Folgen ungewollter Öffentlichkeit: Abwertende Pressebeiträge aus der Sichtweise der Betroffenen (original) (raw)

Cattacin, Sandro, Toni Ricciardi et Irina Radu (éd.) (2015). La catastrophe de Mattmark dans la presse. Analyse de la presse écrite. Genève: Université de Genève (Sociograph - Sociological Research Studies, 20).

Une catastrophe représente en soi un évènement capable d’attirer l’attention des médias. Ainsi, le 30 août 1965, à Mattmark, le direct télévisé et la présence ininterrompue des journalistes sur place durant des semaines mobilisent l’opinion publique sur les conditions de vie des travailleurs immigrés en Suisse et sur les risques d’une exploitation abusive des ressources humaines et naturelles. La catastrophe de Mattmark révèle le poids des médias dans la constitution de l’opinion publique. Le journalisme d’investigation en direct change la nature des relations entre l’employeur et l’opinion. L’imaginaire technique évolue. La suspicion devient première, la confiance seconde. Se taire ne relève plus de la maîtrise et du sang-froid de la conduite des opérations en situation de crise ; au contraire, communiquer sur la crise et les actions en cours relève de la nécessité. Nous nous posons ainsi la question de savoir si cette catastrophe a été en Suisse un élément majeur de la mutation de la communication en situation de crise et de la prise de conscience collective de nouvelles menaces. C’est à travers l’étude des articles de divers journaux – suisses, espagnols et italiens – que nous avons tenté de nous faire une idée du traitement de cette catastrophe, tant au niveau de la reconstruction de l’histoire qu’au niveau du regard du journal au sujet de cet évènement.

Pierre Albert, Ursula E. Koch, Rémy Rieffel, Detlef Schröter, Philippe Viallon, dirs, Les médias et leur public en France et en Allemagne/Die medien und ihr publikum in Frankreich und in Deutschland. Paris, Éd. Panthéon-Assas, coll. Information et communication, 2003, 430 p

Questions De Communication, 2004

Récits en partage. Expériences de la sérialité en culture médiatique

Thèse de doctorat, 2018

Cette thèse vise à analyser les formes de l’expérience des récits sériels en culture médiatique, dans les différents supports à travers lesquels se sont déployés les feuilletons et les séries du XIXe au XXIe siècle (journal, bande dessinée, cinéma et télévision notamment). La relation des publics aux récits sériels est fondée sur la dynamique de la diffusion discontinue et de la récurrence, qui structurent une promesse de retrouvailles. Les expériences sérielles ne se limitent pas au moment d’actualisation des épisodes ni à l’objet « récit » en tant que tel : elles se prolongent de diverses manières durant le temps d’attente inter-épisodique. En outre, fondées sur l’échange et le partage, elles sont indissociables de la sociabilité qu’elles impliquent, ainsi que des interactions entre les pôles de la production et de la réception, qui passent par diverses médiatisations et favorisent la formation de communautés interprétatives. Il s’agit donc d’expériences médiatiquement situées : les caractéristiques thématiques ou formelles des récits ne sont pas détachables de facteurs économiques ni de leurs contextes de production et de réception. Afin de décrire la spécificité de l’engagement dans les récits sériels dans toute sa complexité, je propose de suivre une démarche intégrative, articulant l’étude des dispositifs narratifs et de la dimension sémantique des récits sériels à celle de leurs usages socioculturels. This thesis analyses the modalities under which serial narratives are experienced in media culture, looking at the different media in which serials and series were developed from the 19th to the 21st century (newspapers, comics, cinema and television in particular). The way different audiences relate to serial narratives is grounded in the dynamics of discontinuous distribution and recurrence, thus framing their expectation of a renewed event. Serial experiences are not limited to the moment of reading or viewing, nor to the “narrative object” as such: they extend beyond it in various ways during the inter-episodic waiting time. Moreover, since these experiences are based on exchange and sharing, they are inseparable from the sociability they imply, as well as from diversely mediatized interactions between production and reception, which favor the emergence of interpretive communities. Therefore, these experiences are conditioned by the media from which they stem: the thematic and the formal dimensions cannot be separated from the material conditions, within the contexts of production and reception. In order to describe the specific modes of engagement of audiences with serial narratives in all its complexity, I follow an integrated approach, by studying narrative devices and the semantic dimension of serial narratives as well as their sociocultural uses.

