L'UNION EUROPÉENNE À L'HEURE DU "MOMENT RÉACTIONNAIRE" (original) (raw)
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QUEL RÔLE POUR L'UNION EUROPÉENNE AU MOYEN-ORIENT
QUEL RÔLE POUR L'UNION EUROPÉENNE AU MOYEN-ORIENT, 2024
Quel rôle pourrait et devrait jouer l'Union européenne en vue de relancer le processus de paix en Israël et en Palestine, et notamment dans la perspective d'une solution à deux États ? Dans un entretien réalisé par Yasmina Asrarguis, chercheuse et membre de l'Observatoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation, Sven Koopmans, représentant spécial de l'Union européenne pour le processus de paix au Moyen-Orient, livre son analyse. Sven Koopmans est spécialiste en négociations de paix, diplomate, homme politique néerlandais à l'échelon national et avocat international. Il occupe actuellement le poste de représentant spécial de l'Union européenne (UE) pour le processus de paix au Moyen-Orient. Auparavant, il a été membre du Parlement aux Pays-Bas pour le parti au pouvoir, le VVD, où il fut d'abord porte-parole pour les affaires juridiques, puis pour les affaires étrangères et les missions militaires. Avant cela, il a été
L'UNION EUROPEENNE CONTRE LE BIEN COMMUN
Le « déficit démocratique » de la construction européenne est aujourd'hui chose admise par les européistes les plus ardents, qui se proposent d'y remédier. La thèse défendue ici est que ce déficit est consubstantiel au dispositif de l'Union européenne, et que faire « plus de la même chose » en intensifiant la marche vers le fédéralisme ne peut qu'accroître son caractère non démocratique. Pour l'évaluer, on recourra à la notion de bien commun, qui, au coeur de notre conception républicaine, est la plus ancienne de la philosophie politique, et bénéficie de l'apport des sciences de la complexité.
LES ALLIÉS DU FRONT NATIONAL AU SEIN DE L'UNION EUROPÉENNE
Pour des questions liées à son développement, le Front national a travaillé à la définition de son espace européen, mais aussi sélectionné des partenaires conformes à sa stratégie et à sa représentation du monde au sein du Parlement européen. Analyse avec l'historien Nicolas Lebourg, dans une note en partenariat avec la délégation socialiste française au Parlement européen. Avec Marine Le Pen, le Front national (FN) a intensifié la dimension souverainiste de son positionnement idéologique. D'ailleurs, le parti ne dispose plus à son bureau exécutif d'un vice-président en charge des affaires internationales. Mais, comme tout parti, le FN n'en demeure pas moins intégré à un écosystème international. Pour des questions liées à son développement (évolution lexico-idéologique et nécessité des financements permis par le fait de disposer d'un groupe parlementaire européen), il a travaillé à la définition de son espace européen, mais aussi sélectionné des partenaires conformes à sa stratégie et à sa représentation du monde au sein du Parlement européen.
L’UNION EUROPÉENNE FACE À L’IMMIGRATION
Diplomatie, n° 76 ISSN 2115-256X, 2015
L’Union européenne est globalement un espace d’immigration, pour deux raisons : d’une part, nombre de personnes vivent dans des pays qui s’avèrent répulsifs pour des causes politiques et/ou économiques ; d’autre part, l’UE est attractive. Or, l’Union européenne plaide, en s’appuyant sur des arguments comptables, pour une politique migra-toire unifiée. Mais celle-ci est difficile à mettre en œuvre compte tenu des situations démographiques, économiques et historiques fort différenciées des États membres ainsi que des questions sécuritaires et sociétales. [The European Union is generally an immigration area, for two reasons: firstly, many people live in countries that prove repellents political causes and / or economic; on the other hand, the EU is attractive. However, the Euro-pean Union argues, relying on accounting arguments for a unified migration policy. But it is difficult to implement given the demographic, economic and historical situations of the Member States differentiated strong and safe and societal issues.]
