Quand la Régénération prend Racine : parodies de tragédies "classiques" au début de la Révolution (1790-1791) (original) (raw)

La ≪reconnaissance≫ dans les tragédies de Racine

1995

La « reconnaissance » dans les tragédies de Racine Katsuya NAGAMORI Au XVIIe siècle, le discours sur la tragédie était largement influencé par La Poétique d'Aristote, lue à travers les commentateurs du XVIe siècle. L'une des conséquences de cette réception biaisée est la suprématie de la conception moralisatrice de la poésie (que l'on ne trouve pas chez Aristote) sur le principe hédoniste. La préférence accordée par Aristote à la vraisemblance (ce qui pourrait avoir lieu) plutôt qu'à l'histoire (ce qui a eu lieu) dans le chapitre 9 de La Poétique a offert aux théoriciens un excellent moyen d'expliquer et de justifier la supériorité d'une conception de poésie subordonnée à but moral sur une conception de poésie comme simple plaisir. De ce point de vue, le dénouement de tragédie constitue une occasion idéale pour donner une instruction morale!). Mais Chapelain semble considérer que l'utilité morale de la poésie consiste plutôt dans• ce processus par lequel le spectateur abstrait l'universel du particulier et acquiert comme conséquence une connaissance totale de la vraie nature de la vie et des vertus 2). Cette interprétation, si l'on met entre parenthèses la connotation morale, n'est peut-être pas très éloignée de l'esprit aristotélicien. En effet, le but de la tragédie doit être conforme au but de la mimesis (car la tragédie est d'abord et surtout une mimesis). Or la mimesis pour Aristote est un processus impliquant apprentissage et raisonnement (chA), par lequel on va de la perception du particulier à la connaissance de l'universel. Ce processus n'exclut nullement le plaisir, bien au contraire; simplement, ce plaisir que procure la mimesis• «est un plaisir de reconnaissance, plaisir intellectuel de mise en relation de la forme représentée (créée par représentation) avec un objet naturel connu par ailleurs 3 »). Le problème, c'est que la définition de la tragédie, et singulièrement de la catharsis, par Aristote 4) est suffisamment ambiguë et laconique pour donner lieu aux interprétations les plus diverses. : morale (réplique contre Platon? : la tragédie purifie des passions pernicieuses), médicale (purgation au sens propre) ou, plus intéressante, structurale (la catharsis constitue un pivot du drame, qui est une purification de l'acte grave commis par le héros au moyen de la démonstration de l'innocence de son motif ; cet acquittement rend possible la pitié du spectateur à l'égard du héros). Ce qui fait défaut dans ces interprétations est, semble-t-il, la référence à la conception de la mimesis et, par là, la considération du plaisir inhérent à la tragédie. n faudrait d'abord distinguer les émotions représentées sur la scène et les émotions

Du théâtre historique au théâtre politique : la régénération en débat (1748-1791)

Parlement[s], Revue d'histoire politique

L'utilisation de l'histoire par le théâtre, la vraisemblance des intrigues et des costumes, font question durant toute la seconde moitié du XVIII e siècle. Voltaire alimente les débats autour de sa tragédie Sémiramis. Diderot, d'Alembert, Rousseau nourrissent à leur tour les controverses, s'interrogeant notamment sur la meilleure manière de rendre compte des violences des temps. La « tragédie patriotique », qui naît avec la Révolution française, portée par Marie-Joseph Chénier dès 1789, est l'héritière de ces réflexions : fondée sur des modèles historiques nationaux, elle prétend à un divertissement utile, politique et pédagogique. Mais elle doit cependant très vite s'effacer devant le récit à chaud des événements révolutionnaires.

Les enfants dans les tragédies de Jean Racine - Sources anciennes et suggestions poétiques

Rencontres, 2020

Les enfants dans les tragédies de Jean Racine Sources anciennes et suggestions poétiques Type de publication: Article de collectif Collectif: Anthropologie tragique et création poétique de l'Antiquité au XVII siècle français Auteur: Van der Schueren (Éric) Résumé: L'enfant, dans la pensée chrétienne, et en particulier chez Racine, incarnant la pureté et l'innocence, se trouve au coeur de la fabrique tragique. Du fait de l'ombre constante portée par Atrée, surgit en filigrane l'infanticide. Apparaît ainsi le lien affectif entre l'enfant et la mère, propice au surgissement de l'élégie au sein de la tragédie, et dont la poésie compense la mise sur la scène de la possibilité de l'immolation ou du massacre d'un enfant, et de la « souillure » qui en résulterait.

Sublime de la dignité, sublime de l’indignité. Caractère et bienséance dans les dernières tragédies de Racine (1674-1691)

Biblio 17 (supplément aux Papers on French Seventeenth Century Literature), 2018

Face à Agamemnon, Iphigénie n’achève pas son plaidoyer par une péroraison en règle ; face au roi, Esther ne formule pas une demande explicite : ces constats d’une altération de la dispositio pour raison de bienséance interne invitent à étendre la question de la dignité du personnage à tous les niveaux du discours. Non sans liens avec le sublime, cette notion resserre les nœuds entre la poétique, la rhétorique, l’éthique. L’article s’appuie sur les définitions aristotéliciennes et cicéroniennes de la dignité (semnotès) et du choix (proairesis), en préalable à l’étude des dernières pièces de Racine. Comment la dignité du caractère participe-t-elle au sublime de la tragédie ?

Euripide, Racine, Phèdre et Hippolyte, revus par le premier romantisme

Études Germaniques, 2014

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La mise en scène moderne de "Phèdre" de Jean Racine

Ce mémoire compare cinq mises en scène modernes de Phèdre (1677) de Jean Racine. Il s’agit des représentations les plus innovatrices et les plus commentées du 20e et du 21e siècle. D’abord, nous donnerons un résumé bref du contenu de Phèdre, pour que tous les détails de la tragédie soient frais dans la mémoire du lecteur, et une analyse du personnage de Phèdre tel que Racine l’avait imaginé. Ensuite, nous établirons le cadre plus large du mémoire, à savoir l’histoire de la mise en scène du 17e siècle jusqu’à nos jours en prenant chaque fois le cas de Phèdre comme exemple. Nous finirons par comparer les cinq représentations choisies sur le point du décor, des costumes, de la diction, de la façon d’accomplir les gestes et de la façon dont les metteurs en scène ont interprété les personnages, en particulier Phèdre.

Régicide et dramaturgie dans la tragédie française, de La Mort de César de Scudéry (1636) à la Rosemonde de Baro (1651)

Littératures classiques, 2008

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