L´ÉDUCATION DIRIGEE VERS LE FUTUR (original) (raw)
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Philosophie de l’éducation pour l’avenir
2010
Avant-propos L'éducation est depuis toujours au centre des débats. « La première des choses pour l'être humain, c'est, je pense, l'éducation », constatait déjà antiphon le sophiste. Jamais sans doute n'est-elle cependant apparue aussi problématique qu'aujourd'hui. au drame terrible de l'autodestruction chez les jeunes-drogue, criminalité, suicide au sens littéral du terme-s'ajoute un taux inadmissible d'abandons scolaires prématurés. or qui contesterait que le vide « ne manque pas », selon le mot de samuel Beckett, en nos sociétés d'abondance ? D'ordre affectif et culturel à la fois, il suscite un ennui sans nom, générant désespoirs et violences. La nouvelle ignorance a provoqué des réformes irréfléchies qui, loin de résoudre les problèmes, les aggravent souvent, bien plutôt. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication posent, de leur côté, des défis inédits. La culture, qui est tout entière éducatrice, atteint l'individu « dans son identité profonde de personne humaine », comme l'a excellemment marqué Fernand Dumont. aussi sa désintégration entraîne-t-elle plus que tout autre facteur celle des sociétés humaines. Philosophie de l'éducation pour l'avenir XII Le cours que voici entend tirer parti des savoirs nouveaux, ainsi que des immenses richesses héritées de la tradition, en ce domaine fondamental entre tous qu'est l'éducation, afin de dégager des éléments de solution, ou, mieux encore, de prévention, à ces problèmes. il se découpe en treize leçons rédigées en un style plus direct que les autres ouvrages que j'ai consacrés à l'éducation et à la culture, dans l'espoir de contribuer de manière certes très modeste, mais peut-être plus efficace, à bâtir l'avenir de nos jeunes. T. De K.
LE RÔLE DE L’UNIVERSITÉ DU FUTUR
Cet article montre la nécessité pour l’Université de s’adapter à la nouvelle époque en mettant à jour la structure du curriculum de l’enseignement supérieur, qui devrait non seulement répondre aux demandes du marché, mais aussi apporter les connaissances nécessaires au développement de la qualification et de la formation humaniste de l’individu en plus de montrer comment atteindre le bonheur individuel et collectif.
Le "rapport au futur" des enseignants
Education Permanente, 2018
L'article propose d'étudier les professionnalités enseignantes à travers l'analyse du "rapport au futur" des enseignants, considéré, dans la lignée des approches anthropologiques et critiques du temps, comme un indicateur des formes de leur activité professionnelle présente. Sur la base d'une série d'entretiens menés auprès de trente-six enseignants, l'article vise à mettre à l'épreuve cette hypothèse sur le plan méthodologique, et présente trois profils établis par l'enquête à propos de ces rapports au futur.
B. Foudral et E. Myara Kelif (eds.), L'Âge d'or. Paradis, utopies et rêves de bonheur. De Breughel à Signac., 2023
Cupidité, La proie, En vrille, La femme au manteau bleu, Kobra… Pour les lecteurs de Deon Meyer, auteur sud-africain, l’habitude ou la règle consistaient à trouver les traductions françaises de ses livres sur les rayons des librairies consacrés à la littérature policière et dans les collections qui, dans le monde éditorial, sont organisées pour/par ce genre discursif. Si le sous-titre de L’Année du Lion – soit Les Mémoires de Nicolas Storm sur l’enquête de l’assassinat de son père – peut laisser à penser une continuité littéraire que l’on pourrait saisir sous le même encodage, l’auteur note : « ce roman s’écarte un peu de mes thèmes habituels » . Le roman est publié en 2016 sous le titre original de Koors soit fièvre en Afrikaner, ensuite Fever en anglais. Puis dans sa traduction française, en 2017, sous celui de L’Année du Lion empruntant le titre d’une partie de ce texte découpé selon une ligne chronologique scandée pour partie par des dates – d’un 20 mars à un mois d’avril avant qu’elles ne disparaissent -, aussi par des évènements qui viennent les recouvrir, ou par des moments calendaires désignés par des noms d’animaux. La Fièvre fatale, ou inaugurale, a voyagé depuis l’Afrique, elle provient de la fusion de deux virus : l’un humain, l’autre de chauve-souris. Un médecin propose un scénario selon lequel le chiroptère malade aurait contaminé un homme, assoupi sous un manguier, qui a « déjà un coronavirus dans le sang ». En quelque mois, malgré les mesures sanitaires, politiques et militaires, quatre-vingt-quinze-pour-cent de la population mondiale disparaît. Le roman a été écrit avant la pandémie du COVID, aussi certains lui ont attribué un caractère visionnaire. S’il nous fallait rendre compte de l’ensemble des questions qui travaillent ce livre, ce texte n’y suffirait pas. Aussi, du point de vue d’une anthropologie politique, ce sont deux lignes analytiques qui seront ici déployées, l’une autour de certains des aspects d’une politique du temps au travail dans le roman, l’autre autour de ceux d’une politique de la distribution des êtres qui y est à l’œuvre. Traverser ainsi L’Année du Lion, c’est considérer que son auteur écrit à l’épreuve du politique
Jérôme Bosch, mort il y a tout juste cinq cents ans, nous a laissé l'une des oeuvres les plus énigmatiques de l'histoire de la peinture : le Jardin des Délices n'a encore révélé ses secrets à aucun des innombrables exégètes qui s'y sont essayés. L'énigme semble toutefois résolue grâce à la démarche révolutionnaire d'un chercheur indépendant : Guy-Claude Burger, s'inspirant de son propre vécu, nous fait découvrir jusque dans les motifs les plus déconcertants des plus grands triptyques du peintre flamand des significations étonnamment cohérentes. Bosch aurait ainsi légué à la postérité, jusqu'à notre monde moderne voué aux crises sociales et écologiques, les clés d'un futur inespéré...
