Les chroniques latines et le Ve siècle : entre mutations assumées et continuité désirée, Tagung "Das 5. Jahrhundert als Transformationszeit zwischen Spätantike und Frühmittelater", Albert-Ludwigs-Universität Freiburg, 5-7 april 2017 (to be published by De Gruyter in 2023) (original) (raw)

Le 5 e siècle comme époque de transformation entre Antiquité tardive et haut Moyen Âge Freiburg-im-Brisgau – Albert-Ludwigs-Universität-5-7.04. 2017 Les chroniques latines et le V e siècle : entre mutations assumées et continuité voulue Aux V e et VI e siècle, plusieurs chroniqueurs de langue latine se sont faits les continuateurs de la Chronique que Jérôme avait close en 378 : Prosper, Hydace, les auteurs de la Chronica gallica (aa. 452 et 511) puis le comte Marcellinus. Tandis que Prosper fut continué, pour la seconde moitié du V e siècle, par Victor de Tunis et Marius d'Avenches, Cassiodore ajouta sa propre chronique, tandis que des continuateurs prolongeaient la chronique de Marcellinus de 535 à 558. La question qui est ici examinée est celle de la présence-ou non-d'indices qui tendraient faire du V e siècle une période-charnière entre les notions modernes d'Antiquité et de Moyen Âge. De ce point de vue, il convient de départir les chroniques écrites au cours du V e siècle de celles qui, postérieures, rapportent des faits de ce même siècle. Il s'agit là de discerner s'il existe des différences entre les perceptions contemporaines et celles qui furent consignées a posteriori. Un autre objet d'étude consiste à repérer ce qui, dans les notices de ces chroniques, pourrait signifier la fin d'un monde et l'éclosion d'un nouveau. L'enjeu est de mettre si possible en relief des sentiments ou des appréciations de changement ou de mutation, et de voir si-et en quoi-ces chroniques latines dessinent pour le V e siècle des lignes historiques continues, changeantes ou brisées. La périodisation étant l'acte de l'historien par excellence, la place du V e siècle dans celle-ci, qui est celle du passage supputé de l'Antiquité au Moyen Âge, doit indubitablement passer par un examen méticuleux des paradigmes de transformation dans l'ensemble des textes. Parmi ceux-ci, les observations des chroniqueurs tiennent une place éminente dans la mesure où ceux-ci cherchent à fixer le mémorable, dessinant des lignes tantôt optimistes, tantôt pessimistes, dans un contexte où la démarche chrétienne vers le salut doit donner un sens aux res gestae d'un Empire romain d'Occident soumis à de multiples vicissitudes.