InsécurIté, effondrement de la confiance sociale et gouvernance des acteurs armés dans le centre et le nord du Mali - Un rapport du projet Stabiliser le Mali AOÛT 2017 (original) (raw)

2015 - Mali: Fragmentation intra - ethnique et émergence de nouveaux acteurs d’insécurité

L’actuelle situation de la sécurité au Mali n’est pas liée à une soudaine défaillance de la fourniture des services de l’Etat, ni au terrorisme seul. L’étude fournit des éclaircissements sur les causes qui ont provoqué la crise actuelle et la fragmentation de l’offre de sécurité. Plus spécifiquement, elle démontre qu’une histoire d’instrumentalisation de la tension inter-ethnique dans le secteur de la sécurité, le manque de services de base et d’offre de sécurité, combinés avec des conflits de longue date à propos des ressources ont contribué à une fragmentation croissante à l’intérieur des groupes ethniques et à la militarisation des offres de sécurité locale. Plus spécifiquement, l’étude empirique de la zone de Douentza, analyse les tensions intra ethniques -basée sur l'histoire de l'esclavage- en milieu peul.

Cette paix qui divise : une analyse de la médiation au Mali par ses effets

2022

Pourquoi le processus de médiation au Mali s'est-il accompagné d'une fragmentation des mouvements armés, en principe engagés sur la voie de la réconciliation ? À rebours des théories économiques sur les guerres civiles, je propose de renverser la proposition centrale qui veut que la médiation soit instrumentalisée par les acteurs : ce ne sont pas les belligérants qui font échouer les négociations par leur rationalité égoïste, ce sont les dispositifs mis en place par la médiation qui, de façon endogène, créent les conditions de la perpétuation du conflit armé. La conviction des médiateurs selon laquelle les ressources économiques permettent de réussir la paix aboutit à la mise en place d'un dispositif qui instaure un système de récompenses pour ceux qui ont fait ou font encore usage de la violence. La médiation constitue alors un site de conversion du capital militaire en capital politique ou économique. Ces gratifications individuelles incitent les groupes armés à ne plu...

Rupture d'équilibres au Mali

Afrique contemporaine, 2013

Chena Salim et Tisseron Antonin, « Rupture d'équilibres au Mali » Entre instabilité et recompositions,

IMPACTS DES GROUPES ARMÉS SUR LES POPULATIONS AU NORD ET AU CENTRE DU MALI Adaptations souhaitables des stratégies de rétablissement de la paix

IMPACTS DES GROUPES ARMÉS SUR LES POPULATIONS AU NORD ET AU CENTRE DU MALI, 2019

Depuis 2012, le Mali a vu de nombreux groupes armés opérer sur son territoire. Les interventions internationales, ainsi que les efforts nationaux de réconciliation et de stabilisation ont mené à une catégorisation de ces groupes selon des lignes de conflits opérantes au niveaux nationaux et internationaux. Les groupes peuvent être classés selon leur opposition ou alliances avec le gouvernement du Mali et les forces officielles, selon leur agenda idéologique ou leur association avec des activités criminelles. Cependant, ces catégories ne reflètent pas nécessairement l’identité interne de ces groupes et les multiples facettes de leurs interactions avec les communautés qu’ils côtoient. Cette étude tente de décrire ces interactions, et d’expliquer le positionnement des communautés en présence de ces groupes. La coexistence de communautés et de groupes armes sur un même territoire engendre des renégociations des rapports sécuritaires, économiques, ou sociaux entre les acteurs en présence. Ces changements sociaux doivent être pris en compte dans les réponses adoptées par l’État et ses partenaires à la présence de groupes armés sur le territoire du Mali.

La Politique du Bulldozer ou la Gestion Foncière au Coeur des Tensions Sociales à Bamako au Mali

Les difficultés inhérentes à l'accès à la propriété du sol amènent ces dernières décennies (1990-2010) les populations aux revenus modestes à occuper illégalement les espaces publics. Les autorités, pour libérer ces dits espaces, ont recours à la « politique du bulldozer » qui consiste à démolir par la force publique leurs propriétés bâties, ce qui envenime les tensions sociales autour du foncier urbain. À cet égard, l'objectif de cette étude empirique est d'apprécier l'utilisation du bulldozer comme outil de gestion par contrainte, et par ricochet d'en dégager ses répercussions sur le grignotage de l'espace intra-urbain de Bamako, la capitale du Mali. La méthodologie utilisée a consisté en la revue documentaire pour avoir un large spectre sur la question foncière en général et celle du foncier urbain à Bamako en particulier. Ensuite des outils d'enquête dont le questionnaire a été utilisé pour recueillir les données quantitatives, et un guide d'entretien pour glaner les informations qualitatives. Ces données recueillies ont été analysées, interprétées pour les besoins de la cause. Les principales trouvailles de ce travail sont entre autres : la découverte de l'informel comme moteur d'une économie urbaine ; l'épuisement presque total des réserves foncières urbaines ; la précarité des zones à risque où se déroule une violence économique et sociale et le désarroi des pouvoirs publics qui recourent de plus en plus à la politique du bulldozer pour déguerpir les occupations illicites des sites d'utilité publique. Il est de poids de rappeler que le Mali est un pays de l'Afrique Occidentale avec une superficie de 1.241.238km 2, et une densité de 6 habitants /km2 pour une population d'environ 2000.000 d'habitants.

