Un Ottoman en Orient. Osman Hamdi Bey en Irak, 1869-1871 (original) (raw)
Related papers
Osman Hamdi Bey et la chronique "Orient" d'Adolphe Thalasso dans "L'Art et les Artistes" (1906-1914)
Turcica, n° 42, 2010
De 1906 à 1914, la revue L’Art et les Artistes accueillit une chronique intitulée «Turquie», et parfois, plus explicitement, «Grèce & Turquie» ou «Égypte, Grèce & Turquie» — avant de se stabiliser sous le titre plus général d’«Orient». La première chronique, en mars 1906, fixe les grandes orientations de ce bulletin artistique jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale: en tout quatre-vingt-huit épisodes, sans compter les articles de plus vaste étendue qui donneront lieu à une monographie de leur auteur, Adolphe Thalasso, Grec d’Istanbul. Parenthèse exceptionnelle pour la réception en France des arts modernes et anciens de et dans l’Empire ottoman, la chronique de Thalasso, principalement archéologique à ses débuts, par la suite soucieuse de décrire l’émergence et l’affirmation d’une école turque de peinture, fait écho à la pensée d’Osman Hamdi Bey (1842-1910), fondateur de l’École des beaux-arts, du Musée archéologique d’Istanbul et peintre. In 1906, the magazine L’Art et les Artistes inaugurated a column called 'Turkey' or, more specifically, 'Greece and Turkey', 'Egypt, Greece and Turkey', before it adopted a wider label, 'Orient'. The first column, in March 1906, determined the main trends of this art bulletin, which went on till the First Word War: eighty eight papers were published, regardless of feature articles later published as monographs by the author, Adolphe Thalasso, born in a Greek family of Istanbul. These years represent an exceptional interlude in the French reception of the antique and modern arts produced or preserved in the Ottoman Empire. Thalasso’s column focused first primarily on archaeology, then on the emergence of a Turkish school of painting. One could find in his papers an echo of the concerns of Osman Hamdi Bey (1842-1910), painter and founder in Istanbul of the Archaeological Museum and of the School of Fine Arts.
Les Ottomans à Alexandrie [durant la Première Guerre Mondiale]
Alexandrie dans la Première Guerre mondiale, 2018
C’est en tant que base arrière pour les armées alliées, engagées dans les Dardanelles, en Libye, et en Syrie, dans le Sinaï contre les armées ottomanes et austro-germaniques qu’Alexandrie joue un rôle fondamental lors de la Grande Guerre. C’est donc dans le contexte général de la « Guerre mondiale » et surtout dans cette fonction de « camps de prisonniers de guerre » ou en tant que « cimetière » qu’il faut chercher la présence matérielle des Ottomans dans cette ville.
For a long time, the Ottoman Empire showed a great generosity in the archaeological field. In the 17th and 18th centuries, Italy, France and England took an active part in the quest of antiquities. A change occurs, however in the second half of the 19th c., in particular after Osman Hamdi Bey's appointment at the head of the direction of Antiquities in 1881. He strengthened the law on antiquities in 1884, undertook the first Ottoman archaeological excavations and protected in a more effective way the antiques, while organizing the concessions that could be granted to foreigners. But paradoxically, if the Ottoman patrimonial effort of protection was above all concerned with archaeology, Osman Hamdi Bey took no me sure to oppose the export of Muslim art or of liturgical objects of the minorities of the Empire. It is not before April 23rd, 1906, that a law forbade the export from the territory of all antiques belonging to the Islamic art and industry.
Revue d'histoire moderne et contemporaine, 2023
C. C. Lougee qui leur a consacré un livre à travers le cas de la famille Champagné de Robillard. Mais la plupart proviennent d'élites protestantes, globalement rompues à l'art du récit. L'originalité de la correspondance de Farenge qui la rend rare et très intéressante réside dans l'origine sociale des protagonistes : Farenge et sa famille sont issus d'une lignée de teinturiers, vivant dans une petite ville à quatre lieues de Nîmes. Farenge épouse Madelaine Fontanès, issue d'une famille prospère de propriétaires et de marchands en août 1685 et part un an plus tard en exil avec son frère cadet et deux compagnons, dans le plus grand secret. Si une lettre retrace son voyage, sa correspondance est surtout intéressante pour suivre son exil à Genève, puis à Lausanne et à Berne d'où proviennent huit lettres et où il prépare le départ de sa femme. Le couple réuni part en 1693 pour l'Irlande, à Dublin où l'enquête s'arrête puisque c'est là que sa trace se perd. Ses enfants seront encore mentionnés dans les registres de l'Église française de Dublin. Ce parcours restitué avec soin par l'historienne laisse place ensuite à une analyse précise de la correspondance tant dans ses aspects matériels que dans son contenu. Fortement marqué par le langage de la prédication réformée, Farenge alterne manifestation de son affection et exhortation auprès de sa famille, endossant pleinement son rôle de pasteur domestique. Mais les lettres permettent aussi d'avoir accès à des détails concrets sur la fuite, sur les transferts d'argent des exilés au moment de leur départ afin de ne pas prendre le risque de transporter de liquidités sur soi, sur le rôle des femmes qui arrivent souvent séparément et doivent préparer avec prudence leur évasion. Cet ouvrage synthétique, on le comprendra, est une ressource précieuse pour l'historien du Refuge : parce qu'il met à la disposition du lecteur des sources inédites dûment commentées et accompagnées d'un index biographique très utile ; mais surtout parce qu'il permet d'avoir accès à des acteurs moins facilement saisissables, ceux de l'entre-deux qui, sans être misérables, ne disposent pas d'un solide réseau pastoral, marchand ou aristocratique, ni d'une volonté de laisser des mémoires pour la postérité.
