Les différents contextes d'expressions des surfaces de champs dans les archives de Šamaš-hazir (Brest 2015) (original) (raw)

Le champ, res publica des campagnes médiévales

2015

Les parcellaires lanieres des campagnes medievales temoignent d’une prise en charge communautaire de l’espace cultive ; l’openfield system installe le village dans son espace nourricier, au cœur d’un territoire essentiel pour la survie d’un groupe humain : pour les villageois, en effet, l’enjeu est de controler l’acces aux ressources. La place des zones de pacage (pres, prairies, landes, bois et forets, bords de chemin ou de riviere…) dans les relations sociales est bien connue, largement travaillee. Mais, paradoxalement, la question du champ est nettement moins labouree, alors que son integration dans l’espace agraire peut etre, ou non, l’indice d’une prise en charge collective du terroir. Il s'agit d'analyser la place des emblavures, c’est-a-dire l’ensemble des champs laboures d’un territoire cultive, dans les dispositifs d’amenagement communautaire des espaces agraires. On verra comment s’organise la res publica des champs, au travers d’exemples divers issus des campagnes...

L’Écriture des surfaces dans le roman nouveau africain postcolonial: Aspects théoriques

Nouvelles Études Francophones, 2013

Les profondes transformations observables dans les nouvelles écritures romanesques africaines postcoloniales francophones et qualifi ées, de plus en plus, d' écriture de l' excès, autorisent une relecture des fondements théoriques du roman africain francophone. Ces nouvelles confi gurations discursives, leurs motivations et leur statut mimétique conduisent vers une forte remise en question épistémologique du statut du séculaire réalisme de ce roman. De là, le postulat du passage du réalisme à d'autres registres mimétiques avec une littérature "superfi cielle, " du simulacre, "une littérature des surfaces" selon l' expression de Xavier Garnier. Autour du néologisme de la surfacialité, cette analyse d'inspiration baudrillardienne, liée au contexte de mondialisation et de transferts des images et des avancées technologiques, affi rme ce roman comme une écriture hyperréaliste et du simulacre où l'image peut prétendre représenter le manque de réalité, problématique éminemment postmoderne. 1. La revue cite, de façon non limitative,

L'Image des champs au Moyen Âge: quelles représentations?

Paysages de mémoire, mémoire du paysage, …, 2006

D'innombrables sources médiévales évoquent les domaines et les parcellaires ruraux et fournissent des éléments de leur description à diverses échelles. Pour commencer à évoquer le problème voici la rapide exposition de huit exemples qui montrent la variété des angles d'approche proposés par les documents. Quatre textes et quatre images pour se livrer à un premier balayage des matériaux à utiliser. Ces textes abordent les rivages de la culture savante, du calcul de la superficie et des mesures, de la description des limites et de leur droit. Ces images montrent un espace classé en forme d'organigramme, un plan qui s'approche de notre réalisme géographique, un autre qui représente des parcelles à l'instar d'un plan cadastral contemporain, et pour terminer, une vision artistique de finages.

À propos d'un contresens partiel sur « Pays » et « Paysage » dans le Court Traité du Paysage d'Alain Roger

Études rurales

On connaît la phrase désormais fameuse, tirée de l'opuscule édité en 1777 de René-Louis de Girardin, De la composition des paysages ou des moyens d'embellir la nature autour des habitations, en joignant l'agréable à l'utile : Le long des grands chemins, et même dans les tableaux des artistes médiocres, on ne voit que du pays; mais un paysage, une scène poétique, est une situation choisie ou créée par le goût et le sentiment (dernière phrase du chapitre VI, édition de 1979, p. 55). L'ouvrage de Girardin a été réédité en 1979, puis en 1992, avec une importante postface de Michel Conan. La phrase en question, très souvent citée, est devenue l'expression d'une dualité entre le « pays » des géographes et des naturalistes et le « paysage » des peintres et des paysagistes. Dans le Court traité du paysage d'Alain Roger [1997 : 17] 1 , elle a acquis, de ce fait, un statut épistémologique éminent. Sortie de son contexte, la phrase paraît en effet exprimer un parti pris culturaliste en opposant l'ordinaire et le remarquable. C'est sur cette réputation qu'on lui a faite que je souhaite réfléchir. Le sens de l'opposition pays/paysage Le propos de Girardin est différent. Il ne vise pas, par cette opposition, à séparer la nature de l'art. C'est, tout au contraire, un amateur de liaison, quelqu'un qui cherche sans cesse le lien entre la nature et la composition, entre le pays et le paysage. Loin de dissocier, de séparer, il réunit, il compose. Son expression clef, c'est « l'ensemble lié » 2. Son principe-tel est même le titre de son chapitre III-c'est « la liaison avec le pays» : Je vous ai déjà prévenu que le principe fondamental de la nature, ainsi que l'effet pittoresque, consiste dans l'unité de l'ensemble et la liaison des rapports. Ce n'est donc pas assez de vous avoir indiqué votre véritable point d'appui pour la formation de votre plan général, et la manière de le rapporter sur le terrain; je dois vous faire observer encore la nécessité de la liaison avec tous les objets qui, dès qu'ils font partie du même aspect, doivent nécessairement concourir à former l'unité de votre ensemble et la convenance de tous ses rapports [op. cit., éd. de 1979 : 35].

