Les lieux d'internement nazis en Moselle (original) (raw)

Des camps d'internement à la Légion étrangère

OSTIUM, vol. 19, 2023, no. 2., 2022

The French Foreign Legion is a peripheral yet central element of the French armed forces: peripheral because the majority of its personnel are foreign nationals, although the centrum is based in France. During the First World War, France was urged to set up "internment camps" to protect its own internal affairs and interests as well as the safety of the foreign (enemy) nationalssuch as Hungarian, Austrian and German citizens-living in its territory. The French state sent these foreigners to internement camps, including Aladár Kuncz, a Hungarian, living in France. Kuncz wrote his book Fekete kolostor (Black Monastery) in which he tells his story of a given camp where he was waiting for the end of the war. It was first published in Hungarian in 1931, and later in foreign languages. In his book, which runs to hundreds of pages, he describes the hardships he and his fellow prisoners had to face: the daily life in the camp, the hunger, the loneliness, the boredom, the retaliation, and the list goes on. The only way for a person-and in most cases, for their families-to escape the harsh conditions of an internment camp was through the Foreign Legion. How many of the more than 8,000 Austro-Hungarian internees-including children, women and the elderlydecided to apply to the Foreign Legion?

Archéologues et historiens de l'art au service du nazisme : l'exemple de la Moselle annexée au Troisième Reich (1940-1944)

Ecrire le passé: la fabrique de la Préhistoire et de l'Histoire à travers les siècles, 2010

Le processus d'asservissement des sciences humaines par le nazisme a fait l'objet de nombreuses recherches depuis les années 1970. Cependant, ce n'est que plus récemment que des travaux se sont attachés a reconstituer l'itinéraire des scientifiques eux-mêmes et à évaluer leur degré de compromission. Il est donc désormais possible de constater sans équivoque la forte implication d'une majorité de chercheurs au service de la politique hitlérienne ; en ce qui concerne l'archéologie, les travaux récents de W. Pape sont sur ce point éclairants. Le silence entretenu par l'ensemble des intéressés après la guerre a cependant longtemps contribué à masquer cette réalité encore dérangeante de nos jours. Dans ce contexte, l'exemple de la Moselle annexée de force au Troisième Reich est particulièrement intéressant : l'archéologie et l'histoire de l'art ont en effet largement servi aux autorités nazies pour tenter de justifier cette annexion illégale. Force est de constater que ce sont les scientifiques eux-mêmes qui leur ont fourni les éléments nécessaires, en cherchant notamment à prouver l'ancienneté du peuplement germanique de la région ainsi que le caractère intrinsèquement allemand du patrimoine mosellan.

Les lieux de mémoire : France-Allemagne

Questions de communication, 2004

l'Historial est le premier grand musée relatif à ce conflit et le premier qui se soit associé à un centre de recherche, dirigé par des historiens parmi les plus renommés au monde. Vous êtes coéditeur-avec Gerhard Hirschfeld, directeur de la Bibliothèque pour l'histoire contemporaine et professeur à l'Institut historique de l'université de Stuttgart et Irina Renz, directrice des collections d'archives à cette même Bibliothèque-de l'Encyclopédie de la Première Guerre mondiale ; cet ouvrage, paru en 2003, est le premier de ce genre et regroupe des contributions de scientifiques et d'experts de quinze pays. Bref, vous êtes un spécialiste des « lieux de mémoire », en particulier ceux de la Première Guerre mondiale. En France, l'expression s'est imposée dans le champ scientifique et au-delà, et elle renvoie immédiatement aux conceptualisations et aux cas traités magistralement par Pierre Nora (1997) et ses collaborateurs. La situation est différente dans d'autres pays. Ainsi pourriezvous préciser la distinction entre ce qui, en Allemagne ou dans la langue allemande, est appelé Gedenkstätte (lieu du souvenir) ou Gedächtnisstätte (lieu de commémoration). Gerd Krumeich.-Historique, la signification de Gedenkstätte est très précise. Elle désigne un lieu où l'on commémore des événements du passé, le plus souvent en lien avec un carnage guerrier. En revanche, Gedächtnisstätte est un néologisme pour traduire l'expression française « lieu de mémoire ». D'ailleurs, chez les littéraires et les érudits, le mot Erinnerungsort (lieu du souvenir) est beaucoup plus courant que ce terme ; il signifie un lieu où l'on commémore toutes sortes d'événements.