« Dis-lui qu'il n'existe pas ». La propagation de la transe hallucinatoire grisi siknis chez les Miskitos du Nicaragua [2017]. Martine Aublet Foundation Thesis Award, Musée du Quai Branly [French and English Abstracts] (original) (raw)
Related papers
Images Revues, 13| 2016
Grisi siknis – in Nicaraguan miskito « the crazy sickness » – is a family of hallucinatory trance seizures perceived as a contagious disease by several populations of the Moskitia, a multi-ethnic area split between eastern Honduras and Nicaragua. A grisi siknis attack triggers an aggressive/self-aggressive behaviour accompanied by recurrent hallucinations. Because of their pathogenic effect, visual images related to grisi siknis attacks are rarely represented. However, they form a coherent and sophisticated iconic repertory. By adopting an experimental ethnographic methodology I proposed to a group of grisi siknis patients to draw on paper their hallucinatory visions. After questioning the nature of these images – in the interplay between representation, somatic residues and shared imaginative matrixes – I propose the notion of implicit iconography to account for such kind of traditions where an iconic repertory is transmitted without external support. ///Keywords : implicit iconography, grisi siknis, hallucinatory seizure, imaginative matrixes, ethnographic drawing, image agency/// (In French)
Isabelle Hidair-Krivsky, 2020
En Guyane, un département français situé en Amérique du Sud, la langue des signe française (LSF) est utilisée, mais dans ce département, à l’Ouest de la Guyane, lieu de notre enquête, la majorité des habitants sont descendants d’esclaves ayant fui les plantations de l’ancienne Guyane hollandaise (actuel Suriname). Appelés Noirs marrons, six groupes socioculturels se sont ainsi constitués et ont créé, durant la période esclavagiste, des cultures inédites. Les Noirs marrons n’ont pas la langue française pour langue de première socialisation. Les personnes déficientes de culture noire marronne s’exprimant en LSF appartiennent à deux groupes identitaires dont les normes sont parfois contradictoires. Notre analyse, qui s'inscrit dans champ de la traduction interculturelle et de l’écologie des savoirs (Boaventura de Sousa Santos, 2011), met en évidence la perception eurocentrée de la surdité alors que les publics rencontrés ont développé une conception et une prise en charge du handicap spécifique qui permet d’inventer de nouveaux mots et concepts inconnus de la LSF et qui favoriseraient une vision positive de la déficience.
Translationes, 2021
Résumé : Dans cet article, nous présentons succinctement les résultats d’une investigation pluriaspectuelle du livre Ce que le jour doit à la nuit. Nous examinons les effets produits sur ce roman par la transgression de multiples frontières : identitaires, géographiques, interlinguistiques, traductives, sémiotiques, etc. Ce sont des frontières que transgressent et l’écrivain Yasmina Khadra, et ledit livre. Un bref état des lieux nous permettra d’effleurer la transgression des frontières du soi, de l’identité civile et artistique, pour nous concentrer sur le passage des frontières interlinguistiques (la traduction en roumain du roman Ce que le jour doit à la nuit en l’occurrence) et sémiotiques (l’adaptation au cinéma et les sous-titres). Abstract: In this article, we briefly present the results of a multifaceted investigation of the book Ce que le jour doit à la nuit. We examine the effects produced on the novel by the transgression of multiple frontiers: identity, geographic, interlinguistic, translation,semiotic, etc. These are frontiers that both the writer, Yasmina Khadra, and her novel transgress. A necessary look at the circumstances in which the book was created will allow us to survey the types of frontier transgression: of the self, of the civilian and artistic identity, in order to concentrate on the crossing of interlinguistic frontiers (the translation into Romanian of the novel Ce que le jour doit à la nuit in this case), semiotic (its cinemaadaptation and its subtitles).
