Gwiazdzinski L., 2016, « La géographie à l’épreuve de l’exister », in Younes C. Frérot O., 2016, A l’épreuve d’exister avec Henri Maldiney, Paris, Herrmann, pp. 277-294 (original) (raw)

Gwiazdzinski L., Charlot A., 2016, «Géochorégraphie : marcher et danser avec Henri Maldiney », in C. Younes, Olivier Frérot, 2016, A l ‘épreuve de l’exister avec Henry Maldiney, Paris, Hermann, pp.311-321

Un géographe et une chorégraphe ont imaginé la possibilité d’une double rencontre en mouvement, autour de la pensée d’Henri Maldiney – qu’ils explorent et qui les rassemble – et de l’idée de « l’existence comme ouverture à l’Être ». Triple tentative de rencontre : rencontre avec les mots du philosophe, rencontre entre deux disciplines et rencontre avec d’autres scientifiques à travers la marche et la danse le temps d’un « atelier géochorégraphique ». Au-devant d’eux-mêmes, loin des cadres parfois sclérosants de leurs univers codifiés, la chorégraphe accompagnée de deux danseurs et le géographe ont imaginé quelques protocoles hybrides pour « marcher et danser avec Henri Maldiney ». Ensemble ils ont construit l’épreuve qui permet « d’habiter au sens d’exister ». Ils ont invité les participants d’ici et d’ailleurs à « être », à faire l’expérience de la présence en un lieu qui devient bien davantage qu’un point sur une carte.

La géographie à l’épreuve de l’exister

2016

Le philosophe Henri Maldiney (1912-2013) se definissait volontiers comme un « perturbateur », troublant la bonne conscience scientifique. Exigeante et destabilisante, sa pensee nous bouscule. Ses travaux qui explorent notamment les relations entre les hommes et l’espace, inter- pellent le geographe. Ils peuvent permettre une relecture ouverte de certaines approches et concepts d’une discipline en mutation qui investit notamment les echelles de la vie quotidienne de l’individu, les nouvelles spatialites, l’habiter, les mobilites, la marche, les temporalites, l’evenementiel, les representations, le sensible, les ambiances ou les nouveaux territoires de l’art et de la creation. L’improbable rencontre entre Henri Maldiney et la geographie peut nous aider a « penser a meme la chose » et ouvrir quelques pistes stimulantes pour la discipline. « Au large de tout Ici, sans ailleurs, toute rencontre est suspendue hors de soi, au peril de l’espace, dans l’Ouvert. » Celle du philosophe et des g...

Gwiazdzinski L., Géographie (s) situationnelle (s) et action restreinte en aménagement. L’épreuve des temps, des rythmes et des lieux, Habilitation à diriger des recherches (HDR), Université Grenoble Alpes

2019

Dans un contexte de montée des incertitudes, et en s’appuyant sur des exemples fondateurs, il pose le projet plus large d’un courant de la discipline géographique, la « géographie situationnelle », s’intéressant plutôt au mouvant, à l’instable, au temporaire, au léger, à l’émergent, qu’au stable, au fixe, au lourd et au permanent, un état des mondes actuels et en émergence et une grille de lecture de l’effervescence, de l’éclaté et du discontinu. Il définit et assume une posture du « géographe situationnel » en « défricheur » engagé, en « accoucheur » et « révélateur », avec un certain « état d’esprit », un goût pour l’inconnu, l’aventure, la découverte, les marges, le jeu et la maïeutique. Le courant s’inscrit dans une approche plutôt humaniste et pragmatique de la discipline, en alliant notamment optimisme méthodologique, prospective du présent, praxis et créativité autour de la mise en place in vivo et in situ de dispositifs, plateformes et protocoles partenariaux.

Gwiazdzinski L., 2016, « Nouvelles explorations urbaines. Entre protocoles géographiques et néo-situationnisme », in Caritoux N., Villard F., Psychogéographies, Poétiques de l’exploration urbaine, Editions Mimesis, pp.177-197.

les approches situationnistes, la « psychogéographie » et les protocoles de dérive associés entrent en résonnance avec de nouvelles approches de la discipline géographique qui convoquent le sensible, le sens, la sensibilité et offrent une place nouvelle à l’expérience, à l’immersion et aux parcours. Elles croisent de nouvelles pratiques artistiques et citoyennes dans la ville contemporaine. Elles correspondent à certaines attentes des aménageurs et urbanistes sur la fabrique de la ville et aux interrogations des citoyens sur les formes du vivre ensemble dans la « société hypermoderne ». Nous formulons l’hypothèse que l’actualité des situationnistes n’est qu’un révélateur d’un dialogue plus profond entre la pensée de cette avant-garde des années 50, de nouveaux besoins et l’émergence de ces nouvelles pratiques, démarches scientifiques et artistiques. Dans un contexte mouvant, entre « art à l’état gazeux » et métropoles« liquides » cette rencontre entre situationnisme, exploration urbaine et pratiques artistiques nous a semblé féconde. Les dispositifs, mises en scènes et protocoles hybrides qu’ils déploient ont beaucoup de choses à apporter à la ville, à ses observateurs, acteurs et habitants. Nous avons choisi d’en rendre compte à travers l’analyse de l’émergence de nouveaux acteurs et dispositifs artistiques et de nos propres pratiques de l’exploration urbaine.

« L’espace géographique et les historiens », in Jacques Lévy et Michel Lussault (dir.), Logiques de l’espace, esprit des lieux. Géographies à Cerisy, Belin, 2000, p. 73-92.

La place accordée à l'espace, les usages qui en sont faits par les historiens ne constituent pasloin s'en faut -des questions secondaires. Quitte à forcer le trait, comme le notait Bernard Lepetit 1 , ils mettent en cause des notions fondamentales pour l'explication historique, notamment la part respective assignée au déterminisme et à la contingence, aux contraintes et à la liberté.