Dire l'image ou la parole visible chez Platon (sur le Sophiste, 216a-214e) (original) (raw)
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Le logos du Sophiste. Image et parole dans le Sophiste de Platon
Elenchos. Rivista di studi sul pensiero antico, XXX, 2, p. 207-253, 2009
The logos of the Sophist. Image and language in Plato’s Sophist. The logos' question, one of the most important among the subjects that traverse the Plato's Sophist, has in fact some different aspects: the criticism of father Parmenides' logos, that is unable to speak about the not-being, but also about the being; the relations between logos and its cognates, phantasia, doxa and dianoia; the logos' complex structure, that is a compound with onoma and rema; the difference between naming and saying, two distinct but inseparable actions; the logical and ontological conditions that make possible to say the truth, or to lie or simply to joke; the necessity of a most flexible logos that allows us to speak about the not-being, and about the being, but at the same time is a logos dangerously similar to the sophist's one; finally, the identity between the power to produce "spoken images" and the very power to speak. The aim of the present article is giving a systematical view of the matter that grasps all these faces.
L'art de parler dans le phèdre de Platon
Hermès, 1995
Les deux rhétoriques Il y a, au principe de la rhétorique antique, une équivoque pour ainsi dire irréductible, qui procède de la conjonction entre une fonction psychagogique-jouant sur les affects de l'âme pour lui faire adopter une ligne de conduite, un êthos-et une fonction argumentative, présidant à la prise de décision dans les domaines politique et judiciaire. La rhétorique conçue plutôt comme psychagogie a une origine probablement pythagoricienne 1 , en tout cas empédocléenne 2 ; elle a pour caractère majeur de viser l'individuel, les dispositions propres à tel ou tel homme, afin de modifier l'état de l'âme, en lui faisant recouvrer la sérénité, à la manière pythagoricienne, ou en captant son attention, à la manière empédocléenne. La psychagogie est à cet égard remarquablement indéterminée quant à ses fins : ainsi Platon, dans la République (X, 605 a-b), associe à la tragédie qu'il récuse une fonction proprement rhétorique, l'éveil des affects comme le chagrin ou la pitié, ce qui équivaut à ses yeux à une insubordination dans l'âme de Γ« inférieur » à l'égard du « supérieur » ; mais le même Platon plaide pour une psychagogie scientifique, émanation de la dialectique, dans le Phèdre (261 a-b, 271c-d). Si toute rhétorique est une psychagogie, elle n'est pas toujours, ni nécessairement, fondée sur une connaissance scientifique des dispositions de l'âme de l'auditeur. Mais, le concéderait-on à Platon, on peut néanmoins se demander légitimement si la rhétorique ordinaire qui est soumise à l'examen dans
Montrer l'âme. Lecture du Phèdre de Platon
Sorbonne Université Presses, 2021
Couverture, Présentation, Introduction et Table des matières: premières 60 pages d'une étude monographique de 486 pages consacrée au Phèdre, avec une attention particulière accordée au Prologue, à la Palinodie et aux rapports structurels et thématiques entre les deux.
RÉSUMÉ : Le but de cet article est de comprendre les fonctions que dans le Sophiste l'Étranger attribue à la forme de l'Être et à celle de l'Autre. À la différence d'une interprétation de type linguistique, qui vise à déceler dans le texte une distinction entre les emplois du verbe «être», nous mettons en évidence le rôle ontologique assigné aux très grands genres dans l'entrelacement des formes. Exploitant l'ana-logie des voyelles, nous montrons que l'Être est un connecteur, qui rend actuelles les participations entre formes, tandis que l'Autre est un séparateur, qui rend actuelles leurs différences. Cette analyse permet d'éclairer les procédés dialectiques décrits dans le dialogue en termes très abstraits et de résoudre le problème controversé de l'auto-prédication sans avoir besoin de recourir à l'auto-participation. ABSTRACT: This article aims at understanding the functions of the forms of Being and the Other in Plato's Sophist. In contrast with a linguistic interpretation purporting to draw a distinction between uses of the verb " to be, " I shed light on the ontological role ascribed to " the great genus " in the interweaving of forms. Focusing on the vowel analogy, I argue that the roles of Being and the Other respectively are that of a connector and a separator actualizing the participations and the differences between the forms. The outcome of this analysis is to offer an explanation of the dia-lectical methods described in that dialogue in a rather obscure, abstract way; the much-debated question of self-predication can be settled without recourse to self-participation.
