Les terres cuites grecques. Pour qui ? Pourquoi ? Comment ? [exposition] (2016) (original) (raw)


Le Learning Center Archéologie/Égyptologie/SHS de l’Université de Lille, Sciences Humaines et Sociales, présente du 1er mars au 6 avril 2016 une exposition consacrée aux terres cuites grecques antiques, intitulée Les terres cuites grecques. Pour qui ? Pourquoi ? Comment ? Cette exposition prend appui sur la recherche conduite en équipe depuis trois décennies à l’université.

Développement des thèmes de l'exposition présentée sous le même titre à l'Université de Lille SHS, du 1er mars au 6 avril 2016.

Panorama de la recherche sur la coroplathie d'Asie Mineure. Le colloque d'Izmir (juin 2007), de la réunion aux actes. Bilan scientifique du colloque: – du mobilier inédit à foison, des contextes connus; – un état des lieux des études coroplastiques; – suggestions d'orientations et de pistes de recherche; – une impulsion. Carte des sites faisant l'objet d'une présentation dans les volumes 1 et 2.

Le Céramique d’Athènes (Kerameikos), que les textes désignent souvent comme chôrion, est communément considéré comme le « Quartier des potiers » par excellence, une sorte de modèle universel pour ce genre de groupement d’artisans (les « quartiers spécialisés »), du moins tels que les antiquisants les envisagent d’habitude. Son existence réelle n’en pose pas moins de problèmes. Du point de vue historiographique, son existence est affirmée dès assez tôt, mais explicitement pendant la première moitié du XIXe siècle, alors qu’aucun vestige du chôrion n’ayant encore été mis au jour. Reposant sur une étymologie « évidente », la valeur démonstrative du toponyme a reçu un caractère axiomatique à tel point que la découverte des vestiges exhumés dans les limites du dème des Kerameis ont été dès le début interprétés d’après ce postulat. Toutefois plusieurs éléments s’y opposent. L’étymologie du mot Kerameikos n’est pas nécessairement si évidente qu’il n’y paraît. Malgré les contextes d’ateliers de potiers que les fouilles y ont révélés, ce secteur est loin d’être le seul à avoir produit de la belle céramique attique peinte. Enfin, l’espace correspondant au dème du Céramique, qu’il soit intra ou extra muros ne corrobore aucunement la vision d’un espace spécialisé et encore moins d’un espace marginal. Au contraire, il accueille pendant de longues périodes des activités et des fonctions très variées dans un cadre de plus en plus monumentalisé. Dans l’ensemble, le cas du Céramique d’Athènes, mis en perspective, ne permet pas d’expliquer les concentrations spatiales des activités céramiques, bien présentes dans tous les pays méditerranéens et au-delà. Encore moins, le concept de « quartier spécialisé » constitue un frein pour l’analyse constructive des vestiges artisanaux. À la place des modélisations peu fondées, la recherche archéologique devrait se pencher sur les concentrations artisanales suivant des approches circonstanciées, cas par cas, avant de proposer des modèles globaux.

Quelle qu’ait été leur faveur auprès du public depuis les découvertes de Myrina et Tanagra au XIXe siècle, les terres cuites figurées antiques sont trop longtemps restées dans l’ombre d’une histoire de l’art passéiste. Ce n’est que tout récemment que leur étude a profondément évolué, grâce à la prise en compte de toutes leurs spécificités, tant celles des modalités de fabrication et de diffusion, qui en font un artisanat étonnement moderne, que celles des contextes de trouvaille et des assemblages, qui renouvellent l’archéologie des pratiques funéraires et votives. Désormais objet d’études les plus exigeantes, les terres cuites figurées apportent une contribution originale à la connaissance de l’antiquité classique. Les textes réunis dans ce volume, l’un des deux issus du colloque d’Izmir, le première manifestation de cette importance sur ce sujet, font connaître une foison de documents nouveaux, illustrent toutes les approches des figurines – histoire de l’art, archéologie, archéométrie, iconographie, anthropologie culturelle… –, mais reflètent aussi les débats autour de leur interprétation : ils dressent ainsi un état des lieux dans ce domaine de recherche au dynamisme nouveau.

Au début des années 1870, la nécropole de Tanagra est découverte fortuitement dans la région de la Béotie, en Grèce. Les tombes révèlent de très nombreuses figurines en terre cuite richement polychromées. Vendues d’abord à Athènes, ces terres cuites connaissent un important succès avant d’être diffusées en Europe occidentale où elles deviennent un véritable phénomène. Face à ce triomphe auprès des collectionneurs et des musées, les faussaires commencent une production intense de fausses terres cuites vendues à des prix très élevés. Jusqu’au début du XXe siècle, vraies et fausses terres cuites se côtoient dans les ventes aux enchères et sont achetées en masse par les musées. Ce mémoire propose de retracer l’histoire de la production, de la diffusion et de la réception des fausses terres cuites grecques. L’historiographie de ce phénomène met en évidence les difficultés d’identification des faux, les grands débats qui ont eu lieu sur l’authenticité et l’évolution de la perception de ces objets par les musées au fil du temps. Ce travail est centré sur l’étude de la collection de fausses terres cuites grecques du musée du Louvre, particulièrement représentative de leur production, de leur histoire et de la perception des musées à leur égard. Les analyses iconographique, technique et historique de deux figurines de la collection montrent également leur intérêt. Ce travail propose alors une évolution de la vision des fausses terres cuites comme de véritables objets historiques.

Commissariat général : Claire Iselin (Conservateur du patrimoine, Directrice du musée Antoine Vivenel) ; Delphine Jeannot (Docteur en Histoire de l'art, Attachée à la conservation au Musée Antoine Vivenel). Expert scientifique : Christian Mazet (Doctorant à l'EPHE, Chargé d'études et de recherche à l'INHA) L’étude récente des collections étrusques du musée Antoine Vivenel a permis de leur apporter un éclairage nouveau. À partir d’une centaine d’objets, l’exposition retrace leur cheminement depuis leur usage quotidien au temps des Étrusques jusqu’aux collectionneurs modernes en passant par leur sortie de terre grâce à l’archéologie. C’est un voyage au coeur de cette civilisation au croisement des mondes grecs et romains antiques. Le parcours est enrichi d’un film sur les « coulisses » de l’exposition, réalisé par l’artiste Jean-Jacques Nguyen, en partenariat avec le Centre ressource lecture et le lycée Mireille Grenet à Compiègne. Un catalogue écrit par Christian Mazet, doctorant à l’École Pratique des Hautes Études, est édité à cette occasion. Conférences, animations et visites guidées complètent l’exposition.

Volume 1 des actes du colloque d'Izmir. Il regroupe 32 contributions, regroupées en deux parties. La première , intitulée "De la fabrication à la collection et à l'étude" envisage les officines, les techniques et outils de production, la diffusion et la constitution de koinès, et enfin l'étude et les collections. La deuxième partie, intitulée "Centre de production", est consacrée aux produits et répertoire de différentes régions productrices, en Grèce propre, en Éolide, Ionie et Carie, et enfin aux marges du monde classique.