Bûcherons et dynamiques institutionnelles locales au Mali. La gouvernance incertaine des ressources ligneuses des environs de Bamako, à travers l'étude …

2007

Bûcherons et dynamiques institutionnelles locales Avant-propos | Remerciements Je tiens en tout premier lieu à exprimer ma reconnaissance à Claude Millier, qui en tant que directeur scientiique de l'engref-puis en tant que directeur de thèse tout court-a été présent à toutes les étapes de mon itinéraire de recherche. Loin des seules statistiques et de la méthodologie, j'ai beaucoup appris à son contact, et en particulier que tout va déjà mieux quand on s'intéresse tout simplement aux gens. L'humain, l'in-discipline, les convictions : je n' oublierai pas. Cette thèse est également l'aboutissement d'un parcours de recherche en fcpr, qui à ce titre a été soutenu par le ministère de l'agriculture et de la pêche dans des conditions très enviables. Je me dois de remercier les membres de la commission qui ont accepté de défendre un sujet exotique et pourtant peu sexy à première vue. Un merci également à Nathalie Frascaria-Lacoste et Bernard Jung-Müller, ainsi qu'à Georges et Alexandre, pour le montage réussi de nos thèses. De même, un grand merci au personnel de la direction scientiique de l'engref et d'agroparistech, Françoise Mary et Corinne Fiers. Je dois également adresser ma gratitude aux membres du jury qui ont accepté de se pencher sur mon travail, tout particulièrement à mes deux rapporteurs : Tor Benjaminsen pour son analyse très ine des aspects « political ecology » de mon travail, ainsi que François Bousquet, dont les compliments m' ont beaucoup touché. Un grand merci également à Maya Leroy, dont la volonté tenace d'articuler une démarche de théorisation sociologique avec des enjeux clairs de développement était très stimulante. Un sujet à ce point mobilisant que nous n'avons sur le moment pas remarqué que son invitation à me plonger dans la littérature « sas » avait provoqué quelques gloussements dans l'assistance... Denis Gautier, mon « pacs » ciradien depuis la mi-2001, sait mieux que quiconque ce que je lui dois mais cela va toujours mieux en l' écrivant. Au cours de ce bout de chemin entre Maroua, Bamako et Montpellier, nous avons partagé beaucoup de moments forts, qu'ils soient intellectuels ou non d'ailleurs. Et si notre complicité nous a amené parfois à quelques fausses pistes, je pense pouvoir dire qu' elle est maintenant riche d'un vrai respect mutuel. En tout cas, « on est ensemble, hein ? » Patrick Caron a été associé à nos rélexions, se révélant d'un apport tout aussi in et précieux dans mon comité de thèse que dans l'appui scientiique que j'ai pu observer par la suite au cemagref. La communication tardive de la date de soutenance a par contre été un gros acte manqué de ma part, mille excuses. Malgré les circonvolutions théoriques que j'ai tenu à mener, cette thèse est avant tout un travail de terrain. Elle n'aurait donc pas été possible sans l' ouverture, l'hospitalité et la générosité des habitants de ma zone d' étude, qui ont su supporter la présence de ce tubabu nin inutile et curieux, avec une bienveillance jamais feinte ! Sur le village de Korokoro, je penserai en tout premier lieu à Abdoulaye Konaté, logeur, interprète et ami, qui avec sa famille et ses amis m'a ofert bien plus que des informations. J' espère sincèrement que nous nous reverrons bientôt. Moebius Major Fatal hautdidier | Bûcherons et dynamiques institutionnelles locales Avant-propos | ii Les membres des familles Komé et Coulibaly, de la srgb, ainsi que tous les habitants du village de Korokoro, qu'ils soient impliqués ou non dans le charbon, m' ont également été d'un grand secours. Qu'ils en soient ici remerciés. Je n' oublie pas non plus Minkoro Traoré à N'Douatien, qui non content de m'accueillir avec sa famille dans de très bonnes conditions, m'aura beaucoup éclairé sur les rouages des scènes politiques locales du Mali. Un grand merci également aux habitants des villages de N'Douatien, Fiéna, Sokouna, Fougani, Sido, Kwokoun et Taana, ainsi que de la commune de Dioumanzana, qui se sont prêtés au jeu d' enquêtes longues et intrusives. Les institutions Maliennes ont été d'un apport déterminant et d'une très grande transparence. J'adresse mes sincères remerciements à la mairie de Zan Coulibaly, à la chambre d'agriculture de Dioïla, ainsi qu'aux services forestiers tant déconcentrés que nationaux : je pense en particulier à Félix Dakouo de la dncn, qui a soutenu de manière très constructive nos eforts de recherche. La majeure partie de mon travail de bureau à Bamako s' est déroulé à l'ier. Je remercie Bino Teme, le directeur du crra de Sotuba, ainsi que mes chefs d' équipe successifs, Moussa Karembé et Seydou Ouattara, pour avoir contribué à m'assurer un excellent cadre de travail. Un salut amical aux collègues de l' équipe « forêt », avec qui les échanges-autour du thé ou sur le terrain, voire les deux-ont toujours été enrichissants : Dalla Diarisso, Moussa Ballo, Bréhima Dembelé et Mariam Sanogo. J'aurais également une pensée pour Mahamadou Dembélé, trop tôt disparu. Un salut également à Haby Sanou et Mamy Soumaré, ainsi qu'à Abdoulaye Kamara, qui avec son équipe d' économistes et sa Mercedes blanche nous avait donné un grand coup de main pour faire avancer les 1 ères enquêtes à Korokoro. Un grand merci également à Barka Atchoumgaï et Drissa Coulibaly, qui ont réalisé l' essentiel des enquêtes économiques, et à qui je souhaite beaucoup de réussite pour la suite. Les collègues du cirad (et leurs familles !) ont su nous assurer un cadre d' échanges chaleureux à Bamako, que ce soit dans un cadre intra-ou extraprofessionnel. Par ordre alphabétique, je remercierai donc

