Former les acteurs de l'Empire: une analyse des cours de l'Ecole coloniale. (French Colonial Historical Society meeting, Aix en Provence, 15-17 june 2017) (original) (raw)

L’enseignement dans l’Empire colonial français : une vieille histoire ?

Histoire de l’éducation, 2010

L'enseignement dans l'Empire colonial français : une vieille histoire ? Pascale BARTHÉLÉMY « Ce problème de l'enseignement est sans doute le plus important et le plus complexe de ceux qui sollicitent l'esprit du colonisateur, car il contient plus ou moins en puissance tous les autres, ou il affecte leur solution » 1. Pour Albert Sarraut, comme pour la majorité de ses contemporains au moment de l'Exposition coloniale internationale de Vincennes en 1931, il ne fait pas de doute que « l'oeuvre scolaire » 2 est à ranger du côté des bienfaits apportés par la métropole dans les territoires sous sa domination. Les débats récents sur le passé colonial de la France, déclenchés, entre autres, par l'article 4 de la loi du 23 février 2005 invitant à reconnaître dans les programmes scolaires « le rôle positif de la présence française outre-mer » 3 ont fait ressurgir la question de « la mission civilisatrice » dont l'école républicaine 1

« Institutions royales et références italiennes : l’académie pour l’éducation de la noblesse à Aix-en-Provence au début du XVIIe siècle », Provence historique, n°231, janvier-mars 2008, p. 3-17

Institutions royales et références italiennes : l'académie pour l'éducation de la noblesse à Aix-en-Provence au début du XVII e siècle Dans les dernières décennies du XVI e siècle et au début du XVII e siècle, une nouvelle institution éducative, spécifiquement destinée à la noblesse, apparaît et se répand à travers l'Europe occidentale, depuis la péninsule italienne jusqu'aux Pays-Bas en passant par la France et l'Empire. D'abord simple manège, avec son écuyer et ses aides, l'académie, au fil des années, s'ouvre à d'autres disciplines et finit par assurer l'hébergement de ceux qui le souhaitent. A partir des années 1620, à Paris et dans d'autres villes de l'Europe de l'Ouest, elle se présente comme une alternative aux collèges religieux, dont les plus nombreux sont dirigés par les pères de la Compagnie de Jésus. Elle peut alors s'imposer, au cours du XVII e siècle, comme le lieu de formation par excellence des jeunes nobles qui se destinent au métier des armes. Le plus souvent propriétés d'écuyers réputés, elle contribue au développement, à la transmission et à la diffusion d'une culture équestre, plus marquée par son insertion dans le monde de la cour que par des exigences pratiques ou professionnelles. Malgré les travaux qui ont renouvelé leur approche depuis plus de deux décennies 1 , le rôle de ces académies est probablement sous évalué, face au vaste ensemble d'études qui ont été consacrées aux collèges, souvent fondés par les institutions municipales puis pris en charge par divers ordres religieux. L'extrême rareté des archives institutionnelles explique sans doute en partie cette disparité, qui renvoie également à des constructions historiographiques. Plus encore qu'une institution éducative, l'académie peut être en effet considérée comme un indice des changements que connaissent les sociétés nobiliaires dans les dernières décennies du XVI e siècle 2 ; pour la France, elle vient d'être étudiée comme le point focal d'un débat majeur qui, au lendemain des guerres civiles, concerne la redéfinition du statut de la noblesse et de son 1 Les académies nobiliaires avaient fait l'objet de quelques travaux d'ensemble parmi lesquels Albert Babeau, « Les académies », in La vie militaire sous l'Ancien régime, II.

Institutions royales et références italiennes: l'académie pour l'éducation de la noblesse à Aix-en-Provence au début du XVIIe siècle

