Promesses et impasses sociologiques de la phénoménologie (original) (raw)
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Les phénoménologies à l’épreuve des sciences
In J. Leclercq et P. Lorelle (dirs.), Considérations phénoménologiques sur le monde, 2020
Depuis la volonté husserlienne d’instituer la phénoménologie comme « une science rigoureuse » jusqu’aux recherches contemporaines visant à « naturaliser la phénoménologie », la phénoménologie s’est toujours pensée dans son rapport aux sciences. Tantôt pour nourrir l’ambition d’une archi-science, tantôt pour corriger ou infléchir les méthodes des sciences positives, tantôt pour rejeter radicalement l’ambition scientifique en tant que telle, tantôt pour renouer un dialogue et négocier une répartition des tâches. Nous essayerons de dégager un bilan de ces relations et de voir dans quelle mesure les démarches phénoménologique et scientifique correspondent à des projets intellectuels compatibles. A notre sens, la phénoménologie n’est viable qu’en reconsidérant son rapport aux sciences ainsi qu’aux exigences propres à la pensée philosophique.
L'interprétation dans son espace phénoménologique
Metodo. International Studies in Phenomenology and Philosophy, 2015
L’immanence de l’analyse (Greimas) a été une base méthodologique importante pour une éthique de l’interprétation, en retenant le texte comme la plateforme critique où les actes de communication doivent converger selon le principe régulateur de la consistance sémantique de l’entente ou du différend (Habermas, Eco). Le périmètre textuel devrait fonctionner comme le plan d’homogénéisation des tensions herméneutiques potentiellement hétérogènes. Toutefois, l’hétérogénéité ne peut qu’émerger de nouveau dans la textualité; par exemple, pendant l’expérience perceptive de l’oeuvre d’art, les signifiants peuvent devenir des interprétants du texte en démarrant d’autres articulations sémiotiques, détachées des grammaires qui ont permis l’accès prioritaire à la signification (Rastier). La délimitation de l’objet artistique est déjà une question interprétative, l’oeuvre habitant déjà un espace d’implémentation publique (Goodman) où elle est en relation avec d’autres identités culturelles. Par ailleurs, on connait bien la question classique de l’intertextualité, tout comme la présence d’une intentionnalité liée au cadre pratique de la production historique de l’oeuvre. Aujourd’hui, les développements des études sur l’oeuvre d’art peuvent dépasser la simple accumulation des problématiques et la parataxe d’applications disciplinaires, afin de repérer une syntaxe d’approches coordonnées. Cette visée a besoin avant tout d’interconnecter les distinctions entre perception, interprétation, analyse et usage de l’oeuvre d’art avec les différentes déterminations spatiales de cette dernière : l’énoncé, l’énonciation, l’intertexte, l’espace d’implémentation.
Le temps et l’impossibilité d’un langage phénoménologique
Philosophiques, 2012
Après les travaux de Jaako Hintikka, de David Stern et, plus récemment, de Denis Perrin, l'idée qu'il y ait une réfl exion wittgensteinienne sur le temps et qu'elle soit à l'origine de l'abandon d'un projet de langage phénoménologique n'a plus rien de surprenant, mais on ne peut pas pour autant la considérer établie. Il me semble qu'un élément important de ce débat se trouve au chapitre VII des Remarques philosophiques : en effet, on y trouve la première discussion suivie sur la possibilité d'un langage phénoménologique-discussion évidemment axée sur la question du temps. Sans prétendre à une lecture « alternative » de la réfl exion de Wittgenstein sur le temps et le langage phénoménologique, je voudrais mettre en évidence l'importance de ce chapitre pour ce problème et aussi essayer de montrer que la clé de sa lecture doit être recherchée dans une reductio ad absurdum dont la base est l'impossibilité de mesurer le temps. ABSTRACT.-After the works of Jaako Hintikka, David Stern and, more recently, Denis Perrin, the idea that there is a wittgensteinian refl ection upon the time and that it is at the origin of the abandonment of the project of a phenomenological language is nothing surprising, but we cannot consider it established yet. It seems to me that an important element in this debate is in chapter VII of the Philosophical Remarks : indeed, we fi nd there the very fi rst sustained discussion on the possibility of a phenomenological language-a discussion obviously centred on the question of time. Without aiming to propose an "alternative" reading of Wittgenstein' refl ections on time and the phenomenological language, I would like to bring to light the importance of this chapter for this problem and also try to show that the interpretation key must be looked for in a reductio ad absurdum whose base is the impossibility to measure time.
L’épochè phénoménologique et les paradoxes de l’histoire de la philosophie
Despite an initial lack of interest, the history of philosophy has gained, with time, a growing importance for phenomenology, so that many authors even try to develop a new set of concepts to engage this question. The «zigzag» method in the Crisis or the Heideggerian «destruction», the invention of «deconstruction» by Derrida and Foucault’s «archeology» are all attempts to face, again and again, the many paradoxes involved in a philosophical consideration of history of philosophy (e.g., circularity between principle and fact, coincidence of subject and object, etc.). This contribution aims to show that the Husserlian concept of the epoché has a decisive role at the core of the elaboration of all of these original concepts (destruction, deconstruction and archeology). In particular, the epoché establishes a new kind of ternary logic that is used to account for the paradoxes.
La phénoménologie à l'épreuve de la phénoménalité de Dieu
Transversalités, 2014
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La phénoménologie face à la philosophie traditionnelle
2006
Phenomenology was born as an attack against the false constructions of traditional philosophy. Nevertheless, it soon discovered that it had an important bond to Plato’s, Descartes’ or Kant’s philosophical systems. As I show in this paper, both in Heidegger and in Husserl’s last writings, the philosophical endeavor is interpreted as a retrieval of earlier philosophical intentions. However, this will not lead them to a common interpretation of the meaning of philosophy’s history.
La critique sociale à la lumière de la phénoménologie pratique
La critique sociale à la lumière de la phénoménologie pratique, 2017
Cet ouvrage s'intéresse à l'articulation entre l'idéologie et le processus de subjectivation des individus dans l'histoire. Il montre que l'idéologie, comme réitération du désir profond de la vie, participe au processus de transformation des subjectivités historiques en situation d'aliénation en libérant l'attention prisonnière des contenus représentationnels et généralisateurs de la conscience pour la renvoyer vers le pouvoir d'inventivité de la vie.