Bionique et design : Témoignages de l'évolution de cette approche (original) (raw)

Bionique / Méthodologie d'intuition bionique

La bionique procède d’une approche analytique qui conduit souvent à des réalisations notoires dans le domaine des arts industriels. La conception de formes industrielles traduit un ensemble de difficultés d’ordre structurel et technologique parfois complexe qui imposent des stratégies de recherche riches en créativité. Il importe alors d’insuffler dans le processus créatif, des jalons et des références éprouvées à partir desquelles le concepteur pourra transcender des stéréotypes connus en réponse à la dimension heuristique du Design. Une de ces stratégies réfère la «méthodologie d’intuition bionique». L’objectif de cette communication est de proposer une réflexion à travers quelques exemples classiques identifiés à cette méthodologie.

L'approche du design science au cœur du débat rigueur/pertinence

2011

L'objectif de cet article est de mettre en lumière l'approche du 'design science' qui connaît aujourd'hui un intérêt grandissant de nombreuses revues et conférences européennes et américaines. Peu utilisé à l'heure actuelle dans les travaux francophones, nous avons choisi d'éclairer cette approche en approfondissant à la fois ces apports mais aussi ces limites dans un débat qui anime la communauté SI, le débat rigueur/pertinence.

Biodesign : la paillasse plutôt que l'établi

Après avoir déjà investi l'atelier, l'usine, le bureau d'études et le fablab, qu'en est-il de ces designers qui intègrent des laboratoires scientifiques ? Avec l'essor de la biologie synthétique et les nombreux enjeux sociaux qu'elle soulève, les laborantins ouvrent leurs portes aux créatifs et, ensemble, ils conçoivent rien de moins que nos futurs systèmes biologiques artificiels, expliquent ci-dessous Gwenaëlle Bertrand et Maxime Favard, docteurs et ATER en design et membres de l'équipe de recherche Approches contemporaines de la création et de la réflexion artistiques (ACCRA) de l'Université de Strasbourg. Historiquement, le terme « biologie » est apparu en 1802 dans une célèbre publication du naturaliste allemand Gottfried Reinhold Treviranus : Biologie ou Philosophie de la Nature vivante. « Bio-logie » se compose du préfixe « bio », dont la racine grecque bios (βίος) signifie « vie », et de logos (λόγος), que l'on pourrait qualifier de « discours de Raison ». La biologie relève alors de la production de discours raisonnés sur la vie, à partir de ce qui, par essence, est vivant. Plus d'un siècle après, précisément en 1926, Vladimir Ivanovitch Vernadski publie un ouvrage intitulé La biosphère. La légitime -mais non moins novatrice -considération de la planète Terre comme « biosphère » est certainement une des plus remarquables pensées écologistes du début du XX e siècle. Attribuée en premier lieu au géologue autrichien Eduard Suess qui, dans son ouvrage La face de la Terre (1883-1900) en formulera les perspectives, elles seront ensuite reprises et reconnues

Evolution des pratiques en conception

Proceedings of the Ergonomie et Informatique Avancee Conference on - Ergo'IA '10, 2010

Cet article examine l'évolution et la modulation des usages des « objets médiateurs » en design industriel depuis l'avènement des outils de CAO (Conception Assistée par Ordinateur). Ces outils ont longtemps été étudiés en regard des avantages et inconvénients que leur utilisation constituait pour le processus de conception, et toujours en comparaison des outils dits « traditionnels » (dessins à main levée, maquettes) [9 ; 5]. L'article suggère d'étudier plutôt ces outils, médiateurs de l'activité de conception, pour leur complémentarité qui apparaît parfois très en amont du processus de conception (dès la phase conceptuelle). Les bases théoriques qui structurent l'ensemble de l'intervention sont présentées et discutées à la lumière de cette suggestion tout comme les principaux résultats d'une intervention in situ, pour une objectivation des nouvelles pratiques « métier ».

Une design comme la vie, pour une pragmatique du design faible

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2013

HAL is a multidisciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L'archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d'enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

INTRODUCTION À DESIGN DES TERRITOIRES. L'ENSEIGNEMENT DE LA BIORÉGION Ludovic Duhem et Richard Pereira de Moura (dir.) Éd. ETEROTOPIA, 2020 Positions

Design des territoires. L'enseignement de la biorégion, 2020

Cet ouvrage est un objet multiple, il contient à la fois une introduction au design écosocial des territoires, un programme détaillé pour l'éducation au lieu de vie, un dialogue entre penseurs de la ville sur l'enseignement de la biorégion, un glossaire et une bibliographie. Un tel ouvrage propose un ensemble d'éléments complémentaires contribuant à élaborer un dispositif critique pour reterriorialiser le design par une approche biorégionaliste. Il s'adresse à une multiplicité de lecteurs concernés par ce que l'on fait aujourd'hui des territoires, à savoir les habitants qui y vivent et y circulent, les représentants de la puissance publique qui les organisent et les contrôlent, les agriculteurs qui les cultivent et les modèlent, les entrepreneurs qui les développent et les exploitent, les membres d'associations et les collectifs militants qui les valorisent et les défendent. Mais il s'adresse aussi et surtout aux designers, architectes, urbanistes, enseignants et étudiants, dans la mesure où ils sont directement impliqués dans la conception et l'aménagement des territoires en qualité de techniciens, de penseurs, de créateurs.

