Privatisation et fragmentation de la violence en Colombie. L’État au centre du jeu (RFSP) (original) (raw)
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Critique internationale (à venir)
À paraître en 2016. L’engagement de négociations à partir de 2003 entre le gouvernement colombien et les groupes paramilitaires en vue de la démobilisation de ces derniers a profondément transformé le rapport des institutions judiciaires à la violence organisée. En effet, les pourparlers et le processus de démobilisation qui s’en est suivi a été marqué par la réaffirmation, de la part des magistrats placés au sommet de la hiérarchie judiciaire de leurs prérogatives dans le traitement des groupes armés. Plus largement, on a assisté au positionnement de la justice comme une instance incontournable de qualification de la violence et de détermination des responsabilités dans les exactions commises durant le conflit armé. Alors que des fortes pressions existaient en faveur d’une solution qui aurait favorisé la stabilisation de la situation politique, les juges ont investi le registre du dévoilement, pour mettre au jour les accointances qui ont sous-tendu la violence paramilitaire. Cette contribution s’interroge sur les mécanismes de cette redéfinition du rôle de la justice, en mettant en exergue la manière dont ce processus participe à des tendances de judiciarisation du jeu politique qui s’inscrivent dans une durée plus longue, mais aussi en soulignant les transgressions et les ruptures qui le caractérisent.
Pauvrete, Crime et Croissance en Colombie : Disparités Régionales
Revue Tiers Monde, 2003
Cet article étudie de manière empirique la relation pauvreté- criminalité-croissance économique à partir de la littérature et d'une ana lyse statistique en deux étapes, en utilisant des données départementales sur la période 1981-1998. Les privations subies par la population et le moindre coût d'opportunité du à de faibles dotations budgétaires favori sent la criminalité, laquelle a des répercussions négatives sur les proces sus d'épargne-investissement. Les résultats obtenus suggèrent que, mal gré le développement du trafic de drogue, le risque d'augmentation de la criminalité et les pertes de croissance auraient été supérieures si la Colombie n'avait pas connu parallèlement des progrès économiques et sociaux. Ces résultats font aussi ressortir le potentiel des politiques volontaristes pour améliorer la croissance
Précarité et Covid 19 en Colombie: brève cartographie des violences
Interventions économiques, 2021
Selon les estimations de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), le nombre total de personnes en situation de pauvreté dans cette région a atteint les 209 millions à la fin 2020, soit 22 millions de plus qu’en 2019, un niveau sans précédent depuis les dernières décennies. Sur le continent latino-américain, la Colombie a une position particulière : il s’agit à la fois d’un pays confrontant un conflit armé interne, une migration massive de populations provenant du Venezuela, mais aussi, qui fait face à d’importants soulèvements politiques contre la précarité économique depuis la fin 2019 en dépit des mesures sanitaires liées à la COVID-19. La question qui m’occupe dans cet article est ce contexte politique et socioéconomique particulier de la Colombie, en présentant une brève analyse des violences en temps de pandémie globale.
2016
Land grabbing has often been analytically related to the weakness of the state in countries of the global South. Yet it is impossible to fully understand this phenomenon without taking into consideration land policies, the paradigms of agrarian development and state-produced visions of the territory. We must acknowledge that the land market is structured by the relations between economic actors – both legal and illegal – and the state. This article seeks to assess, in the case of violent land grabbing in Colombia, the role of the state both as an administrative apparatus and as the place were political power is produced. We will argue that, in spite of the central role played by the state in stripping people from their land, state institutions remain a space of denunciation and mobilization; this conclusion illustrates the power of the state as a reference and its positioning as the central field of the political game.
L'État malgré tout. Produire l'autorité dans la violence (INTRO LIVRE)
L'État malgré tout. Produire l'autorité dans la violence., 2019
Dans l’après-guerre froide, de nombreux observateurs s’inquiétaient de la multiplication de « nouveaux » conflits armés, et promettaient des États « faibles » ou en « faillite ». À rebours de ces approches, les auteurs analysent des situations dans lesquelles la violence est une forme d’action politique routinière. Les principaux protagonistes sont de multiple nature. On observe des groupes armés qui, loin de se placer simplement dans l’opposition ou la défense d’un ordre établi, naviguent dans un espace de dissidence relative. Des organisations qui exigent leur intégration à l’État, et visent à en être reconnues comme des intermédiaires, des partisans, voire des branches légitimes. Enfin, des acteurs appartenant directement à des institutions publiques. Ceux-ci cherchent à incarner l’État dès lors qu’ils tentent de se placer dans un hors-champ du conflit. Ainsi, la violence ne représente pas une remise en cause du jeu politique, mais bien une opportunité pour des acteurs de s’y intégrer, de s’y positionner, ou de s’y maintenir, et d’en tirer une forme de reconnaissance. Autrement dit, la fragmentation de l’autorité sur un territoire ne conduit pas nécessairement à l’accroissement de son autonomie par rapport au centre. Au contraire, ces contextes peuvent réaffirmer l’État en tant qu’arène politique de référence, et pousser les acteurs à poursuivre un objectif central : rester dans le jeu, plutôt que de le renverser.
Cahiers de recherche sociologique, 2012
La violence qui s’acharne contre la société colombienne a été l’objet d’une abondante littérature dans laquelle le chaos devient l’explicandum de l’action d’acteurs armés multiples : guérilla, délinquance ordinaire, paramilitaires, narcotrafiquants, Forces armées. Dans le récit officiel du conflit, l’État dit se battre contre différentes forces afin de protéger la population et les institutions légalement établies. Cependant, la violence politique institutionnelle a été, de la colonie à aujourd’hui, le principal mécanisme d’ascension au pouvoir, de même que l’appareil d’État demeure un moyen privilégié d’enrichissement. En analysant les relations sociales, ce texte démontre que les élites économiques et politiques de la société colombienne sont les principales responsables et bénéficiaires de la violence qu’elles disent combattre.
Politix, 2017
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