L'ENCADREMENT ÉDUCATIF VERS UNE IMPLICATION DE L'APPRENANT
Les conditions d'encadrement éducatif répondent-elles vraiment aux besoins et motivations des publics concernés ? La transmission des savoir-faire correspond-elle à l'appropriation qu'en fait l'apprenant durant son parcours ? Les résultats de mes recherches sur les pratiques langagières (M. Miehakanda, 2010) font ressortir des différences entre les intentions communicatives des enfants et celles des adultes. Ces différences sont, certes, relatives à une asymétrie naturelle entre locuteurs « experts » et locuteurs « non-experts » (D. Moore et D.L. Simon, 2002). Il s'agit, en effet, d'une dimension didactique des interactions liée à l'acquisition du langage par l'enfant, c'est-à-dire une situation de communication qui place l'adulte en position de porteur de connaissances langagières à transmettre mais aussi en position de médiateur expert maîtrisant des modalités d'apprentissage. Mais ces différences relèvent surtout de distorsions intersubjectives à prendre en compte dans le cadre d'un contrat didactique où chaque locuteur doit être considéré comme un acteur effectif impliqué dans un processus d'intercompréhension (C. Brassac, 2000) qui attribue son sens à la situation de communication. Les distorsions engendrées par une rupture entre les intentions communicatives constituent pour le pédagogue, entre autres, des opportunités favorables au repère des disparités intersubjectives entre les locuteurs en présence. Ces disparités nécessitent la médiation d'une dynamique d'interaction adultes-enfants et enfants-enfants, l'adulte enseignant aux enfants la prise en compte des différents points de vue exprimés d'une part et l'argumentation de leurs interventions d'autre part, tout ceci au rythme des tours de parole instaurés dans les échanges.
est des bouts de passé. » Sony Labou Tansi, Antoine m'a vendu son destin La dimension prospective que je vais adopter ici est nourrie par ma position de chercheur en théorie littéraire, dont l'orientation majeure est l'étude de la temporalité et en particulier la question de l'avenir, à travers les discours prophétiques et apocalyptiques dans la littérature française contemporaine. Étudier le contemporain suppose de tenir compte des nombreuses mutations culturelles et civilisationnelles en cours. Parmi celles-ci, nombre de penseurs constatent le manque d'un socle symbolique commun dans des sociétés marquées par le déficit des savoirs traditionnels, la multiplication et la dispersion des informations (dans la mondialisation, dans les nouvelles technologies de la communication, dans la tendance à l'hyperspécialisation, etc.), alors même que l'information devient l'une des valeurs majeures du contemporain. L'ancrage d'une tradition, a priori, oriente et cimente l'avenir ; dans des sociétés comme les nôtres, l'avenir devient un enjeu obsessionnel parce qu'il n'a plus rien de certain ni de déterminé. La vogue des activités de type divinatoire en est l'exemple le plus marquant (de l'astrologie de comptoir aux salons consacrés à la voyance sous toutes ses formes), au même titre que la prédictibilité exigée par les sciences exactes ou les prophéties autoréalisatrices de certains domaines de l'économie (les effets d'annonce sur les cotations boursières qui influencent incontestablement le marché des actions). Qu'en est-il cependant du rapport qu'entretiennent nos disciplines avec l'avenir ? C'est dans cette perspective que je souhaite porter ma réflexion. * * * Un philosophe comme Hans Jonas appelait à développer une futurologie dans tous les champs de l'activité humaine. Or, aujourd'hui, la conception majoritaire du futur est celle de la prédictibilité rationnelle : dépistage des maladies, rapports alarmants sur l'état de la planète, cartographies cérébrales en vue de mieux contrôler les choix de consommation et les rapports de l'offre et de la demande, statistiques et probabilités dominant largement en matière d'anticipation de l'à-venir. Il en va de même des résultats électoraux, par exemple, que les instituts de sondage cherchent à définir le plus précisément possible, le plus longtemps possible avant l'actualisation de ceux-ci par le scrutin.