L'UNION EUROPEENNE VUE DU DROIT INTERNATIONAL PAR
C'est placer l'« internationaliste » dans la situation périlleuse du conteur de légendes attiré dans un guet-apens que de lui confier le soin de livrer aux lecteurs de l'Annuaire du droit de l'Union européenne son point de vue sur la nature juridique de la créature qui est l'objet de leur bienveillante attention. D'éminents membres de la doctrine internationaliste ont en effet déjà présenté, avec un brio qui n'exclut pas l'« humeur 1 », leurs vues détaillées sur la question 2. Or, en dépit de l'adoption du traité de Lisbonne depuis lors, les termes du débat n'ont guère changé. Autant dire qu'arrivant bien après la bataille, l'auteur de ces lignes risque de se cantonner à narrer à un public au mieux sceptique les faits d'armes épiques de ses aînés. Au mieux sceptique car la manière dont l'honnête internationaliste persiste à présenter l'Union européenne-i.e. comme une organisation internationale-ne manque généralement pas de susciter des réactions hostiles de la part des non moins honnêtes spécialistes du droit l'UE, dont on imagine qu'ils sont tous des lecteurs assidus du présent Annuaire. Pour la majorité de ceux-là, à l'instar de la Cour de justice 3 , l'Union est une entité autonome sui generis : bien plus qu'une vulgaire organisation internationale, mais un peu moins qu'un État, en tout cas pour l'heure, en dépit d'un processus fédéral avancé 4 .
L'UNION EUROPÉENNE COMME INNOVATION INSTITUTIONNELLE
2000
Si les approches “ intergouvernementaliste ” et “ néo-fonctionnaliste ” qui dominent les doctrines théoriques de la construction européenne ne parviennent pas à saisir pleinement ce qui fait l'originalité de cette construction et lui confère son caractère profondément novateur, c’est parce qu’elles cherchent à interpréter sa dynamique avec des catégories que la construction européenne tend à dépasser dans la pratique, catégories qu’impose à travers son fonctionnement même le système étatique westphalien d'organisation de l'ordre politique mondial en vertu d’un effet bien caractérisé par Pierre Bourdieu (1995) en terme de “ pensée d'État ” . De cette difficulté théorique témoigne le plus clairement le fait que ces approches ne divergent que sur la question de l'échelle territoriale possible ou souhaitable de l’État en Europe, partagées qu’elles sont entre deux courants opposés : celui qui veut limiter l'Union européenne à un système d'institutions intergouvernementales non susceptibles d'empiéter sur les prérogatives des États-Nations préexistants et simplement chargées de réguler un grand marché européen ouvert sur le marché mondial, et celui qui, contrairement à cette position, voit dans l'Union un État européen en devenir appelé à se substituer, par effets de spill-over (entraînement ou débordement) et transferts de compétences, aux États-Nations réduits progressivement à de simples divisions administratives . En fait, précisément en raison du caractère éminemment contradictoire de la dynamique européenne, la situation est ambivalente : elle tient à la fois de l'intergouvernementalisme – qui traduit la perpétuation de l'ancien ordre étatique dans l’Union européenne – et de l’étatisme supranational – qui est l'expression des tensions que cette perpétuation engendre. C'est cette situation qui fait de l'unification européenne un processus d'innovation institutionnelle empruntant aussi bien à une dynamique interétatique qu'à une logique de construction d'un ordre politique propre, lequel ne saurait être réduit ni à un ensemble d'organisations internationales, ni à un État territorial souverain de type traditionnel (i.e. westphalien). Mais si les théories classiques avec lesquelles on a coutume de chercher à comprendre l'ordre politique des sociétés contemporaines ne valent plus, de quels instruments, de quels référents théoriques pouvons-nous disposer pour analyser cette gestation d’une nouvelle forme d’ordre public ? Après avoir, dans une première partie, montré les limites des approches intergouvernementaliste et néo-fonctionnaliste les plus accomplies, on explorera dans une deuxième partie deux voies de recherche possibles qui montrent respectivement le caractère novateur de l'Union européenne à deux niveaux : celui de la dynamique de concurrence entre les deux ordres de gouvernement composant l'ordre politique européen (l'Union et les États-membres), concurrence qui conduit, via la redéfinition des politiques publiques, aux innovations institutionnelles qui redéfinissent en permanence l'architecture institutionnelle du nouvel ordre politique qui se déploie, et celui de l’innovation que constitue précisément cette architecture.