Les Systemes Locaux D'innovation: Quelle Portee Pour Les Pays Moins Avances? * (Research Notes/Notes De Recherche) (original) (raw)
De l'applicabilité du Système National d'Innovation dans les Pays Moins Avancés
Innovations, 2006
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Les Systèmes Nationaux d'Innovation entre Territorialisation et Développement local
Le système national d'innovation (SNI) dont la première approche intégrée nous vient de Lundvall (1985) met en relation trois sphères : la sphère productive (le contexte économique et la structure industrielle), la sphère de la formation (la formation et la qualité des ressources humaines) et la sphère de la recherche (la coopération entre les entreprises et les institutions publiques de recherche). Sa caractéristique majeure, notamment dans sa forme initiale, est son enracinement dans un espace national. L'aspect national est central dans la mesure où le développement technologique et les flux entre firmes apparaissent plus fréquemment dans les frontières nationales que par rapport à l'extérieur.
Oran 2 University Journal , 2021
Alors que la théorie du rattrapage se fonde sur des prémisses d’existence de systèmes d’innovation structurés et opérationnel, mais en retard, la situation que connaissent un bon nombre de pays Africains montrent à l’évidence que l’innovation technologique souffre d’un véritable blocage. Les systèmes d’innovation largement déstructurés selon l’acception conventionnelles ne peuvent en l’état exercer une impulsion suffisamment forte pour dépasser cette situation en particulier dans le domaine industriel. La situation de plusieurs pays nécessitent d’examiner une autre démarche qui est celle du « décollage » dans une perspective de construction ex post de systèmes nationaux dans des environnements de « capacités manquantes ». La question centrale est de ce fait quels systèmes mettre en place pour un décollage effectif de la R&D et de l’innovation ? La littérature permet de corroborer l’inapplicabilité des SNI conventionnels et prose des approches et des modèles alternatifs qui caractérisent bien et tiennent mieux compte des contraintes que ces pays subissent. Notre contribution s’inscrit dans cette démarche de trouver des modes alternatifs susceptibles d’impulser l’innovation dans une phase de décollage. Pour illustrer le travail, deux modes de décollage décentralisés sont examinés à titre exploratoire: l’émergence des Technopoles et des centres techniques industriels. Une étude de terrain extensive a été menée à cet effet notamment en Algérie et des résultats empiriques sont empruntés à des études antérieures afin d’illustrer noter propos. Mots clés : Décollage, rattrapage, centre techniques Industriel, innovation, R&D, Maghreb, Afrique
Innovations et gouvernance des Territoires ruraux
2012
L’idee que l’innovation ou la creativite pourraient etre a l’origine des processus de developpement des territoires est apparue assez recemment dans la litterature, ainsi que dans les politiques et actions publiques. Ce n’est que ces dernieres annees que s’est impose le fait que les activites nouvelles pouvaient presenter un interet, voire meme constituer le moteur de la croissance des territoires. Cet article a pour objet d’explorer le lien entre trois elements essentiels : l’innovation, le developpement territorial et la gouvernance. Dans une premiere partie, nous presentons les principaux modeles de developpement et leurs declinaisons dans les territoires ruraux ou agricoles. Nous abordons ensuite la question de la place de l’innovation dans les approches du developpement, en considerant successivement les approches de l’innovation territorialisee et les politiques territoriales d’innovation. Nous terminons enfin par l’analyse des modes de gouvernance des espaces ruraux et periur...
Revue de Recherche sur l'Economie de la Firme, l'Industrie et le Territoire, 2015
La contribution de cet article est de développer un cadre conceptuel pour analyser les systèmes territoriaux d'innovation émergents (STIE) dans le contexte des pays en développement. L'objectif est de contribuer à la recherche encore embryonnaire du phénomène de l'émergence des modèles d'innovation territoriale dans leur diversité. Ce cadre conceptuel devrait être particulièrement pertinent pour la cartographie de ce phénomène d'émergence au niveau territorial dans divers contextes nationaux dans les pays à revenus intermédiaires. Il analyse comment et pourquoi des éléments déterminés de systèmes territoriaux d'innovation sont émergents, caractérisant le processus d'émergence et le fonctionnement des STI, et l'institutionnalisation et de la performance grâce à leur configuration initiale. Il examine d'une manière critique la façon dont l'émergence d'éléments systémiques endogènes influencent directement l'innovation dans les économies territoriales. Comme illustration , il s'appuie sur les expériences d'émergence des STIE en Italie et dans les pays du Maghreb : Algérie, Maroc, Tunisie.