Fofana et al 2021a Femme Déplacement et insécurité à Mopti et à Ségou au Mali HoPE

à contribuer à la diffusion des connaissances scientifiques. La revue HOPE est une revue d'Histoire et de Géographie à parution biannuelle mais peut publier des numéros spéciaux. Elle publie les articles dans les domaines liés à l'Histoire (archéologie, histoire ancienne, préhistoire, histoire contemporaine…) et à la Géographie (géographie physique, géographie environnementale, géographie humaine et économique, géomatique etc.). Les textes doivent respecter les disciplines couvertes par la revue et se conformer scrupuleusement aux recommandations aux auteurs. Ils doivent aussi être originaux et n'avoir pas fait l'objet d'une acceptation pour publication dans une autre revue à comité de lecture. Les articles soumis à la revue HOPE sont anonymement instruits par deux évaluateurs. En fonction des avis de ces deux instructeurs, le comité de rédaction décide de la publication de l'article soumis, de son rejet ou demande à l'auteur de le réviser en vue de son éventuelle publication. La revue HOPE ne peut recevoir pour instruction ni publier un article s'il ne respecte pas les normes typographiques, scientifiques et de référencement (NORCAMES/LSH-SNA et Sciences de l'ingénieur) adoptées par les CTS : LSH, SNA et Sciences de l'Ingénieur, le 17 juillet 2016 à Bamako, lors de la 38ème session des Comités Consultatifs interafricains (CCI).

Le « chaos organisé » comme agencement politique ou la décomposition violente de l'État au Mali et au Burkina Faso

“Organized Chaos as Political Agreement, or Violence in the Course of State Disintegration in Mali and Burkina Faso” [“Organizovannyi khaos” kak politicheskaia dogovorennost’, ili nasilie v khode raspada gosudarstva v Mali i Burkina-Faso], 2021

  1. IRD (243) Résumé L'objectif de cet article est de comprendre les ressorts de la violence extrême qui nourrit le « chaos organisé » des guerres civiles larvées qui se déroulent actuellement au Mali et au Burkina Faso en Afrique de l'Ouest. Dans ces deux pays, la guerre civile larvée apparaît comme l'aboutissement d'un long processus de défaillance de l'État qui aboutit à la généralisation d'une gouvernance par la violence. Au cours de ce processus, l'état-nation a perdu le monopole de la violence légale que des rebelles armés à caractère ethniques, religieux ou sécessionnistes ont privatisé. Tous les acteurs de la guerre exercent des violences contre les civils. Les exactions militaires et l'impunité sont devenues la règle et les violations massives des droits de l'homme sont devenues banales. Au Mali et au Burkina Faso, la gouvernance par la violence profite à de nombreux acteurs tant nationaux qu'internationaux engendrant une situation générale de « ni guerre ni paix » d'une extrême complexité dont rend assez bien compte la notion de « chaos organisé ».