Les Sarrasins ou la malédiction de l'autre (original) (raw)
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Le sarrasin: une manne pour le Domfrontais (XVIIe et XVIIIe siècle)
Bulletin de la Société Historique et Archéologique de l’Orne, 2014, vol. 132, septembre-décembre 2013, p. 111‑140., 2014
La première mention écrite du sarrasin pour la Basse-Normandie remonte à 1460 dans le cartulaire du chapitre cathédral d'Avranches 5 . Les plus anciennes évocations écrites pour le Domfrontais datent du dernier quart du XVI e siècle 6 . Même si les sources manquent aujourd'hui, il est fort probable que le sarrasin a été cultivé en plein champ dans le Domfrontais dès la fin du XV e siècle, comme dans les autres régions du Massif armoricain. Durant le XVI e siècle, la connaissance du Fagopyrum est loin d'être évidente. Les botanistes le confondent avec d'autres végétaux comme le maïs. Ces deux plantes partagent parfois le même nom de « bled de Turquie » 7 et on les identifie toutes deux comme venant de l'étranger, avec des origines inconnues : Turquie, Afrique, Inde, Asie... Noël du Fail signale que cette nouvelle plante n'est cultivée en Bretagne que depuis quelques décennies 8 . Dans la Manche, Gilles de Gouberville en est encore aux expérimentations en ce qui concerne son intégration dans le système d'assolement. Quant aux mentions de sarrasin dans les textes, pour toute la France, je n'ai pu en dénombrer qu'une cinquantaine à ce jour pour le XVI e siècle. C'est surtout à partir du XVII e siècle qu'il commence à prendre de l'importance dans l'agriculture de l'Ouest. Quelle que soit l'origine sociale de leurs auteurs, les documents du XVII e au XIX e siècle, évoquent une région aux terres « froides », « pauvres », « maigres » et impropres à la culture du froment. En 1698, le marquis de Beauvilliers président du Conseil des Finances demande aux intendants du royaume de réaliser un mémoire sur l'état de leurs généralités. On y retrouve notamment les activités économiques et agricoles des différentes élections, ainsi que la nature des sols et les diverses cultures qui y poussent. Pour le pays d'Houlme, il y est écrit que les terres « n'y produisent que des seigles et du blé noir, appelé communément sarrazin, très peu d'avoine et d'autres menus grains et point de froment 9 ». Le même constat est fait dans le mémoire de l'intendant Lallemant de Lévignen sur la généralité d'Alençon en 1727 : « Le peu de froment qui s'y recueille [à Domfront] est fort petit, le seigle très maigre et les avoines fort menues. Le plus fort consiste en bleds noirs où sarrazin qui font la subsistance des habitants 10 . »
Suris/sors: le dieu et les sorts
Sur/*Śuri/śuris/ sorex/sors : le dieu et les sorts. 1. Dans un article, volontairement court, publié dans le volume 73-2007 (2009) des Studi Etruschi, j'ai rappelé l'idée, déjà exprimée par d'autres, selon laquelle le mot étrusque śuris n'était pas le génitif d'un théonyme, mais le nominatif d'un appellatif ; et j'ai tenté de montrer pour ma part que ce terme était l'équivalent du latin sors, et que le mot étrusque était à l'origine du mot latin, pour lequel les dictionnaires étymologiques ne proposent qu'avec réticence une origine indo-européenne (serere) 1. Dans un article beaucoup plus développé qui suivait immédiatement le mien, G. Colonna a balayé cette hypothèse et apporté quelques conclusions nouvelles 2. Etant donné la tonalité très polémique, d'ailleurs revendiquée, de cette réponse, je dois à mon tour revenir sur certains aspects sur lesquels je n'avais pas insisté dans un premier temps, et mettre l'accent de façon plus nette sur des questions en particulier épigraphiques : je ne me contenterai pas d'analyser les critiques qui m'ont été adressées, mais j'essaierai d'apporter quelques éléments nouveaux dans ce débat. Ajoutons qu'il est difficile de remettre en question une affirmation très généralement partagée, et qui fait désormais l'objet de multiples références, avec des citations qui sont nombreuses, mais souvent croisées et remontant la plupart du temps à une source unique. Comme ces personnages de fiction qui deviennent parfois plus réels que les hommes ayant réellement existé, et dont la biographie s'enrichit même chaque jour de nouveaux épisodes, le dieu Suri se voit même accorder aujourd'hui une iconographie qu'on est pourtant bien en peine de lui trouver 3. A moins qu'on entende par là qu'il s'agit de celle d'Hadès (et de Perséphone pour Cavatha), dont on connaît aussi les noms étrusquisés : mais, sans parler même de ses épiclèses (apa, lapse, fuflunusra…), on peut au moins s'étonner de voir le nombre de noms divins sous lesquels se présenterait ou réapparaîtrait au cours des siècles, et selon les lieux, le dieu Śuri dans les études qui lui sont consacrées (Manth, Calu, Veiovis, Rath pour se limiter à ceux-là) 4 … 1.1 Etant donné les nombreuses études que notre collègue a consacrées à Pyrgi et à cette question de Śuri, personne ne pouvait ignorer que pour lui il s'agissait bien là d'un ancien dieu indigène d'Etrurie et de l'Italie centrale,
La douleur des autres : Eisenstein, Mavrikakis et Agnant
Abstract This article analyses narratives set against the backdrop of collective trauma, such as Bernice Eisenstein’s I Was a Child of Holocaust Survivors (2006), Catherine Mavrikakis’ Le Ciel de Bay City (2008), and Marie-Célie Agnant’s Le lire d'Emma (2004). Building upon the definition of pain as the “physical life of a story” (Ahmed 2004), it offers a reflection on the relationships between the pain experienced by others, the body and a traumatic history. Ultimately, it comes down to considering a feminist politics of pain. Résumé Le présent article analyse des récits qui ont pour toile de fond des traumatismes collectifs, soit I Was a Child of Holocaust Survivors (2006) de Bernice Eisenstein, Le Ciel de Bay City (2008) de Catherine Mavrikakis, et Le Livre d’Emma (2004) de Marie-Célie Agnant. S’étayant sur la définition de la douleur comme « vie corporelle d’une histoire » (Ahmed 2004), il propose une réflexion sur les rapports entre la douleur vécue par d’autres, le corps et une histoire traumatique. Ultimement, il s’agit de penser une politique féministe de la douleur à partir de la lecture de ces textes.
Entre mortalité et immortalité : l'exemple de Sarpédon dans l'Iliade
Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, 2006
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2019
En avril 1993, à la suite d’une visite dans le massif de Cauria, une structure aménagée dans un abri présentait en surface de la céramique peignée. Suite à cette observation et en raison de l’afflux de touristes toujours plus nombreux, une fouille de sauvetage a été conduite au mois de septembre. La sépulture de Rinaghiu II (fig. 1) était installée dans un abri surplombant de 20 m l’alignement. La structure se présente sous la forme d’un long couloir de 3,5 m sur 1 m, aménagé dans le creux d’..