« Quand Amon parle à Platon (La statue Caire JE 38033) », Revue d’égyptologie 52, 2001, p. 85-125
Revue d'Égyptologie, 2001
Publication d'une statue provenant de la Cachette de Karnak, totalement inédite, au nom d'un dignitaire ptolémaïque nommé Platon, fils de Platon, exerçant de nombreuses prêtrises dans la région d'Esna et de Thèbes et connu par des sources papyrologiques datant de 88 av. J.C.. Les inscriptions de la statue évoquent les oracles du dieu Amon révélés à Platon lors d'une procession d'Amon d'Opé. Ce document apporte un éclairage exceptionnel sur les relations des élites dirigeantes grecques et des temples égyptiens au début du Ier S. av. J.-C.
Dialectique et art dans la 'République' et le 'Sophiste' de Platon
Revue Philosophique de Louvain, 1999
Cette étude se propose de réfléchir sur le rapport que Platon établit entre la beauté, la mesure, et la production artistique, et ce en vue de prouver que le philosophe athénien n'est pas un véritable «ennemi» des arts, à tout le moins qu'il ne peut être considéré comme un ennemi de la beauté des oeuvres «sensibles», qu'elles soient naturelles ou produites par l'homme. Et si en effet il condamne de manière radicale un certain type d'art, sans doute l'art basé sur les techniques de l'illusion et du trompe-l'oeil qui se développait rapidement à son époque, il en valorise pleinement un autre, au point d'en user comme de «l'analogue» de la philosophie 1. Grâce à l'analyse de quelques extraits du Sophiste et de la République, cette étude se propose de montrer que Platon considère un certain type de travail artistique comme l'analogue du travail du «dialecticien» et donc comme absolument respectable et même utile à l'acquisition de la science. Dans le Sophiste, cherchant à «capturer» la définition du sophiste et découvrant progressivement celui-ci comme un individu défini par sa capacité de proposer des «faux discours» et de créer des illusions, Platon établit une importante comparaison entre ce personnage et le peintre ou l'artiste en général. Les deux passages en question se trouvent respectivement en 233 e-234 c et en 235 b-236 c (avec l'achèvement de la comparaison en 236 e-237 a): nous les reproduisons en note 2. 1 À propos de l'attitude de Platon vis-à-vis de l'art se développant à son époque, cf.
De quelques figures du silence dans l'oeuvre de Platon
Revue de Théologie et de Philosophie, 2018
On chercherait en vain dans l’œuvre de Platon des développements explicites sur le silence. Mais le génie littéraire de Platon lui fait une place, et la mise en scène des dialogues, comme les interactions des personnages, mettent en jeu différentes figures du silence par lesquelles se dévoilent d’autres aspects des réflexions socratico-platoniciennes sur le langage. Les silences du philosophe s’opposent, en effet, à ceux de ses interlocuteurs, autant que la pratique philosophique du dialogue aux discours sophistiques. Car le silence véritable, celui du philosophe, n’est pas que l’absence de voix, ni même simplement l’attente d’une parole à venir, mais, en dernière analyse, un retour à la source du logos : la pensée et l’être même.
MultiMedia Publishing, 2022
La dialectique, un processus qui nous conduit à la connaissance des Formes et finalement à la Forme la plus élevée du Bien, à travers la discussion, le raisonnement, les questions et l'interprétation, a préoccupé les philosophes depuis les temps anciens. Socrate pratiquait la dialectique par la méthode du dialogue oral, qu'il appelait l'art de « la naissance des âmes » (méthode aussi appelée maya, ou méthode d'Elenchus), qui pouvait conduire, selon l'intention de Socrate, à confirmer ou infirmer déclarations, ou à la soi-disant « aporie » dans laquelle aucune conclusion définitive n'a été tirée. Chez Platon, la dialectique est un type de connaissance, avec un rôle ontologique et métaphysique, auquel on accède en confrontant plusieurs positions pour dépasser l'opinion (doxa), un passage du monde des apparences (ou « sensible ») à la connaissance intellectuelle (ou « intelligible ») aux premiers Principes. Il implique également l'ordonnancement des concepts en genres et espèces par la méthode de la division, et embrasse la multiplicité dans l'unité, étant utilisé pour comprendre l'ensemble du processus d'illumination, par lequel le philosophe est éduqué afin d'atteindre la connaissance du bien suprême, le Forme du bien. DOI: 10.13140/RG.2.2.30743.85925