Le travail féminin et les économistes français et anglais du XIX e siècle (original) (raw)
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Quelle place pour les femmes dans les utopies anglaises publiées pendant la Révolution française
L'Harmattan, 2007
Quelle place pour les femmes dans les utopies anglaises publiées pendant la Révolution française ? C'est un lieu commun que d'affirmer que la Révolution française a provoqué en Angleterre un immense intérêt, et chez certain, provoqué un élan d'enthousiasme. Non seulement de très nombreux pamphlets furent publiés, pour et contre, mais tout le champ littéraire se politisa et se polarisa. Beaucoup vécurent la Révolution française comme une utopie, au sens de projet émancipateur permettant de transcender les entraves qui enserraient encore les facultés humaines. Dans sa Défense des droits de la femme, publiée en 1792 mais écrite au cours de l'année précédente, Mary Wollstonecraft imagine une société qui donnerait aux femmes la juste place que la raison, et non plus la domination masculine, leur assigne. « These may be termed Utopian dreams, » concède-t-elle 1 , mais
Chômage en France et en Grande-Bretagne, 1990-2000 : la situation spécifique des femmes
Revue française de civilisation britannique
De prime abord, tout semble distinguer le chômage des femmes en France de celui des femmes en Grande-Bretagne : leurs taux déjà, sensiblement plus élevés en France qu'en Grande-Bretagne-sur la période qui nous intéresse, ils sont passés de 11,1 % en 1990 à 11,5 % en 2000 en France, contre respectivement 6,5 % et 4,8 % en Grande-Bretagne ; les différentiels hommes/femmes ensuite-en France, les femmes enregistrent des chiffres de chômage bien plus élevés que les hommes (ainsi en 2000, en France, 11,1 % de femmes étaient au chômage, contre 8,4 % d'hommes), alors que c'est l'inverse en Grande-Bretagne (respectivement 4,8 % et 6,1 %). Ces premières constatations incitent certains observateurs à conclure, un peu trop vite cependant, que les femmes subiraient une discrimination sur le marché du travail en France alors qu'elles seraient favorisées en Grande-Bretagne. Une analyse plus poussée de la situation des femmes sur le marché du travail en France et en Grande-Bretagne rend compte de points communs bien plus significatifs que les premières statistiques citées plus haut, et fait converger ces données vers l'idée d'une grande précarité de la situation des femmes sur le marché du travail, en France comme en Grande-Bretagne. Au nombre de ces éléments communs on peut tout d'abord compter un maquillage statistique qui, dans les deux pays, amoindrit considérablement les chiffres du chômage enregistrés par les femmes, et, on le verra, de façon plus importante encore en Grande-Bretagne qu'en France ; viennent ensuite les facteurs économiques invoqués pour expliquer un plus grand chômage féminin en France ou un moindre chômage des femmes en Grande-Bretagne : le développement du travail atypique pour les femmes (et notamment le travail à temps partiel) ou encore la ségrégation professionnelle qu'elles rencontrent, c'est-à-dire leur concentration dans un certain nombre de métiers ou de branches d'activités restreints. Il sera intéressant de
Travail et travailleuses en Europe occidentale (1830 - 1930)
L’historiographie consacrée à la place de la femme dans le monde du travail, apparue à l’orée des années 1970, cherche à mettre la lumière sur une question longtemps occultée par les historiens : « la surexploitation des femmes cantonnées dans des secteurs spécifiques […] et sous payés », comme l’explique F. Thébaud (Écrire l’histoire des femmes et du genre. ENS, Lyon, 2007). Depuis ce renouveau historiographique, de nombreuses historiennes et historiens se sont emparés de la question des enjeux de genre au travail. Selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, le travail constitue une « activité humaine exigeant un effort soutenu, qui vise à la modification des éléments naturels, à la création et/ou à la production de nouvelles choses, de nouvelles idées ». Malédiction décriée par les Anciens, de la tripartition médiévale, consacrant l’infériorité des laboratores, à la généalogie nietzschéenne, le travail devient, à l’orée du XIXe siècle et de ce que l’historiographie a longtemps surnommé la « Révolution industrielle », une activité valorisée et valorisante ouvrant les portes du confort matériel et personnel. Ceci est vrai quand l’on observe les faits en occultant de notre vision la moitié du ciel. Si le travail masculin fut porté aux nues par l’idéologie dominante du « long XIXe siècle » d’E. Hobsbawm, ce n’était pas le cas pour le travail féminin. Celui-ci était décrié, discrédité, jugé contre-naturel dans les villes d’Europe occidentale, de Grande-Bretagne, de Belgique, de France, d’Allemagne, d’Italie et d’Espagne. La travailleuse, celle qui vend sa force de travail pour obtenir un salaire, avait mauvaise réputation. Là n’était pas sa place. Pourtant, les faits sont têtus. « Les femmes ont toujours travaillé » selon S. Schweitzer, en grande majorité dans le secteur primaire au XIXe siècle, certes, mais leur place en tant que salariées, ouvrières et domestiques ne fit que croître corrélativement aux mutations de l’emploi dans les sociétés industrielles.
2018
Docteure en histoire moderne Membre associée LaDéHis et Histoire du genre EHESS Paris Répondre à la question posée dans le titre, oblige au préalable à s'interroger sur la visibilité et l'invisibilité des femmes en histoire. En suivant la réflexion de la chercheuse Paulette Robic 1 , il s'agit de partir du silence des sources historiques 2 pour rendre visible les actrices de l'histoire et finalement faire émerger leurs rôles économiques. Aujourd'hui, la numérisation massive des documents, des archives et des livres semble offrir des possibilités nouvelles aux usagers de la recherche 3. Dans un monde numérique idéal de la recherche empirique historique, et avec un peu d'imagination, de nouvelles pratiques pourraient donner des résultats inattendus. Par exemple, le chercheur ou la chercheuse accumulerait des milliers de sources collectées-les textes devenant alors des données numériques-en vue de traitement pour construire un récit historique. Ce monde idéal serait performant grâce aux outils informatiques nouveaux et aux différents systèmes de recherche en ligne : un moteur de recherche comme Google et ses puissants algorithmes, ou encore des portails comme ceux des Archives de France et de la Bibliothèque nationale de France. Une requête tapée sur l'ordinateur renverrait alors les résultats escomptés en quelques secondes. Leur présentation pourrait être celle-ci :
Les syndicats espagnols et le travail industriel des femmes (1872-1913)
in: Eva Tilly (coord.), Genre et identités en Espagne du Moyen Âge à nos jours. Un plaidoyer pour la sororité. Paris : Indigo & Côté-femmes éd., 2020
Au cours du XIXe s. le travail des femmes dans l’industrie est devenu de plus en plus fréquent, y compris dans des métiers plutôt réservés aux hommes. En Espagne, les anarchistes ont développé un discours sur l’émancipation féminine, mais le mouvement ouvrier a été presque aussi réticent à promouvoir la syndicalisation féminine qu’il ne l’était au travail des femmes dans les usines. Nous confrontons ici les décisions contradictoires des congrès, quelques articles de la presse ouvrière qui le sont tout autant et la réalité de terrain dans le secteur de la chaussure à Barcelone avant 1914, où l’on observe une mise sous tutelle masculine des ouvrières.