À La Recherche Du Chaînon Manquant Entre Bio et Éthique

Canadian Journal of Bioethics, 2022

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Design et esthétique dans les pratiques de la science

Ce travail de thèse interroge d'un point de vue anthropologique et sémiotique la construction de la connaissance scientifique par l'expression graphique. De manière générale, il s'agit d'analyser un panorama d'exemples historiques de la culture visuelle des sciences comme des pratiques de recherches contemporaines, notamment l'importance de l'observation et de la fabrication de rendus dans le travail de l'image, dans la fabrication, et la diffusion de la science, en terme d'hypothèses, de méthodes, de théories, et de styles de pensée. La science contemporaine, caractérisée par sa présence très « visuelle » dans la société, place selon nous le design et les technologies liées à l'imagerie au cœur des relations esthétiques inhérentes à tout processus de recherche. Afin de comprendre comment le statut des objets — dans leur matérialité et leur agentivité — dépasse celui de l'objectivité dans la production du savoir, nous cherchons à le ressaisir comme une construction symbolique particulièrement incarnée par le design en recherche. This work questions from an anthropological and semiotic point of view the construction of scientific knowledge by graphic expression. In general, it studies a panorama of both historical examples of the visual culture of science, and contemporary research practices, including the importance of observation and displays in the construction of images, in manufacturing, dissemination of science, in terms of assumptions, methods, theories and styles of thought. As contemporary science is characterized by its very « visual » presence in society, we believe that design and imagery-related technologies are in the heart of aesthetic relationships inherent in any research process. To understand how the status of objects - in their materiality and their agency - is beyond the status of objectivity in knowledge production, we try to recapture it as a symbolic construction, particularly embodied by the research design.

De la puissance-matière : techniques de la vie contre biotechnologies

La modernité européenne a vu le monde matériel livré au pouvoir de l'Homme, ou plus précisément, comme le disait Bataille, « aux hommes de la production, aux bourgeois », dont l'Homme prométhéen n'est qu'une figuration mythifiée. Ce processus historique et politique trouve son pendant philosophique dans une conception de la matière pensée comme pure étendue mesurable et manipulable. Un même geste préside à ce double mouvement : la tentative d'éliminer tout ce qui, dans la matière et dans les corps, engage une résistance (accidents, contingences, variations, forces d'irruption...). La matière devient dès lors le support neutre et indifférencié sur lequel le pouvoir de l'Homme trouve à s'exprimer sans autres limites que celles du « progrès » scientifique et technologique. Or le matérialisme dialectique de Marx ne permettra pas de rompre avec ce matérialisme productif. La théorie du travail (le paradigme hylémorphique à l'aune duquel il est pensé) reconduit la perspective anthropocentrique qui le fonde. Une autre conception de la matière, et donc un autre matérialisme, se profile cependant dans la persistance spectrale des forces révolutionnaires. « Un spectre hante l'Europe, le spectre du communisme ». Le spectre dit ici la persistance d'une force matérielle paradoxale, d'une force qui échappe à toute positivité appréhendable. Cette force matérielle se déploie comme puissance et indique la persistance, à même le corps social, d'un indomptable. C'est depuis la persistance d'une telle puissance, d'une puissance de résistance et de frayage, d'une puissance d'irruption, qu'il s'agira de repenser la matière et le rapport à la matière. A un moment où le matérialisme productif du Capital trouve à s'accomplir dans l'achèvement du projet anthropotechnique, l'enjeu consiste à destituer le pouvoir démiurgique que l'homme moderne, sous la forme du producteur, s'est attribué, pour laisser vivre le déploiement d'une matière pensée comme puissance, en réveillant ce qui, en elle, persiste et résiste à toute tentative de capture et de production. N'est-ce pas en s'exposant à l'épreuve d'une puissance-matière, d'une puissance destitutrice du pouvoir, que l'on rendra justice au spectre, à sa puissance irruptive et indomptable ? La perspective révolutionnaire qui se profile dans cette épreuve n'est plus celle d'une réappropriation des moyens de production permettant à l'homme de renforcer sa domination sur une nature objectivée, mais au contraire celle d'une désappropriation qui réinscrit l'être humain dans le mouvement persistant du naturer. L'enjeu n'est plus, aujourd'hui, de répondre au seul problème des conditions de vie de la collectivité humaine, mais de préserver les conditions même de la vie, c'est-à-dire à la fois d'un commun qui concerne l'ensemble des modes de vie des êtres de nature et de leur être-avec sensible. Le Manifeste du Parti Communiste s'ouvre par l'invocation d'une puissance, puissance spectrale qui hante l'Europe : le spectre du communisme. La puissance dit alors moins l'union que la faille qui persiste à même le fantasme d'unité ou d'unification. Cette faille traverse l'Europe, la divise de part en part. Le temps est hors de ses gonds 1 , il est désajusté. Et le spectre surgit dans l'intervalle de ce désajustement. Or le Manifeste a pour fonction d'actualiser cette puissance, de la faire passer à l'acte dans l'espace politique et, ce faisant, de résorber la faille, de réajuster le temps, de dialectiser la disjonction au sein d'une unité supérieure, celle du genre humain réuni. La puissance vise donc à s'abolir comme puissance pour s'organiser en pouvoir, un pouvoir capable de battre sur son propre terrain le pouvoir de l'ennemi, celui d'une classe particulière-classe bourgeoise-confondu avec celui de l'Etat. S'ouvre dès lors la voie d'une prise de pouvoir indissociable d'une réappropriation des moyens de production qui en actualise l'effectivité sur le plan économique. Deux moments donc, constitutifs du processus révolutionnaire tel qu'il se trouve mis en scène dans la Manifeste. Or ces deux moments correspondent aussi à deux manières contradictoires de penser la puissance et le pouvoir, le rapport au pouvoir. Ce sont ces deux moments qu'il s'agira de dissocier pour libérer à 1 Cf. Jacques Derrida, Spectres de Marx, éd. Galilée, 1993.