Une lecture de la genèse des institutions à partir d'une éthique expérientielle (original) (raw)
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L’« institution » selon Karl Polanyi. Fondements et mise en perspective contemporaine
Tracés, 2009
Si, à ce jour, Polanyi a acquis quelque légitimité auprès d’éminents économistes comme le Prix Nobel d’économie 2001, Joseph E. Stiglitz, c’est que les économistes ont de plus en plus de mal à prouver le caractère scientifique d’une discipline qui manque singulièrement de contenu empirique. Il suffit de se souvenir, par exemple, de l’échec des politiques recommandées par des références de premier ordre au moment de l’effondrement du bloc soviétique (la fameuse « thérapie de choc ») ou la surprise absolue qu’a constituée la crise de 2008 autant pour l’homme du commun que pour la quasi-totalité des économistes professionnels4. Dès lors que la construction sociale des grandes règles structurant les flux économiques est reconnue comme décisive, dès lors qu’on admet que les règles constitutives de l’organisation marchande n’émergent pas spontanément du jeu d’acteurs rationnels dans un monde d’optimalité, dès lors, aussi, que l’autorégulation des marchés est conçue comme un mythe, un espace de légitimité s’ouvre pour une authentique analyse institutionnelle. C’est aussi en dehors des constructions néo- institutionnalistes qu’il faut repenser l’institution dans ses rapports avec l’économie. Bien que Polanyi n’ait pas développé suffisamment le concept d’institution, la notion existe bien dans son œuvre. Nous nous attacherons donc à rappeler, d’abord, la problématique transdisciplinaire de Polanyi en la matière pour, ensuite, en dégager ce qui doit rendre attentif l’économiste soucieux de la problématique de l’institution, tout en insistant sur la nature distincte du marché.
Mallarmé, .fondateur d'institutions
Published in Po&sie, N° 160-161, November 2017 Mallarmé tried to create an institution based on the reading of "Le livre". He imagined a fixed number of followers, grouped in various combinations. A transformation of the whole society would eventually follow. At the end of his life, he abandoned the project. The present paper tries to explain the reasons of such a move.
Pour caractériser ce qu'une institution a en propre, pour décrire ce qui la distingue des autres et rendre compte des représentations et pratiques communes qui unifient ses membres, la notion de culture connaît un succès croissant parmi les sociologues et politistes des institutions. La proximité entre les définitions de l'institution proposées par ces derniers et la conception de la culture héritière de la tradition anthropologique laisserait même penser à l'indissociabilité du couple institution-culture. Ainsi, lorsqu'Olivier Nay définit l'institution comme un « ensemble de modèles de comportement et de systèmes de valeurs partagées par une communauté sociale, et qui, par leur stabilité et leur récurrence, orientent les conduites et les pratiques des acteurs sociaux » (Nay, 1997 : 14), il se rapproche des néo-institutionnalistes américains faisant de la culture la forme même du procès d'institutionnalisation (di Maggio et Powell, 1991). La notion de culture semble dès lors incontournable pour analyser la force de l'institué : elle insiste en effet sur cette dynamique fondamentale et paradoxale) de l'institution, dispositif ou groupement objectivé dans des savoirs, savoir-faire, normes et usages, et tout à la fois subjectivé et incorporé par les acteurs qui y prennent part. Elle constitue finalement un bon moyen de faire le lien entre l'individuel et le collectif (le « je » et le « nous »), entre le rôle endossé par chaque acteur et la partition globale de l'institution. Prenant acte du travail engagé à son propos par l'anthropologie depuis près d'un siècle (synthétisé en français par Cuche, 1996), les spécialistes des institutions retiennent une définition de la culture pensée comme un dépassement de l'opposition entre l'idéel et le réel, entre les représentations et les activités. De Peter Berger et Thomas Luckmann, analysant les institutions comme des univers de connaissances ordinaires (1991 : 83 et suivantes), à Paul di Maggio et Walter Powell, définissant l'institutionnalisation comme un « processus fondamentalement cognitif » (1991 : 15), ils étudient les représentations communes aux membres d'une institution donnée.
Une lecture néo-institutionnaliste des pratiques de RSE : le cas des chartes éthiques
Management & Avenir, 2009
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L'auteur traite de la culture des institutions, au plan théorique et empirique, à partir des études de cas de l'Ecole Nationale d'Administration et de la Commission européenne. Elle analyse la manière dont les institutions, via les pratiques et les discours de leurs représentants et agents, construisent un territoire, développent des activités et définissent des espaces politiques. Elle s'interroge sur la raison pour laquelle l'institution est devenue un lieu de culture alors que la société, comme tout cohérent, est un concept qui disparaît dans le contexte de la mondialisation. Les cultures bureaucratiques ne peuvent être traitées de la même manière que les cultures locales, sociales ou nationales. Les agents des institutions de pouvoir ne sont pas les agents objectifs d'une institution neutre. Des relations de pouvoir sont en jeu. Leur culture n'est pas l'expression d'un système, mais la déclinaison particulière de sous systèmes inscrits dans un...
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