LA CHARGE DE CAVALERIE, UNE PRATIQUE GUERRIÈRE AU CROISEMENT DE L'HISTOIRE CULTURELLE, ANTHROPOLOGIQUE ET SOCIALE (original) (raw)
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LA CAVALERIE, ELEMENT CLE DE LA MOBILITE DES ARMEES DE L'ANCIEN REGIME ( XVII-XVIIIe SIECLES
« La cavalerie fait fort aisément une lieue en une heure dans un bon chemin, ce qui fait un quart en sus de vitesse que l'infanterie ; partant, la cavalerie parcourra en une minute quarante toises, et dans le même temps l'infanterie n'en parcourra que 33 ou 34 ». Ainsi parlait le maréchal de Puységur, qui fit l'essentiel de sa carrière sous Louis XIV. IL nous place d'emblée au coeur du sujet qui nous réunit cette année à Tours : la mobilité. La cavalerie est donc plus mobile que l'infanterie ! Cela semble frôler la lapalissade, il est pourtant des évidences qu'il est bon de rappeler. En effet, l'historiographie souligne habituellement le rôle prépondérant joué par l'infanterie à l'époque moderne. Pourtant, si l'on prend la peine de lire les contemporains, on s'aperçoit assez facilement que cette vision est quelque peu exagérée. « C'est avec raison que ceux qui sont du service appellent la cavalerie le bras droit des armées ; en effet c'est de la cavalerie que dépend d'ordinaire le bon succès des batailles et des plus importantes entreprises de la guerre », affirme Manesson-Mallet, qui n'est pourtant pas un cavalier ».
LE CHOC ET LE FEU, THEORIE ET PRATIQUE DU COMBAT DE CAVALERIE AU XVIIIe
Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, CERHIO-UMR6258 de Rennes 2. Texte publié dans Frédéric Chauviré et Bertrand Fonck (dir.), L'âge d'or de la cavalerie, Gallimard, Paris, 2015. « La force d'un corps d'infanterie consiste bien plus dans la hauteur de ses files et dans leur pressement […] que dans l'augmentation de son feu ». Le chevalier de Folard affirme ainsi, en 1715, son scepticisme quant à la place prise par le feu dans l'infanterie au début du XVIIIe siècle. Depuis que les fusils à baïonnettes ont progressivement remplacé les piques, la tactique tend en effet à s'appuyer davantage sur la puissance de feu, aux dépens du choc, et il se trouve de nombreux officiers et théoriciens pour regretter cette évolution. Emmené par Folard, tout un courant d'auteurs, s'appuyant sur les Anciens ou les vertus supposées du soldat français, s'évertue à promouvoir, jusqu'à la fin de l'ancien régime, les avantages du choc et de l'arme blanche. Tout au long du XVIIIe siècle, l'infanterie est ainsi marquée par les vives controverses qui opposent les partisans du choc et ceux du feu. La cavalerie at -elle pu rester à l'écart de ces polémiques ? La question est d'importance, car ces deux éléments déterminent en grande partie la physionomie du combat de cavalerie sur le champ de bataille. Ainsi, la charge ne sera pas conduite de la même manière si l'on fait exécuter une salve avant de joindre l'ennemi ou si l'on décide de faire reposer l'issue du combat uniquement sur le choc. La faible portée des armes et la difficulté du tir à cheval imposent d'adopter une allure réduite, voire de s'arrêter non loin de l'adversaire. Le choc, quant à lui, implique le contact direct avec l'ennemi, ainsi que la recherche d'une force suffisante pour prendre physiquement le dessus sur celui-ci. L'articulation entre le feu et le choc est donc complexe, elle l'est d'autant plus si l'on considère que la conception même du choc a pu varier avec le temps. L'usage du feu se généralise dans la cavalerie lourde durant la seconde moitié du XVIe siècle, au point de faire reposer certaines tactiques sur l'évitement du choc. Malgré le rééquilibrage opéré durant la guerre de Trente Ans, notamment par Gustave Adolphe, le feu occupe encore une place importante dans la charge au XVIIe siècle. Cependant, certaines critiques, dés la fin du siècle, ainsi surtout que les choix tactiques de Charles XII et Marlborough, laissent entrevoir une remise en cause de cet état de fait.
LES CAHIERS d'HISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE
“La symbolique des couleurs dans l’Égypte ancienne (2780-1085 av. J.-C.) et le reste de l’Afrique noire antécoloniale : importance sociale, dimension spirituelle et valeur culturelle”, 2020
and immortality. In Black Africa, sculptures therefore live only through their colors, which have an undeniable social importance, a definite cultural value and spiritual dimension.
