d’expression française. Dans les entretiens ici rassemblés se côtoient des réflexions intimes – sur l’écriture et ses pouvoirs – et des considérations plus générales sur la poésie suisse contemporaine. Les voix des poètes émergent dans leur singularité, inaugurant des perspectives critiques ancrées dans la poésie vivante.
Lettres québécoises : la revue de l’actualité littéraire, 2005
Légalité et clandestinité de l'écriture poétique dans les prisons franquistes
Crisol, 2023
Dans les prisons franquistes, l’écriture et la lecture étant rationnées, les poètes détenus ont eu recours à des stratégies semi-clandestines, tant pour la création que pour la diffusion de poèmes. Les règles pénitentiaires étaient particulièrement strictes durant la Seconde Guerre Mondiale, mais sont restées assez floues concernant la production d’écrits littéraires : ainsi, les vers ont pu être traités différemment selon la tonalité adoptée. Si les poèmes pamphlétaires restaient assimilés à des objets dangereux car subversifs, les plus élégiaques et lyriques, voire hermétiques, pouvaient être extraits des prisons à la faveur de gardiens bienveillants ou corrompus, voire être instrumentalisés à des fins de propagande par le régime dans le cadre de la rédemption de peines. Al estar racionadas la escritura y la lectura en las cárceles franquistas, los poetas detenidos recurrieron a estrategias semiclandestinas, tanto para crear poemas como para difundirlos. Las normas penitenciarias eran especialmente estrictas durante la Segunda Guerra Mundial, pero siguieron siendo bastante imprecisas en lo que atañe a la producción de escritos literarios: de esta manera, los versos no siempre fueron tratados igual según el tono adoptado. Mientras que los poemas panfletarios seguían considerándose como objetos peligrosos por ser subversivos, los poemas más elegíacos, líricos e incluso herméticos podían ser sacados de la cárcel por guardias benévolos o corruptos, o incluso utilizados como propaganda por el régimen en el marco de la redención de penas.
«Avant Beccaria. Utopie et peine de mort au XVIIIe siècle» (2020)
Revue Droit & Littérature, n°4, p. 363-370, 2020
La peine de mort continue à être infligée dans la littérature utopique des Lumières. Elle ne l’est cependant pas toujours, et cette double série de faits littéraires soulève deux interrogations qui peuvent sembler contradictoires. Pourquoi, d’abord, cette sombre persistance de l’échafaud dans un monde fictif dont la douceur même sert justement de modèle pour combattre la violence répressive du monde réel ? Et pourquoi ces éclatantes exceptions qui, en définitive, ont justement fait du récit utopique un acteur pionnier de la bataille abolitionniste ? Dans cet article, on tente de montrer que cette apparente contradiction s’explique par l’ambiguïté même du genre utopique, telle qu’elle a été mise au jour par Walter Benjamin.
L'ouvrage complet est disponible sur le site de l'éditeur https://www.droz.org/france/product/9782600047272 (option PDF). A partir des années 1730, les Suisses d’expression française s’interrogent sur l’opportunité de développer chez eux une activité poétique. L’enjeu est important : quelle serait la place d’une région sans poète parmi les nations policées qui cultivent les belles-lettres ? Or, la hantise du bel-esprit français et la réputation de grossièreté qui poursuit les Suisses constituent une double embûche que rencontrent aussi bien les versificateurs anonymes du Journal helvétique qu’un Jean-Jacques Rousseau faisant ses premiers pas dans la carrière des lettres. Se cherchant une légitimité, les poètes assument ou revendiquent progressivement une différence par rapport à la France et à ses modèles littéraires les mieux établis. Entre la fin de l’Ancien Régime et l’époque romantique, l’idée d’une « poésie nationale » en français s’affirme dans cet espace littéraire périphérique, en attendant l’émergence d’une littérature romande à proprement parler. Cette étude a reçu le Prix pour l’avancement de la relève du Collegium romanicum et le Prix de l'essai et de la critique littéraires de l'Institut national genevois.
Francophonies d'Amérique, 2020
Biblique des derniers gestes (2002), Écrire en pays dominé (1997), Un dimanche au cachot (2007) et Les neuf consciences du Malfini (2009), de Patrick Chamoiseau, agissent comme les échos d’oeuvres telles que L’esclave vieil homme et le molosse (1997), explorant ce que nous définissions, à la suite de Dominique Chancé, comme la volonté de réenchanter le monde. Et celle-ci est à saisir tout comme elle semble être à constituer, c’est-à-dire par la recherche d’un équilibre délicat et, par moments, inatteignable entre la conscience de la détresse et celle de l’espoir. La manière de procéder est singulière, dans la mesure où elle inscrit l’humour, la joie et, surtout, l’espoir là où il n’y a a priori que désolation. C’est alors l’opulence de la poétique qui est envisagée, singulière, susceptible qu’elle serait d’épuiser l’aporie grâce à la pratique, tout aussi déconcertante que prometteuse, de la prise de distance, du doute (Descartes, 1979 [1641]) et de la « verticalité qui écartèle » (B...