Le rôle des Systèmes Productifs Locaux (SPL) dans la stimulation de l'innovation-Synthèse finale
« salles blanches » dans les entreprises des microtechniques des environs de Besançon sont deux exemples d'actions orientées qualité.-Nous n'avons pas rencontré, dans l'échantillon de SPL étudiés, d'exemples d'actions encourageant directement la diversité mais ils peuvent tout aussi bien, en théorie, agir sur ce facteur de compétitivité. A priori, toutes ces formes d'action n'ont pas pour objectif premier la stimulation de l'innovation. Toutefois, on constate que, sans viser directement l'innovation, elles y conduisent parfois malgré tout. Prenons un exemple, ayant trait au rapport au marché. La participation d'un SPL à des salons commerciaux n'a rien que de très classique et est destiné, plus qu'à innover, à vendre. Toutefois, la confrontation aux clients comme à la concurrence peut permettre aussi d'y déceler de nouveaux besoins encore insatisfaits ou peut donner à voir l'usage par la concurrence de certains principes techniques qui, associés à ceux de l'offre existante, pourraient lui donner des caractéristiques nouvelles tout à fait intéressantes. Le Pôle des Technologies Médicales de St-Etienne, après avoir relevé plusieurs fois ces effets imprévus des salons en matière d'innovation, a fait évoluer son mode de participation à ces salons et l'a conçu comme un mode explicite de veille commerciale et technologique, destinée à favoriser l'innovation. La frontière entre les actions orientées « innovation » et celles qui ne le sont pas est donc moins tranchée qu'il peut paraître à première vue. Il arrive en effet que certaines actions, non prévues au départ pour favoriser l'innovation, y conduisent ou la favorisent malgré tout, le plus souvent indirectement. Cela dit, d'autres actions y conduisent plus directement. II.4. Les actions des SPL visant explicitement la compétitivité par l'innovation Bien que les SPL n'aient pas été pensés au départ pour favoriser l'innovation, il arrive que certains d'entre eux soient conduits à lancer des actions visant explicitement celle-ci. C'est le cas par exemple d'actions de R&D, telles que la recherche de mise au point de nouvelles propriétés d'oxo-dégradation des sacs plastiques dans le cas du SPL d'extrusion plastique de Sainte-Sigolène (NEOSAC) ou encore la recherche de mise au point de nouveaux matériaux à la fois très résistants et biocompatibles pour les prothèses, dans le cas du Pôle des Technologies Médicales de St-Etienne. Ces actions de stimulation de l'innovation par la R&D observées dans les SPL ont des caractéristiques p a r t i c u l i è r e s et restrictives. Elles sont moins orientées « recherche » que « développement », elles se concentrent donc préférentiellement sur un aspect de la R&D : le « D » de R&D-t a n d i s q u e l e s p ô l e s d e c o m p é t i t i v i t é s e c o n c e n t r e n t p r é f é r e n t i e l l e m e n t sur l'autre, la recherche ou le « R » de R&D. Si l'on prend par exemple le cas du programme dit de recherche NEOSAC, engagé par 12 entreprises de Sainte-Sigolène avec un laboratoire de recherche de Clermont-Ferrand et un professeur de réputation internationale sur le sujet, on s'aperçoit à l'analyse que tous les ingrédients de l'innovation technologique de procédé-produit (les deux étant ici inséparables) étaient déjà existants au départ du projet et que seuls restaient à effectuer les bonnes associations et dosages d'additifs. Pareillement, les cinq projets collectifs techniques engagés par le SPL Capital Games sont plutôt des projets de développement que de recherche. Le seul cas apparemment contraire que nous ayons observé est la recherche sur les matériaux carbone-diamant pour les prothèses, engagée par le Pôle des Technologies Médicales de St-Etienne. Toutefois, il faut noter que cette recherche de caractérisation de matériaux, engagée avec les moyens du bord accessibles dans le cadre du SPL, a 1 Cf cas de Sainte Sigolène 12 épreuves réciproques dont se dégagent progressivement des zones d'intérêt commun ; susciter des comportements coopératifs implique de l'interconnaissance à travers des liens individualisés, dans une sorte de « clair-obscur » qui débouche peu à peu sur l'établissements de contrats formels. C'est pourquoi des dispositifs à taille réduite, tels que des actions collectives professionnelles, sont pertinents pour faire se connaître et s'engager ensemble des chefs d'entreprises ; la démonstration par l'exemple peut ensuite créer un effet tâche d'huile, jusqu'à créer des habitudes de coopération. 3.2.3 Le fonctionnement mutualisé du réseau et son élargissement On l'a vu, il existe une vaste palette d'actions des SPL, depuis les classiques actions mutualisées de valorisation commerciale ou de communication, jusqu'à des projets collaboratifs de RetD qui rejoignent les finalités des Pôles de compétitivité. Entre ces deux extrêmes, la dynamique des SPL touche à des domaines de mutualisation divers et selon des « degrés » variables. L'achat de machines en temps partagé, la création de banques de données technologiques ou de marchés, peuvent être le premier pas de coopérations qui déboucheront sur une offre commerciale commune ou sur un GIE. La collaboration d'une université ou d'un lycée professionnel avec des entreprises, les stages en entreprise de futurs techniciens, d'ingénieurs ou de doctorants engagent une meilleure valorisation de ressources éducatives locales qui peut