FACE AU FEU : LES MUTATIONS DE LA CAVALERIE DANS LA SECONDE MOITIÉ DU XVIe SIÈCLE
Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, CERHIO-UMR6258 de Rennes 2. Texte publié dans Frédéric Chauviré et Bertrand Fonck (dir.), L'âge d'or de la cavalerie, Gallimard, Paris, 2015. Les reîtres « sont espouvantables à la guerre, car on ne voit rien que feu et fer ». Cette évocation brève et imagée de Montluc témoigne de l'impression que produisirent sur les contemporains les profondes transformations intervenues dans le combat de cavalerie à partir du milieu du XVIe siècle. La puissance de l'arme équestre sur le champ de bataille était jusque là incarnée par les gens d'armes, cavaliers lourds armés de la lance, héritiers directs de la chevalerie. Ils combattaient aux côtés des chevau-légers, eux-mêmes lanciers, et dont la « légèreté » était toute relative. Gens d'armes et chevau-légers s'affrontaient, comme au moyen-âge, par le choc des lances, sur leurs destriers lancés au galop. C'est cette forme traditionnelle du combat équestre qui se trouve bouleversée par l'irruption du feu. Il convient de rappeler que l'usage du feu n'est évidemment pas une nouveauté pour les troupes montées. L'apparition d'arquebusiers à cheval se remarque dès les guerres d'Italie, en liaison avec le développement de la cavalerie légère. Le corps des argoulets, levé par Louis XII à l'imitation des « Albanais » italiens, troqua ainsi rapidement l'arc pour l'arquebuse. Mais la nouveauté de ce milieu de siècle est que le feu n'est plus l'apanage de ces seules troupes. L'apparition du pistolet constitue en effet un tournant et modifie le rapport que l'arme équestre entretient avec le feu, puisque celui-ci est désormais considéré comme un élément fondamental de la charge par une partie de la cavalerie de bataille. Ce phénomène considérable ne peut manquer d'avoir de profondes répercussions sur la cavalerie. Sur l'organisation bien sûr, puisque l'apparition du pistolet s'accompagne de l'émergence d'une nouvelle catégorie de cavaliers lourds, mais, au-delà, elle induit également de nouvelles tactiques, de nouveaux modes de combats, voire une évolution de son éthique. L'arme équestre doit donc faire face à un défi de grande ampleur, qui questionne sa capacité à évoluer, à adapter son rôle dans les combats, mais aussi à emporter la décision sur le champ de bataille, alors que l'affirmation de l'infanterie a remis en cause son hégémonie depuis la fin du moyen âge.
ABSTRAIT: En étudiant des sources byzantines, latines et slaves, on peut comprendre davantage le rôle que le cheval jouait dans l’organisation militaire des peuples slaves dans la période du VIe au XIe siècle. Subséquement, une analyse approfondie des rites et des coutumes dans lesquels cet animal tenait la place prépondérante, nous fournit les indications suivant lesquelles des Slaves de cette époque ont pris usage de la cavalerie comme formation militaire bien développée. MOTS CLÉS:Slaves, cavalerie, infanterie, acies, legio, turma, rite divinatoire, rituel, système des croyances indo-européennes
LA CHARADE DES EXILÉS. UNE LECTURE DE « LE CYGNE » DE BAUDELAIRE
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The Charade of the Exiled. A Reading of Baudelaire's "Le Cygne". This study offers a reading of the most commented poem of the Fleurs du Mal by Baudelaire, and suggests a possible explanation of the succession of apparently random images contained in Le Cygne. According to some authors, the poem would have opened «the way for wandering which announces the strolls of surrealists in search of "objective chances"»; its lines might hide a kind of charade in honour of the dedicatee, Victor Hugo, who loved this kind of games to such an extent as to be considered the inventor of the charade à tiroirs.
LA GUERRE D'ALGERIE : UNE HISTOIRE APAISEE?
Ce livre est publié sous la responsabilité de Christian Delacroix dans la série «L'Histoire en débats» qu'il dirige avec François Dosse et Patrick Garcia. ISBN 2-02-058951-6 © Éditions du Seuil, octobre 2005 Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
LA RENTRÉE DES CLASSES, UN ÉVÈNEMENT DANS LA GUERRE D'ALGÉRIE
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En septembre 1956, à quelques jours de la rentrée, alors que la guerre d'indépendance algérienne s'étend à l'ensemble du territoire, les services des souspréfectures de Blida et de La Calle sont alertés par un appel à la grève scolaire lancé par le FLN aux parents d'élèves des écoles primaires. La surveillance des « Français musulmans » s'étend alors aux élèves des établissements scolaires et mobilise divers acteurs venus de l'administration civile, de l'Éducation nationale et de l'armée. Dans ce conflit où l'adhésion des populations civiles est un enjeu majeur pour le FLN autant que pour les autorités coloniales, l'absence en classe devient un geste politique.