Les « ateliers promenades » : des expériences sensibles (paysagères) habitantes aux micro-interventions urbaines (original) (raw)

Dans les pas des habitants. Apprendre des territoires du quotidien au prisme d’une méthode de parcours commenté à pied dans les métropoles andines (Lima, Pérou et Bogotá, Colombie)

2023

HAL is a multidisciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L'archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d'enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Distributed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International License Dans les pas des habitants. Apprendre des territoires du quotidien au prisme d'une méthode de parcours commenté à pied dans les métropoles andines (Lima,

Pour une ethnographie sensible de l’expérience urbaine ordinaire. Retours sur les coulisses de quelques travaux de terrain collaboratifs

2017

Comment s’observe et se transcrit l’experience sensible ordinaire, telle qu’elle a lieu singulierement et se partage dans des environnements urbains, soumis parfois a des logiques de standardisation, de securisation ou de preservation ? Comment, autrement dit, saisir et decrire la part du sensible dans les modes d’ « etre-ensemble » dans des espaces publics urbains sinon affadis, parfois fragilises, mais toujours eprouvants pour le chercheur et pour le citadin ? Ces questions traversent quelques-uns de mes travaux de recherche recents autour de l’aseptisation des ambiances pietonnes, des enigmes soulevees par le reamenagement des mobilites urbaines contemporaines ou encore des facons d’habiter un littoral soumis a des risques majeurs d’erosion et de submersion marine. Ce sont alors les differentes manieres de saisir des terrains qui ne se pretent pas toujours aisement a l’enquete que je cherche a decrire, montrant comment l’attention portee a la dimension experientielle des pratique...

Le voyage urbain chez les cyclistes rennais : le sensible dans la construction des cheminements quotidiens

2018

Aujourd’hui la ville s’identifie davantage a l’automobile qu’au velo. La voiture a transforme et faconne nos villes et leurs ambiances ainsi que nos existences. Ainsi, au mois de septembre, le gouvernement s’est engage a rattraper son retard en termes de part modale du velo dans les deplacements du quotidien. Les metropoles n’ont pas attendu le « plan velo » pour se constituer une politique urbaine favorable a la bicyclette. Avec son plan velo 2020, edite en 2015, la ville de Rennes a pour ambition de redonner au velo une place centrale dans les mobilites urbaines. Cette etude souhaite mettre en avant les experiences citadines qui sont au cœur de la production urbaine. Il s’agit d’un travail d’exploration sur la question des ambiances dans la pratique du velo au quotidien. Pour etre plus precis, il s'agit d'etudier le rapport des cyclistes avec leur environnement sensible (...).

Expérimentions urbaines (Dictionnaire de la participation, 2022)

Berger, M, Carlier, L. (2022). Expérimentations urbaines. In G. Petit, L. Blondiaux, I. Casillo, J.-M. Fourniau, G. Gourgues, S. Hayat, R. Lefebvre, S. Rui, S. Wojcik, & J. Zetlaouï-Léger (Éds.), Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la Participation, DicoPart (2ème édition)

Une expérimentation urbaine désigne une pratique ou un dispositif qui vise à répondre à une situation problématique qui se pose en milieu urbain, en testant de nouvelles modalités de pensée et d'action qui engagent souvent la participation des citoyens et/ou les apports de la recherche.

EXPÉRIENCES SENSIBLES ET DÉAMBULANTES Relevés de balades sonores – carnets de notes Expériences d'écoutes en marches