déboucher, de proche en proche, sur de nouveaux cursus de formation, sur des partenariats de recherche, sur la création de start-up ... Le fonctionnement en réseau débouche sur des actions mutualisées et le champ de ces actions s'élargit. D'abord ponctuelles et limitées, elles se poursuivent, une fois testés le(s) partenaire(s) sur un premier projet, à travers la mise en place de "routines" de coopérations. D'abord réservées à certains acteurs, elles en englobent progressivement de nouveaux : le réseau s'élargit de proche en proche, par « grappes », aux acteurs économiques de différentes tailles et spécialisations, aux acteurs éducatifs et de la formation continue, aux acteurs sociaux … La "mise en réseau" des acteurs construit une interconnaissance que ces acteurs utilisent ensuite de diverses manières, jusqu'à l'exploration de thèmes inattendus, parce qu'extérieurs au contenu de l'action collective projetée. Peut-on, par delà cette complexité, dégager des régularités, des résultats, des profils-types d'apprentissage de la mutualisation et ainsi procéder à une évaluation ? tel est l'objet du chapitre qui suit. B. Stimuler l'innovation dans les PME traditionnelles par des actions spécifiques, qui favoriseront les synergies SPL-PC et grandes entreprises-PME Au renforcement indispensable de l'action généraliste et progressive des SPL, liée à la durée, il nous paraît nécessaire, compte tenu des rythmes de la vie économique et de la montée de la compétition par l'innovation, d'adjoindre des actions cette fois plus ciblées, destinées à accélérer directement la montée en puissance des PME en matière d'innovation, actions qui pourraient être promues et soutenues par les SPL. De la sorte, on disposerait d'une modalité de soutien plus directement adaptée à ce type d'entreprises que les Pôles de Compétitivité. Ces actions visent un progrès sur deux axes :-développer des capacités de développement-conception de produits ;-améliorer les procédés de fabrication et d'assemblage, les machines et les outillages, les systèmes productifs. Ces deux types d'action (développement de produits et productique) concernent les aspects qu'il est souvent convenu d'appeler 'technologiques'. Leur association est déterminante : elle permet de viser non pas l'innovation en soi mais une innovation industrialisante, c'est-à-dire une forme d'innovation qui, au-delà de la seule capacité à développer des produits nouveaux, permet de fabriquer ces produits en France et donc d'y générer des emplois. Mais, il nous semble important que, simultanément, grâce au travail collectif au sein du SPL, les entreprises concernées puissent acquérir :-une vision des enjeux stratégiques (risques et opportunités) pour elles, liés à leur environnement (marchés, technologies, règlementations, etc.) ;-une vision de leurs compétences distinctives, et de la compétence du territoire vis-à-vis d'autres territoires dans le monde, donc une vision de ce que, seules ou avec d'autres entreprises de leur SPL, elles ont intérêt à développer (ou à ne pas développer). B1. Favoriser la constitution de capacités de conception-développement de produits dans les PME « traditionnelles ». Ces PME, souvent réduites à l'industrialisation-fabrication dans une logique de sous-traitance, sont aujourd'hui fortement dépendantes de leurs donneurs d'ordre : elles pourraient réduire cette dépendance, gagner en autonomie sur le marché, accroître leur valeur ajoutée et leur ancrage sur le territoire en se dotant de capacités de conception-développement de produits. Il s'agit donc de mettre l'accent sur la constitution du D de la « R&D » dans les PME traditionnelles, tandis que les Pôles de compétitivité visent pour leur part surtout à favoriser des projets de recherche (R), même si on parle à leur égard de « R&D ». Dans cette optique, on sait que la mutualisation d'hommes de bureau d'études entre entreprises est très difficile. 5 En revanche, tous les dispositifs qui permettent de mettre davantage en contact les mondes pour l'instant assez étanches de l'entreprise et de la recherche, de la formation, du transfert technologique, peuvent être explorés, à commencer par ceux qui semblent les plus accessibles et les moins coûteux aux PME. Parmi ceux que nous avons rencontrés dans les cas étudiés, mentionnons : mise en place de diplômes professionnalisants et utilisation des étudiants à l'occasion de stages, et de projets ; thèses CIFRE ; 5 Problèmes de confidentialité, conflits d'agenda et de priorités, etc.
Les déterminants régionaux de l'innovation
2012
Ce document etudie l'apport de l'enquete Innovation dite CIS (Community Innovation Survey) 2008 dans la mesure de l'innovation a un niveau regional. Cette enquete a pour particularite de beneficier d'extensions regionales dans sept regions. D'une part, cette etude analyse les determinants de l'innovation surtout sous l'angle de la specificite de la dimension regionale dans les processus d'innovation. Cette premiere exploitation des resultats des extensions a un niveau national permet ainsi de revisiter les nombreux travaux sur les determinants de l'innovation. Elle distingue l'innovation technologique et non technologique et porte, au-dela de l'industrie, egalement sur le secteur des services. Pour ameliorer la recherche des determinants de l'innovation, les donnees de l'enquete ont ete enrichies avec des variables telles que la composition de la main d'œuvre ou le comportement a l'export issues d'autres sources.