WINTER, Stefan. « Ibn al-'Arabi l'Andalou » (sic ; titre original : « Ibn al-‘Arabi et les Ottomans ») dans coll., Arabitudes : l'altérité arabe au Québec (Montréal : Fides, 2010), 120-127.
Etre immigré algérien dans l'Empire ottoman (1830-1918) [Introduction]
2022
En reconstituant les trajectoires des Algériens musulmans qui s’installent au Moyen-Orient depuis la conquête française de 1830 jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, cette thèse analyse la cristallisation d’un statut d’immigré/réfugié (ar. muhājir, tr. muhācir) pourvoyeur de droits spécifiques, ainsi que les pratiques de la nationalité impériale et de la protection consulaire française en contexte ottoman. Adoptant une approche d’histoire sociale, elle se focalise sur les ressources mobilisées par ces Algériens au cours de leurs circulations entre les espaces coloniaux et ottomans et sur la manière dont ils se saisissent des diverses institutions pour faire valoir leurs droits ou pour négocier des privilèges. Enfin, cette thèse porte aussi sur les carrières politiques et intellectuelles des deuxièmes et troisièmes générations d’immigrés algériens dans le tournant du XXe siècle, à l’aune des changements de régime dans l’empire, sa chute et la naissance des États-nations au Proche-Orient. Cette thèse qui s’appuie aussi bien sur une documentation européenne que des sources en turc ottoman et en arabe, renouvelle une connaissance des migrations algériennes à l’époque coloniale, souvent tributaire des seules sources en langue française. La confrontation de sources d’horizons diverses permet de situer le phénomène migratoire dans ses contextes colonial, ottoman et mondial, restituant ainsi sa complexité.
La mission jésuite d'Arménie et la circulation des savoirs dans l'Empire ottoman 1881-
La mission d'Arménie des jésuites et la production des savoirs à la fin de l'Empire ottoman (1881-1914) Introduction: Comment s'opère la production des savoirs dans une société impériale confrontée aux nationalismes et aux renaissances culturelles nationales11? Il semble devoir exister un fossé entre les institutions étatiques tendant à concentrer les activités intellectuelles et culturelles, et les efforts des organisations proto-nationales. Cependant, on ne peut réduire la production de savoirs à une telle polarisation: elle supposerait une politisation stricte des activités scientifiques. L'Empire ottoman du dix-neuvième siècle, dans lequel de nombreux travaux de recherche sont le fait de savants étrangers, illustre ce point. Considérons la mission jésuite d'Arménie, établie en Anatolie centrale à la demande du pape Léon XIII en 1881 et expulsée avec fracas en novembre 1914.Parmi ses membres se trouvent les auteurs d'une série de publications savantes sur cette région, dontla plus connue est l'ouvrage du père Guillaume de Jerphanion sur les églises rupestres de Cappadoce (Jerphanion 1925-1936)22. Tant la presse scientifique que les journaux missionnaires montrent les jésuites actifs dans divers domaines de savoirs traversant l'histoire, de l'archéologie à l'ethnographie et à la topographie. Le rapport à l'Etat ottoman et aux renaissances culturelles nationales, tout spécialement à celle que connaît la communauté arménienne, est structurant pour cette production. Les jésuites opèrent en effet d'Adana à Marsovan/Merzifon dans un continuum linguistiquique au centre de gravité variable entre turcophonie, arménophonie et, dans une moindre mesure, hellénophonie et arabophonie. Ils affichent une ligne de loyalisme impérial dans un environnement politique où s'expriment les mouvements révolutionnaires arméniens et, après 1908, le nationalisme Jeune-Turc, avec leurs revendications culturelles respectives33. Ces différents positionnements politiques orientent l'interprétation de l'histoire et des connaissances. Dans leurs travaux, récits historiques,ethnographies, traductions ou éditions de textes, les jésuites insistent sur l'histoire de l'Eglise des premiers siècles mais aussi sur le patrimoine culturel arménien. Le paradoxe qui voit les jésuites s'opposer politiquement au nationalisme, tout en contribuant activement à la renaissance culturelle correspondante, n'est qu'apparent. Il a déjà été observé relativement à la mission de Syrie de la Compagnie de Jésus et à sa participation au réveil culturel arabe, la Nahda (Jalabert 1987 : vol. 1, 169; Verdeil 2011 : 154-156)4. Coopter la renaissance culturelle tient du bon sens missiologique. Est-ce, à l'inverse, que le cadre politique impérial est sans pertinence comme cadrede recherche pour les jésuites? La question est à double entrée. Géographiquement, il s'agit de savoir si les jésuites publient non sur, mais dans l'ensemble de l'Empire, contribuant par là à susciter de l'intérêt à une échelle impériale et non pas seulement régionale. Toutefois, c'est surtout en un sens social et communautaire que la question de l'ottomanisme des savoirs se pose: à mesure que les nationalismes fondés sur les différentes communautés ethno-confessionnelles de l'empire ont des effets centrifuges, la production de savoirs reproduit-elle la tendance des historiographies nationalistes à