I. théories et enjeux épistémoLogiques du paraître 13 Thomas Golsenne LA pArure vivANte. ANthropoLogie du motif LéopArd dANs LA cuLture occideNtALe 25 Sébastien Galliot sAisir Les Logiques sociALes du mArquAge corporeL pAr-deLà Les sémioLogies du corps et de L'imAge 35 Josep Martí mAkiNg bodies meANiNgfuL. the sociAL preseNtAtioN of the body 45 Rosa Maria Dessì Les AppAreNces de dieu. Le pAgNe, uN NoN-vêtemeNt pArLANt eNtre terre et cieL 61 Carole Talon-Hugon L'orNemeNtAtioN du corps eNtre ArtiALisAtioN et ArtificAtioN ii. identités cuLtureLLes, genre et apparences sociaLes 67 Catherine Perlès, Solange Rigaud recoNstructioN des ideNtités cuLtureLLes Au cours de LA trANsitioN mésoLithique-NéoLithique. L'Apport de LA pArure 83 Ian Kuijt coNstructiNg the fAce, creAtiNg the coLLective. NeoLithic mediAtioN of persoNhood 93 Marion Benz, Julia Gresky, Hala Alarashi simiLAr but differeNt. dispLAyiNg sociAL roLes of subAduLts iN buriALs from the LAte pre-pottery NeoLithic site of bA`jA, southerN jordAN 109 Hala Alarashi, Ferran Borrell coNstructiNg ideNtities iN NeoLithic times. the vAriscite orNAmeNts of gAvà (bArceLoNA) l'aRt du paRaîtRe : appaRences de l'humain, de la pRéhistoiRe à nos jouRs the aRt of human appeaRance : fRom pRehistoRy to the pResent day 40 es rencontres internationales d'archéologie et d'
Esclavages & Post-esclavages
Que ce soit en langue vernaculaire et en francais, il existe peu de recits ecrits relatant des experiences subjectives d’exploitation, de liberte, d’emancipation et de cohabitation d’individus ayant le statut hereditaire d’esclaves au Sahel. Les quelques documents ecrits traitant des femmes de cette categorie ont ete produits par des organisations de lutte contre l’esclavage, comme Timidria au Niger, Temedt au Mali, ou bien par des universitaires. Afin de rendre compte de l’experience subjective de ces femmes, au-dela des rares temoignages oraux, souvent biaises, recueillis par les mouvements anti-esclavagistes, je propose de sortir des sentiers battus des formes ecrites, visuelles et orales qui abondent dans les spheres intellectuelles occidentales, et de me pencher sur une de leurs formes alternatives, composee de mouvements et de langage corporel : la cinetique.Par « recits cinetiques », je fais reference a une im/mobilite physique agissante et incarnee qui traduit les experiences subjectives des femmes au statut hereditaire d’esclaves au Sahel. Plus specifiquement, ce sont leurs deplacements fugitifs que j’analyse comme des tactiques de resistance a leur exploitation.Cet article se fonde sur l’exemple specifique des mouvements de fuite des concubines classees parmi les esclaves dans les regions frontalieres du Niger et du Nigeria. Ces mouvements de femmes ressemblent aux marronnages des esclaves de l’ocean Atlantique et de l’ocean Indien. La source principale est un rapport base sur des entretiens menes avec des concubines par une organisation anti-esclavagiste etablie au Niger. Ce rapport a selectionne neuf cas parmi un corpus de 165 entretiens, principalement dans le sud du Niger et le nord du Nigeria. Les biais introduits par le choix de cette source sont importants et nombreux, mais ils sont aussi contextualises par les vingt ans d’experience de l’auteure avec des cas similaires dans le centre du Mali.Les wahayu – wahaya au singulier – sont des femmes au statut d’esclave qui sont prises comme concubines par des hommes libres, selon la loi islamique. Selon les lois abolissant l’esclavage, cette pratique aurait du etre abandonnee, mais c’est loin d’etre le cas. Je developpe la notion de post-esclavage pour expliquer en quoi l’abolition de l’esclavage n’a pas mis fin aux exclusions fondees sur le statut social (descendants de maitres versus descendants d’esclaves).Depuis l’abolition de l’esclavage par les forces coloniales en Afrique au debut du xxe siecle, une ambiguite juridique, conceptuelle et ideologique entoure la pratique de la wahaya : ceci est cause que le point de vue subjectif de ces femmes est peu represente dans les sources. Pour y remedier, le present article plaide