Cattacin, Sandro; Toni, Ricciardi; Irina, Radu (éds, 2015), La catastrophe de Mattmark dans la presse. Analyse de la presse écrite

Une catastrophe représente en soi un évènement capable d’attirer l’attention des médias. Ainsi, le 30 août 1965, à Mattmark, le direct télévisé et la présence ininterrompue des journalistes sur place durant des semaines mobilisent l’opinion publique sur les conditions de vie des travailleurs immigrés en Suisse et sur les risques d’une exploitation abusive des ressources humaines et naturelles. La catastrophe de Mattmark révèle le poids des médias dans la constitution de l’opinion publique. Le journalisme d’investigation en direct change la nature des relations entre l’employeur et l’opinion. L’imaginaire technique évolue. La suspicion devient première, la confiance seconde. Se taire ne relève plus de la maîtrise et du sang-froid de la conduite des opérations en situation de crise ; au contraire, communiquer sur la crise et les actions en cours relève de la nécessité. Nous nous posons ainsi la question de savoir si cette catastrophe a été en Suisse un élément majeur de la mutation de la communication en situation de crise et de la prise de conscience collective de nouvelles menaces. C’est à travers l’étude des articles de divers journaux – suisses, espagnols et italiens – que nous avons tenté de nous faire une idée du traitement de cette catastrophe, tant au niveau de la reconstruction de l’histoire qu’au niveau du regard du journal au sujet de cet évènement.

Négocier des « choix de société » dans l'espace public : les critiques publiques sur la couverture médiatique de la crise de la COVID-19

Journées d’étude Du confinement au monde d'après. Quelles réponses des sciences humaines ?, 2021

Face à la pandémie de COVID-19, les autorités politiques prennent des décisions influençant le fonctionnement de nos sociétés. Effectuer de tels choix implique d’établir une hiérarchie des priorités et de prendre les intérêts de certains acteurs en compte potentiellement au détriment d’autres. Des discours sont alors produits dans le but de convaincre ou du moins de susciter l’adhésion à la décision prise. Dans nos démocraties et dans le système belge, les journalistes jouent un rôle important puisqu’ils ont pour mission d’informer le grand public sur les choix effectués par les différents gouvernements en relayant certains discours. En fonction notamment de leur ligne éditoriale, les médias d’information doivent procéder à des choix sur la façon de couvrir la crise sanitaire, de prioriser certains sujets plutôt que d’autres et de cadrer, contextualiser ou critiquer l’information d’une certaine manière plutôt qu’une autre. Pour autant et malgré ce rôle au sein de l’espace public, cette couverture médiatique de la crise de la COVID-19 est critiquée. Ces critiques peuvent provenir de types d’acteurs publics bien différents (associations, scientifiques, médias, professionnels, experts...) qui sont susceptibles de produire des discours diversifiés. À titre d’exemple, certains jugent la couverture médiatique comme partisane, d’autres voient en la presse une recherche de sensationnalisme. Ce qui nous intéresse ici est la critique publique effectuée par des acteurs publics, c’est-à-dire des personnes ou groupes de personnes qui sont en position d’influence au sein de l’espace public. La critique ainsi produite ne se cantonne pas à donner un avis (positif ou négatif) sur telle ou telle situation mais possède une composante méta-discursive, autrement dit elle vise également à se positionner et à positionner les autres acteurs dans l’espace public en légitimant ou non tel ou tel discours - et donc telle ou telle identité ou relation. Dans cette polyphonie de voix, pour ne pas dire cacophonie, un double enjeu majeur apparaît : le statut des différents types de discours lors d’une crise majeure et la manière dont la critique est mobilisée pour appuyer, (re)négocier ou remettre en question leurs statuts. En se basant sur l’analyse des critiques publiques sur les médias d’information et les journalistes (ainsi que des « réponses » à ces critiques), l’objectif de la communication consiste dès lors à interroger les différents aspects de ces critiques et la manière dont se négocient des choix de société dans l’espace public en contexte de crise. Au travers d’une méthodologie d’analyse de discours, l’intervention abordera en particulier les questions suivantes : - Quelles sont les critiques émises sur les arbitrages effectués par les médias relatives à la couverture médiatique ? - Quelles sont les pratiques discursives au travers desquelles les acteurs se construisent comme légitimes pour émettre une critique des médias au nom ou non d’un collectif ? - Quels arguments sont présentés ? - Quels intérêts sont représentés et comment sont-ils légitimés ? - Quelles sont les valeurs mobilisées dans les critiques des médias et comment le sont-elles ? - Comment les discours critiques élaborent-ils le rapport entre science et démocratie ? - Quels types de discours sont davantage légitimés par les médias et en quoi cette légitimité leur confère un statut particulier ? Le centre de recherche Engage tentera d’apporter des éléments de réponse à ces questions de manière collaborative en mettant en commun les domaines d’expertise de ses différents membres travaillant actuellement sur des sujets comme les critiques des journalistes par les politiques, l’analyse de discours médiatiques et politiques, les pratiques des différents acteurs dans les écosystèmes médiatiques, le rôle de la participation citoyenne dans ces derniers ou encore les usages de médias par ces mêmes citoyens.