2008

Institutions royales et références italiennes : l'académie pour l'éducation de la noblesse à Aix-en-Provence au début du XVII e siècle Dans les dernières décennies du XVI e siècle et au début du XVII e siècle, une nouvelle institution éducative, spécifiquement destinée à la noblesse, apparaît et se répand à travers l'Europe occidentale, depuis la péninsule italienne jusqu'aux Pays-Bas en passant par la France et l'Empire. D'abord simple manège, avec son écuyer et ses aides, l'académie, au fil des années, s'ouvre à d'autres disciplines et finit par assurer l'hébergement de ceux qui le souhaitent. A partir des années 1620, à Paris et dans d'autres villes de l'Europe de l'Ouest, elle se présente comme une alternative aux collèges religieux, dont les plus nombreux sont dirigés par les pères de la Compagnie de Jésus. Elle peut alors s'imposer, au cours du XVII e siècle, comme le lieu de formation par excellence des jeunes nobles qui se destinent au métier des armes. Le plus souvent propriétés d'écuyers réputés, elle contribue au développement, à la transmission et à la diffusion d'une culture équestre, plus marquée par son insertion dans le monde de la cour que par des exigences pratiques ou professionnelles. Malgré les travaux qui ont renouvelé leur approche depuis plus de deux décennies 1 , le rôle de ces académies est probablement sous évalué, face au vaste ensemble d'études qui ont été consacrées aux collèges, souvent fondés par les institutions municipales puis pris en charge par divers ordres religieux. L'extrême rareté des archives institutionnelles explique sans doute en partie cette disparité, qui renvoie également à des constructions historiographiques. Plus encore qu'une institution éducative, l'académie peut être en effet considérée comme un indice des changements que connaissent les sociétés nobiliaires dans les dernières décennies du XVI e siècle 2 ; pour la France, elle vient d'être étudiée comme le point focal d'un débat majeur qui, au lendemain des guerres civiles, concerne la redéfinition du statut de la noblesse et de son 1 Les académies nobiliaires avaient fait l'objet de quelques travaux d'ensemble parmi lesquels Albert Babeau, « Les académies », in La vie militaire sous l'Ancien régime, II.

Informer, classer, archiver. Sources et matériaux de l’histoire de la Révolution et de l’Empire. Programme du séminaire animé par Jean-Luc Chappey, Maria Pia Donato, Virginie Martin.

Thèmatique 2015-2016 : « Identités, appartenances et territoires entre Révolution et Empire » L’objectif de ce séminaire est d’offrir aux étudiants un complément de formation sur l’histoire sociale et politique et les dynamiques intellectuelles de la fin du XVIIIe et XIXe siècle en privilégiant une approche transnationale et impériale. Les séances seront spécialement consacrées à des présentations d’ouvrages par les étudiants et des discussions autour de travaux et chantiers de recherches. Ce séminaire a pour ambition d’offrir un accès aux problématiques actuelles, de donner des outils d’analyse et de critique et de favoriser le dialogue avec diverses manières d’écrire l’histoire et d’autres champs des sciences sociales. Un thème général servira de fil rouge cette année aux différentes séances : « Identités, appartenances et territoires entre Révolution et Empire ». Les étudiants seront évalués par leur assiduité et leur participation (un travail à l’oral sera exigé).

La place de l’enseignement historique dans la formation des élites politiques françaises à la fin du XIXe siècle. L’Ecole libre des sciences politiques

Politix, 1996

Le fondateur de l'Ecole libre des sciences politiques («Sciences po») a pour ambition, au lendemain de la débâcle de 1870, de «refaire une tête au peuple». Etablissement devant contribuer a la formation de l'homme politique, sur fond d'aggiornamento des classes dirigeantes, c'est essentiellement contre le droit naturel révolutionnaire et contre le volontarisme que travaille cette école qui, des lors, semble moins viser a initier a un art politique qu'a contribuer a désapprendre le rationalisme révolutionnaire et républicain par une alliance du pragmatisme et de l'empirisme. Mais cette alliance a aussi d'autres enjeux, tant politique — la légitimation d'une République conservatrice — que stratégique — s'imposer et se maintenir en tant que jeune école privée des sciences politiques. On comprend mieux des lors les caractères d'une école que l'on pourrait qualifier de «lieu neutre».

« Comment les Romains se représentaient leur Empire. L’apport des cursus sénatoriaux (époques républicaine et julio-claudienne) », dans Une république impériale en question, éd. par St. Benoist, Presses Universitaires de Franche-Comté, Dialogues d’Histoire Ancienne Supplément 24, 2021, p. 203-225.