La tour de Babel : confusions dans l'utilisation et les significations du terme “champ”

Les Cahiers de Gestalt-thérapie, 2008

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Notes "sur" le Terrain

Cahiers de musiques traditionnelles, 1995

Le terrain est sans doute ce qui confère à la discipline ethnomusicologique son caractère propre : il permet au chercheur de présenter la réalité musicale comme une pratique culturelle significative. Dans ce sens, on peut dire que le terrain est à l'ethnomusicologue ce que la partition est au musicologue. Cependant, alors que la lecture d'une partition est généralement sans équivoque pour le musicien occidental qui interprète une musique de sa culture, il en va différemment pour le décryptage des musiques d'autres cultures. Mais qu'est-ce au juste que le « terrain » ? Une interprétation littérale du terme renvoie, dans un premier temps, à un lieu, un espace, un territoire, interprétation que l'expression courante « aller sur le terrain » vient évoquer. L'acception du terme est, par ailleurs, fort différente en langue anglaise. Par « field work », on entend non seulement un lieu, un espace, mais aussi une démarche ciblée sur une collecte de données. Ainsi, le dictionnaire de langue anglaise Collins définit-il « fieldwork » comme « an investigation or search for material data made in the field as opposed to the classroom or laboratory ». Avec le passage de la musicologie comparée à une approche anthropologique de la musique, les chercheurs ne « vont » plus uniquement sur le terrain, mais vont « faire » du terrain, au sens de « fieldwork ». La dimension « conduite de terrain », sous-jacente à cette nouvelle approche, suppose que le chercheur puisse contrôler, ne serait-ce qu'en partie, le déroulement des étapes menées sur le terrain. Dans son livre Fieldwork (1987), Jackson souligne que : « Fieldwork is about how fieldworkers define their function, how they capture for later use media records of what transpired in their presence » (1987 :3).

COMPOSER L'ESPACE : LES TERRITOIRES DU PAS CHANTÉ

Parce que notre sens du réel dépend entièrement de l'apparence, et donc de l'existence d'un domaine public où les choses peuvent apparaître en échappant aux ténèbres de la vie cachée, le crépuscule lui-même qui baigne notre vie privée, notre vie intime, est un reflet de la lumière crue du domaine public." Hanna Arendt Condition de l'homme moderne Des territoires urbains en composition Un phénomène singulier marque désormais l'expérience ordinaire du citadin : la traversée de l'espace urbain en musique. Ecouteurs à fleur d'oreilles, l'auditeur-baladeur marche et entend des paysages inouïs qui accompagnent son cheminement. Un accord se créé entre l'oreille et le pas. De nouveaux territoires sonores se composent au fil de cette écoute mobile. En prêtant son corps aux voix du baladeur, l'auditeur transfigure la scène publique et donne une tonalité inédite à l'espace de la rue. Ses pas semblent vouloir nous dire ce que son oreille nous cache. Comment la musique avec écouteurs mobilise-t-elle le pas du marcheur ? Qu'en est-il de cette forme contemporaine de mobilité urbaine ? Comment penser cette microécologie du déplacement dont relève l'écoute au casque ? Jouer du walkman relève d'une tactique urbaine consistant à décomposer la partition territoriale de la ville et à la recomposer par des conduites spatio-phoniques insolites 1 Jean-Paul Thibaud est chercheur CNRS au Laboratoire Cresson UMR 1563 Ambiances architecturales et urbaines, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble / www.cresson.archi.fr