Lilya Kaganovsky, How the Soviet Man Was (Un)made. Cultural Fantasy and Male Subjectivity under Stalin (original) (raw)

‪Alexey Golubev,‪‪The Things of Life. Materiality in Late Soviet Russia‪

Cahiers du monde russe, 2022

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The Overlooked of Russian Literary Historiography: for a female 19th century

Slovo, 2020

Les histoires littéraires du « grand siècle » classique russe, le xix e siècle, possèdent un caractère muséographique et patrimonial qui a souvent été relevé sans que, toutefois, leur autorité soit réellement remise en cause. Ce sont pour leur grande majorité des histoires destinées à édifier des monuments [памятники] qui s'élaborent en conséquence de façon hagiographique (les « grands » auteurs), anthologique (les « grands » textes), ethno-centrée et enfin andro-centrée, ce dernier point donnant tout son sens à cette réflexion de Roland Barthes sur l'historiographie littéraire comme une « succession d'hommes seuls 1 ». Certes, tout canon littéraire s'établit en marginalisant une grande part de la production textuelle ; mais il n'en reste pas moins que le caractère unisexe du « texte classique russe » relève d'une véritable anomalie si l'on considère le fait que l'absence des femmes dans les histoires littéraires ne correspond ni à la réalité des pratiques d'écriture et d'édition-les femmes publient en Russie depuis le milieu du xviii e siècle-, ni à celle des pratiques de lecture, puisque les écrivaines russes étaient, pour un certain nombre d'entre elles, lues et appréciées de leurs contemporains. D'autre part, leurs écrits interagissaient avec ceux de leurs homologues masculins selon des modalités diverses : dialogues épistolaires et/ou poétiques, recensions, articles critiques, lectures publiques et autres manifestations de reconnaissance 1. Barthes, 1979, p. 9.