Normand Landry, Alexandre Blanchet, Olivier Santerre, Marie-Josée Dupuis et Sylvain Rocheleau - Inégalités et COVID-19 : impacts de la crise sanitaire sur les opinions à l’égard des personnes assistées sociales et leur représentation médiatique au Québec

Lien social et Politiques, 2022

FR : Cet article présente les résultats d’analyse d’un sondage effectué auprès de 2060 répondants en juin 2020 quant à leurs opinions à l’égard des personnes assistées sociales au Québec. Il fait état des impacts de la crise sanitaire sur ces opinions et il offre une analyse de la couverture médiatique de l’assistance sociale effectuée entre le 23 mars et le 25 juin 2020. Cette période correspond au premier confinement vécu au Québec en raison de la COVID-19. Les conclusions mettent en lumière une congruence entre des opinions durablement négatives à l’égard des personnes assistées sociales, un faible niveau d’acceptabilité sociale des aides particulières qui pourraient leur être versées en période de crise sanitaire, une marginalisation médiatique des thèmes et des enjeux associés à l’assistance sociale en contexte de crise sanitaire, et l’absence de mesures mises en place par le gouvernement du Québec afin d’atténuer ses impacts pour les personnes assistées sociales. Mots-clés : assistance sociale, crise sanitaire, COVID-19, protection sociale, opinion publique, couverture médiatique, cadres médiatiques EN : This article presents the results of a survey conducted in June 2020 amongst 2060 respondents about their opinions regarding social assistance recipients in Quebec. It reports on the impacts of the health crisis on these opinions and provides an analysis of the media coverage of social assistance produced between March 23 and June 25, 2020. This period corresponds to the first lockdown experienced in Quebec due to COVID-19. The conclusions of our work highlight a congruence between lasting negative opinions towards welfare recipients, a low level of social acceptability of the specific aid that could be paid to them during a health crisis, a low level of media coverage of the issues associated with welfare in the context of a health crisis, and the absence of measures undertaken by the Quebec government to mitigate its impacts on welfare recipients. Keywords: social assistance, health crisis, COVID-19, social protection, public opinion, media coverage, media frames