IP 5 La plateforme d'une ville - Les données personnelles au coeur de la fabrique de la smart city (original) (raw)
Related papers
La Plateforme d'une ville - Les données personnelles au coeur de la fabrique de la smart city
Ce cahier explore les enjeux politiques et sociaux des données dans la ville, en soulignant leurs conséquences sur les politiques publiques de la ville et en particulier sur le rapport de force public / privé. Il s’agit de remettre en perspective la city au prisme de l’économie des plateformes, et des relations de pouvoirs entre acteurs publics, acteurs privés (des mobilités, des flux, des civic techs) et citoyens. La mise en données de la ville numérique est notamment abordée selon trois angles : - Quand les modèles économiques des plateformes transforment la ville : l’arrivée des grands acteurs du numérique dans les services urbains (Sidewalk CityLab, Waze, Uber ou Facebook) interroge sur les contreparties demandées aux individus, et sur celles demandées à des acteurs publics. - La ville liquide : à qui profitent les flux ? : la promesse de la ville fluide pose la question de la liberté et des droits des individus qui ont parfois tendance à être réduits au statut d’encombrants de la ville, une somme d’éléments à optimiser et de problèmes à résoudre par la technologie. - Vers un mode « navigation privée » dans l’espace public ? : Les impératifs de sécurité et la généralisation des dispositifs de captation mettent à mal l’anonymat, pourtant constitutif de la ville. Dans une dernière partie, nous explorons quatre scénarios prospectifs de régulation qui permettraient d’engager un rééquilibrage privé/public par les données. Comment organiser un retour vers l’acteur public de données produites par l’entremise des individus dans le cadre de services portés par des acteurs privés ? Comment permettre à ces acteurs publics de réutiliser ces données à forte valeur ajoutée pour des finalités d’intérêt général, dans le respect des droits des entreprises en question, ainsi que des droits et libertés des personnes concernées ? Ces quatre propositions vont de « l’open data privé obligatoire » à « la portabilité citoyenne » en passant par des « données d’intérêt général augmentées », et de solutions de plateformes d'accès aux données.
La fabrique publique de la smart city parisienne
2019
En s’appuyant sur une ethnographie de trois ans au sein de la Mairie de Paris, l’article analyse la mise a l’agenda de la smart city parisienne. Il pointe la construction d’un projet public de smart city, dont les caracteristiques cherchent a s’eloigner du modele porte par les grandes firmes de l’industrie informatique. En analysant particulierement l’emergence, les pouvoirs et les strategies d’action de l’equipe municipale chargee de cette demarche, l’article illustre les tâtonnements de l’administration et l’evolution du positionnement de la mission smart city vis-a-vis des acteurs prives et des directions sectorielles de la ville de Paris.
Bitácora Urbano Territorial, 2020
Résumé L’habitant des villes, autrefois considéré comme étant soumis aux aléas des politiques de toutes sortes qui régissaient la ville tend, depuis l’époque contemporaine et en lien avec le développement de nouvelles technologies, à devenir un acteur « discret ». En même temps que les villes acquièrent de nouvelles fonctionnalités en se technologisant, les habitants, en s’équipant eux-mêmes de technologies, sont capables d’interagirent avec les acteurs publics. Mais ces capacités ne sont pas uniformément distribuées. C’est pourquoi nous évoquons ici la notion de « capital numérique urbain » comme élément d’explication des diverses capacités des habitants à maîtriser leur insertion sociale et politique dans la ville. Resumen El habitante de las ciudades, anteriormente considerado como sometido a los caprichos de las políticas de todo tipo que regían la ciudad, tiende, desde la época contemporánea y en relación con el desarrollo de las nuevas tecnologías, a convertirse en un actor “d...
Pour une fabrique des imaginaires de la Smart City
Etudes digitales, 2018
Cet article questionne les principales ambivalences de l’imaginaire de la Smart City, notamment héritées de l’imaginaire de l’innovation technique et des technologies de l’information et de la communication. Or, contrairement aux schémas classiques de la diffusion des techniques, ce sont les usages qui précèdent parfois l’imaginaire et les représentations associées dans le cas de la ville intelligente. Pour étudier l’imaginaire de la Smart City, il faut se détourner de l’hégémonie des représentations véhiculées par les promoteurs d’une ville techno-centrée pour mieux saisir sa diversité. L’étude de nos pratiques urbaines quotidiennes conditionnées par la médiation de nos smartphones et de leurs applications est une voie possible. En plus du triptyque « Textes, Images, Corps », il faut alors analyser les algorithmes, car ils encapsulent des représentations du monde qui se traduisent dans la production d’un imaginaire spécifique lors des expériences quotidiennes des usagers de la « ville calculée ».
Vers une nouvelle narration, de la smart city au territoire intelligent
Scienze del territorio, 2022
La situation de crise provoquée par la pandémie de COVID-19 a mis en évidence le rôle que les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont pris dans la gestion de nos vies et de nos territoires. Les entreprises de TIC développent de nouveaux dispositifs technologiques permettant de combiner les dimensions physiques et numériques, qui trouvent un champ d’application particulièrement fertile dans les différents modèles de smart city, digital city, green city..... Présentés aujourd’hui comme le re- mède à la crise économique, environnementale mais aussi sanitaire, ces modèles soulèvent des problèmes et des inquiétudes, notamment en ce qui concerne la dynamique du pouvoir : Sommes-nous encore ca- pables de contrôler les dispositifs technologiques avec lesquels nous interagissons ? À la recherche de récits alternatifs de planification territoriale qui questionnent la responsabilité des citoyens sur l’impact de ces dispositifs sur le territoire, l’article se réfère à la recherche menée par le SMART CITY 4.0 Sustainable Lab.
Un nombre croissant de projets d'aide au développement utilisent des objets connectés. Or, le Groupe de travail de l'article 29 a publié un avis affirmant que le passage à l'Internet des objets transforme la relation de communication entre personne concernée et responsable de traitement dans la collecte et le traitement de données personnelles, dans un sens qui renforce des logiques de surveillance. Le présent article se fonde sur une grille d'analyse dégagée des principes communs de la directive européenne et de l'Acte additionnel CEDEAO de protection des données. Il étudie les projets présentés par un récent rapport de l'Union internationale des télécommunications et de Cisco. Trois d'entre eux ont servi d'étude de cas approfondie. Ils illustrent à des degrés divers la façon dont une inclusion mal accompagnée d'objets connectés peut contribuer à un mode de gouvernementalité fondé sur la surveillance, renforçant les asymétries entre centre et périphérie. Mots-clés : objets connectés, surveillance, droit de la protection des données, politique de développement. English title : Smart devices and digital infrastructure in developing countries: the political challenge of personal data