Les céramiques de la cité des Arvernes au Haut-empire - Production, diffusion et consommation (I er siècle avant J.-C. – III e siècle après J.-C.) – Volume 1 – Texte – Par Jérôme TRESCARTE – Thèse de Doctorat en Archéologie – 2013. (original) (raw)

Parmi les grands secteurs de fabrication de vaisselle du monde romain, Lezoux constitue le principal centre de production céramique aux IIe et IIIe s. apr. J.-C. en Gaule et influence d’autres ateliers, principalement situés dans le bassin de Clermont, la Grande Limagne et la basse vallée de l’Allier. Ce sont surtout les productions de table à pâtes fines de ces ateliers, habituellement qualifiées de « céramiques fines », qui sont les mieux connues. Les productions de transport, de stockage, de préparation et de cuisson des aliments, à pâtes généralement plus grossières, sont quant à elles qualifiées de « céramiques communes » et ont moins suscité l’attention des chercheurs. Aucune étude traitant des aspects technologiques, culturels et économiques de ces dernières productions n’avait jusqu’à présent été menée, la recherche régionale montrant un grand déséquilibre dans la connaissance des différentes catégories céramiques, essentiellement au profit de la sigillée. Celle-ci est d’ailleurs encore souvent considérée comme le seul marqueur économique et culturel digne d’intérêt. Dans ce travail de recherches, l’accent a d’abord été mis sur l’antagonisme « céramiques fines » / « céramiques communes », sur ses différentes acceptions et sur son emploi par les chercheurs. Les recherches ont ensuite traité des vases à pâtes grossières et semi-fines généralement destinés au transport, à la resserre et à la cuisine. L’objectif était de les traiter dans une perspective technologique (façonnage, finition et cuisson des vases), culturelle (origine/acculturation, fonction et usage des vases) et économique (organisation de la production et diffusion des vases). L’étude de ces productions ne pouvait s’entendre sans celle, conjointe, des vases à pâtes fines qui leur sont presque toujours associées et souvent fabriquées dans les mêmes ateliers. En outre, l’artisanat céramique du Haut-Empire et ses productions standardisées ne pouvaient être abordés sans connaître au préalable ses antécédents du Ier s. av. J.-C. Pour ces raisons, ces recherches se sont également consacrées aux céramiques des ateliers du val d’Allier de la fin de l’époque républicaine et du début de l’Empire, qui présentent des pâtes semi-fines à fines et que l’on retrouve d’abord sur les tables arvernes (coupes, assiettes, pichets...), mais aussi dans la resserre ou pour le transport des denrées (amphorettes, grandes cruches...). Ces productions dérivent à la fois des céramiques gauloises de La Tène finale et copient les vases alors importés d’Italie. Productions de tradition clairement indigène, ces vases évoluent rapidement au contact des importations romaines d’Italie, puis de Gaule du Sud, impliquant une certaine acculturation du répertoire des formes, du traitement des surfaces des vases gaulois et bien sûr des consommateurs. Cette acculturation est ensuite à l’origine, semble-t-il, du changement d’échelle de la production de céramiques de plus en plus standardisées. Keywords : Arverns – Grande Limagne and Allier – Lezoux – fabrics technology – tableware – coarse ware used for carrying and storing goods and for preparing and cooking meals – typology – function and uses of wares – standardised ceramics – terra nigra – terra rubra – proto-sigillata – negotiatores – acculturation – distribution – territory development