Étudié la plupart du temps dans une perspective chronologique et prosopographique, le contenu des cursus sénatoriaux d’époque républicaine et julio-claudienne peut également aider à mieux comprendre le phénomène de territorialisation de l’Empire romain. L’usage épigraphique en vertu duquel le nom de la province gouvernée n’est pas indiqué dans les inscriptions datées de l’époque républicaine signifie que l’élément déterminant était non pas le nom de la province, mais le statut sur lequel se fondait l’intervention de tel dignitaire dans la province en question. On en déduira que l’imperium était alors perçu prioritairement comme un pouvoir, et non comme un espace. Un changement se fit jour à l’époque augustéenne, quand une nouvelle pratique épigraphique consistant à dénommer les provinces gouvernées coexista avec l’ancienne pratique. Il faut y voir un effet de la réforme de janvier 27 av. J.-C., qui contribua à faire de l’Empire un espace bien délimité en créant des provinces fixes et en les hiérarchisant. La territorialisation de l’Empire romain fut toutefois un processus de longue durée qui s’étendit tout au long de la première moitié du Ier siècle ap. J.-C. Le terme de cette période de transition est le principat de Claude, à l’issue duquel les noms des provinces furent systématiquement mentionnés dans les cursus sénatoriaux provenant de Rome et d’Italie. Mots-clés : Épigraphie – cursus sénatorial – province – Empire romain – territorialisation – réforme provinciale de janvier 27 av. J.-C. – Auguste – Claude. Abstract Mostly studied from a chronological and prosopographical perspective, the content of senatorial cursus inscriptions from the Republican and Julio-Claudian periods can also help us better understand the phenomenon of territorialization of the Roman Empire. The epigraphic usage whereby the name of the province being governed is not indicated in inscriptions dating from the Republican period means that the determining factor was not the name of the province, but the status on which the intervention of such an official in the province was based. This implies that the imperium was at that time perceived primarily as power, not as space. A change occurred in the Augustan period, when a new epigraphical practice of naming the provinces coexisted with the previous practice. This was an effect of the reform of January 27 B.C., which helped to make the Empire a well-defined space by creating fixed provinces and establishing a hierarchy among them. The territorialization of the Roman Empire was, however, a long-term process that lasted throughout the first half of the 1st century AD. The principate of Claudius brought this transitional period to an end, after which the names of provinces were systematically mentioned in senatorial cursus inscriptions from Rome and Italy. Keywords: Epigraphy – Cursus honorum inscriptions – province – Roman Empire – territorialization – provincial reform of January 27 B.C. – Augustus – Claudius.

Un siècle d'enseignement du fait colonial dans le secondaire

Laurence De Cock, « Un siècle d'enseignement du "fait colonial" dans le secondaire entre 1902 et aujourd'hui », Histoire@Politique. Politique, culture, société, n° 18, septembre-décembre 2012 [en ligne, www.histoire-politique.fr\] 1 Un siècle d'enseignement du « fait colonial » dans le secondaire de 1902 à nos jours Laurence De Cock De la question de l'immigration aux relations internationales, le colonial s'impose aujourd'hui dans les débats publics comme un prisme usuel pour appréhender l'actualité. L'école s'y trouve souvent épinglée comme complice d'une histoire au mieux mal enseignée, au pire occultée. Il va de soi que la réalité est beaucoup plus complexe. L'étude de l'enseignement d'une question, quelle qu'elle soit, ne relève pas simplement de vagues souvenirs ou d'un regard rapide sur des programmes et sur quelques manuels. Un savoir scolaire subit un processus de transformation long et complexe entre son élaboration (le choix de l'inclure dans le montage du curriculum) et son appropriation par les élèves. Il est le fruit de plusieurs étapes de traduction, à la fois successives et simultanées, qui rendent sa réalité et son efficacité très difficiles à mesurer 1 . L'étape la plus obscure reste celle de la « boîte noire » de la classe. Le colonial n'échappe pas à la règle. Si nous disposons de quelques enquêtes de l'INRP (aujourd'hui IFE) 2 concernant les pratiques d'enseignement de l'histoire de l'immigration ou des traites 3 − surtout pour le primaire −, nous n'avons comme sources pour celles du « fait colonial » que quelques enquêtes sporadiques. Cependant, d'autres méthodes d'investigation permettent de rompre avec le schéma d'un « passé qui ne passe pas 4 » ou demeuré trop longtemps tronqué à l'école. Ainsi, en combinant les effets de conjoncture, les réseaux d'acteurs intervenant sur les programmes, les prescriptions puis leurs transpositions dans les manuels scolaires ainsi que quelques échos de pratiques, on peut tenter de rendre compte d'un siècle d'enseignement du « fait colonial » entre 1902 et aujourd'hui. Nous concentrerons notre étude sur l'enseignement public secondaire général, laissant de côté l'enseignement technique (qui devient « professionnel ») et technologique. Dès la fin du Second Empire sous le ministère Duruy, l'enseignement de l'histoire s'étend jusqu'aux périodes contemporaines afin de remplir sa mission d'édification citoyenne.