pour que les mouvements cinetiques soient pris en consideration comme des recits : dans ce cas precis, les deplacements fugitifs des wahayu captent les aspirations a la liberte et a la dignite de ces femmes concubines au statut servile dans le Sahel.Les femmes du rapport mentionnent dans leurs recits comment elles ou d’autres wahayu ont fui. Au vu des multiples references a leurs mobilites et a celles des autres, je pose comme hypothese que la pratique de la fuite, du marronnage individuel dans les zones transfrontalieres du sud du Niger et du nord du Nigeria est significative et va bien au-dela des neuf recits enregistres dans le rapport. L’article analyse plusieurs motifs qui sont a l’origine du desir de fuite des wahayu et illustre, par des exemples concrets tires des recits, plusieurs strategies et resultats de la fuite.En conclusion, les recits cinetiques, a savoir les fuites par lesquelles les femmes wahayu quittent la maison de leur mari/maitre, sont analyses comme une tactique subalterne de resistance et de dissidence, et comme une aspiration a une existence digne. Le mouvement du corps en fuite temoigne de la souffrance prolongee que ces concubines continuent d’endurer a ce jour. Certes, pour la plupart des femmes du Sahel, la liberte est conditionnee par la reconnaissance sociale de leur role de femme et d’epouse, et non par le fait de devenir des individus disposant d’une totale liberte de mouvement. Mais, paradoxalement, c’est precisement par la mise a mal de cette liberte de relation et d’appartenance que la fuite et la capacite individuelle de mouvement deviennent pour certaines la seule issue a leur condition.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 1997
HAL is a multidisciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L'archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d'enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Toute la ville en parle. Esquisse d'une théorie des rumeurs. Paris, L'harmattan, 1994, 205 p., bibl. (" Logiques sociales ").-La veuve noire. Message et transmission de la rumeur. Paris, Méridiens Klincksieck, 1996, 188 p., bibl., index, ill. (" Sociétés ").
Le Coryphée : […] Le monde nous désole. Il est désertique et monétaire. On nous enseigne la soumission et la vie minuscule. Tout est fade et sans vérité. […] Circulent parmi nous trop de fausses monnaies. Il faut dire le monde et passer outre. Dire joyeusement la vilenie générale du monde, et allumer, avec la rampe, le piquetis des lumières qui veillent. Le choeur : Mettre le cap sur ces loyautés, ces inventions qui de-ci de-là, existent. Existent des choses nouvelles par-ci par-là, Parce que la pensée est rebelle, et que toujours il y a des insatisfaits Qui nient, qui crient et gardent la distance, Qui affirment, Qui confirment, Qui faufilent dans le tissu gris une couture de lumière. » Les Citrouilles, Acte III, scène 1 1
Cahiers d'Anthropologie Sociale. Images Visionnaires, 2019
This article deals with the "mastery" of hallucinations that matsigenka shamans exert by means of sound symbols during the ritual ingestion of psychotropic drugs. During the ritual, the shaman performs songs whose semantics remain elliptic to the non-initiated. As a result, listeners elicit that communication between the shaman and the invisible spirits is underway. To this end the poetics of these songs, called marentakantsi, combine symbolically codified statements and words supposed to evoke hallucinated forms. However, the iconicity of the songs does not limit itself to induce the representation of an extraordinary communication, but also helps the shaman to master the forms and sounds that occurred during his intoxication. The poetics of the songs to which these words belong is one of the devices used by shamans to perform the ritual action. To better grasp the public and private effectiveness of the shamanic mastery called iragaveane, I will analyze the sound symbols in the light of their relationship to other ritual devices such as the graphic repertory and the redefinition of space in cosmographic terms.