À tombée de nuit, vers 22H, après une chaude journée d'été, micro enregistreur en main, j'entre dans l'hôpital de l'Hôtel Dieu, au centre de Lyon. Avant même de pénétrer dans l'enceinte de l'hôpital, une énorme ventilation attire mon oreille, masquant presque lorsque je m'en approche, le bruit des voitures, nombreuses à cette heure-ci, et le brouhaha des clients attablés aux terrasses des bars faisant face à l'hôpital. Je pénètre dans une première cour. Cet hôpital, tout en longueur et assez ancien dans sa partie centrale, transformé au fil du temps et des besoins par de nombreux ajouts, appendices architecturaux, se compose dans ses passages publics d'une série de cours intérieures, passages voûtés de différentes époques, de déambulatoires, d'anciens cloîtres, jardins...D és franchi le portail d'entrée, on est frappé par le contraste. Nous passons d'un tumulte urbain à un calme serein. Un effet de coupure comme le qualifient les acousticiens s'impose à l'oreille. En l'espace de quelques pas, on passe d'un monde à l'autre, avec un contraste tel que notre oreille à la fois se détend et se met aux aguets pour saisir les subtilités du lieu. Cette surprise nous entraîne dans d'autres mondes sonores, et nous met, sans transition, en condition pour aborder la série d'ambiances plutôt apaisées qui rythmeront la déambulation. Le calme relatif du lieu me procure sentiment d'apaisement subit, voire brutal entre l'extérieur et l'intérieur, une coupure inattendue qui vient aiguiser notre écoute . Je prend alors conscience de la réverbération omniprésente en traversant, au gré de mes avancées, des lieux refermés sur eux-même, minéraux, générateurs de nombreux échos subtils et variés. Tous les sons entendus, produits, sont exacerbés, prolongés par cette caractéristique acoustique changeante, qui semble étirer les lieux vers des horizons difficiles à cerner dans l'espace. Ces réverbérations construiront l'un des mes fils conducteurs durant cette marche. Au fil des filtrages réverbérants plus ou moins longs, colorés de graves ou d'aigus, j'ai l'impression de traverser une collections d'effets acoustiques significatifs, donnant aux sons une profondeur et une densité remarquable, tout en les fondant dans un espace immersif. Je me trouve ainsi littéralement baigné par l'acoustique ambiante. Pour parler des sources sonores, ce sont les bruits de pas qui construisent la trame sonore récurrente. Les miens tout d'abord. Pas amplifiés par la topologie des lieux générant les phénomènes de réverbérations précités, ce sont eux aussi qui jalonneront ma marche. Je fais d'ailleurs, dans cette acoustique amplificatrice, très nettement la différence, au fil des personnes croisées, entre des pas claquants des chaussures à talons, ceux feutrés des soignants en sabots silencieux, et une infinité de variantes selon les chaussures et les démarches. Chaque pas entendu prend une personnalité marquée, rapide ou lente, régulière ou incertaine, claquante ou traînante, très présente ou discrète... Le pouvoir de discrimination du lieu permet d'affiner l'écoute vers de Balades sonores -Carnet de notes -Desartsonnants -Avril 2014 moindre détails, qui prennent alors toutes leur importance dans la construction de ce paysage sonore hospitalier. La deuxième source sonore est constituée de voix. Elles aussi omniprésentes quoique plus ponctuelles à cette heure déjà tardive pour un hôpital. je croise, au gré des couloirs, essentiellement des soignants qui devisent à mi-voix. En effet, le calme des lieux semble inciter à parler très bas, dans une sorte de confidence, d'intimité, à la fois très sensible du fait que peu de sources sonores émergentes et très discrète de par leur faible volume sonore. Chaque rencontre constitue un événement sonore à la fois feutré et très présent, presque ciselé. J'entends venir de très loin les sons, réverbérés par cette suite de couloirs mi-intérieurs mi-extérieurs. Des éclats subits de voix d'un groupe de jeunes à l'extrémité d'un couloir donnant sur un trottoir hors enceinte prennent tout d'un coup une incroyable proportion, quasi démesurée et outrancière dans la sérénité des lieu, mais à la fois tonique et revigorante. Autre caractéristique ce ce parcours hospitalier, la déambulation tout au long des couloirs est rythmée d'ouvertures, soit vers des jardins intérieurs, des cours, soit vers des portes menant à différents services. Ainsi, des fenêtres acoustiques amènent des sons plus ou moins ténus, fontaines, voix, bruits de chariots ou d'objets métalliques... En quittant les couloirs de liaison pour pénétrer dans les jardins, ou des cours intérieures, la sensation de l'espace et l'ambiance sonore se trouve radicalement modifiée, en quelques pas. La réverbération s'atténue beaucoup, des éléments végétaux viennent amortir les sons, l'espace s'ouvre vers le haut, dégagé des plafonds abritant notre cheminement. A mi-parcours, une échappée mène vers un portail rejoignant les quais du Rhône, laissant s'engouffrer subitement une nappe de moteurs en flux quasi continu sur ce grand axe urbain. On est brusquement tiré de notre douce rêverie déambulatoire par cette intrusion automobile au sein de ce qui pourrait être comparé à un oasis de calme en centre ville. Mais dés que l'on s'éloigne, le lieu s'apaise à nouveau et reprend très vite sa sérénité nocturne. Dernière chose parmi les constantes, et non des moindres, la présence incontournable de ventilations, aérations, climatisations et autres ventilateurs brasseurs d'air. J'en ai cité une, avant même de pénétrer dans l'enceinte hospitalière, mais force est de constater qu'elles sont légions et qu'une fois la magie des lieux retombées, on les entend d'un bout à l'autre du parcours. Le paradoxe étant que ces ventilations sont tellement présentes, voire omniprésentes, qu'on ne les décèle pas immédiatement. Il faut que, progressivement, l'oreille se rende à l'évidence que, dans la sérénité apparente de cet hôpital, les aérations diverses et variées brassent beaucoup d'air, de façon assez conséquente à l'oreille. Et ce que l'on pourrait juger a priori comme un drône nuisible, par trop envahissant, devient, pour moi en tout cas, au fil de l'écoute, une musique des lieux, sans cesse renouvelée tout au long du parcours. Là encore, le calme des espaces traversés renforce l'identité de ces soufflants. Ceux qui sont discrets, que l'on perçoit juste en les approchant de près, ceux qui sont très présents, ceux qui cliquettent, ou qui tournent rond, ou qui varient dans leur vitesse de rotation, qui chuintent, qui ronronnent, qui sifflent... Là encore, je me trouve en présence de toute une série d'objets Balades sonores -Carnet de notes -Desartsonnants -Avril 2014